Grand Nancy. Avant de partir à la conquête des quartiers pour la distribution de leur calendrier 2019, les sapeurs-pompiers de Nancy ont achevé ces jours-ci leurs séances photos sous l’œil attentif du photographe nancéien Julien Oddo. Cette année, le comité des sapeurs-pompiers a fait le choix des chefs-d’œuvre de la peinture...
La scène est un peu particulière, elle pourrait certainement surprendre si l’on n’en connaissait pas le contexte. Sur les terrains de la caserne Kleber dans le quartier Brigachtal, deux victimes gisent sur l’herbe. Devant elles, juché sur une butée, un sapeur-pompier brandit un drapeau français en scrutant l’horizon. Il est entouré d’autres soldats du feu endossant quant à eux différents uniformes, scaphandre, équipement de plongée, fusil hypodermique... La voix de Jonathan Magnier, un des sapeurs-pompiers, resté en retrait, résonne en ce milieu de matinée : « On redresse un peu la lance vers le haut... Un peu plus en arrière... On ne sourit pas trop... Le bras plus vers le haut... » Les déclics de l’appareil photo se poursuivent. Mais, à quoi jouent donc les sapeurs-pompiers ?
Il s’agit en fait d’un shooting photo du photographe nancéien Julien Oddo, connu pour ses photographies créatives, en vue du calendrier 2019 des sapeurs-pompiers des casernes de Nancy. La scène ou plutôt la mise en scène détourne avec inventivité le célèbre tableau de Eugène Delacroix, « la Liberté guidant le peuple ». Le cliché retenu sera ensuite longuement retravaillé et retouché par le photographe avant de prendre part avec d’autres « remakes » ou réappropriations d’euvres d’art sur les pages du nouveau calendrier.

La Liberté guidant le peuple, Le Radeau de la Méduse, la Cène...
Deux ans après leur calendrier placé sous le signe du 7e art où les sapeurs-pompiers se prêtaient à des compositions cinématographiques, les soldats du feu plongent donc l’univers des œuvres d’art en incarnant des personnages historiques. Un exercice créatif où chaque sapeur-pompier de l’amicale s’est personnellement impliqué au côté d’autres soldats du feu ravis de jouer les modèles.
Depuis le mois d’août, plusieurs séances de shooting photo ont eu lieu en caserne ou bien en extérieur comme sur la Place Stanislas. Parmi les œuvres revues et revisitées, Le Radeau de la Méduse de Théodore Géricault, La Cène de Léonard de Vinci... « Nous avons commencé les séances photos au mois d'août, nous terminons en caserne avec l’œuvre du Radeau de la Méduse pour laquelle on utilisera un zodiac », confie Arnaud Ventrella. La suite, on la connait. La réception des calendriers, attendue avec beaucoup d'impatience dans les casernes, puis la distribution en porte à porte tout début novembre.