Nancy — Le premier vrai conseil municipal s’est déroulé lundi après-midi avec au menu 503 000 euros supplémentaires d’économie...

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Une semaine après un conseil municipal dominical durant lequel les conseillers municipaux ont élu leur maire et ses dix-neuf adjoints, lundi après-midi a eu lieu le premier vrai conseil municipal version Hénart. Les 55 élus ont ainsi découvert la place qu’ils occuperont durant 6 ans ainsi que leur nouveau voisin de classe. L’occasion également de voir les petits nouveaux, mais aussi de remarquer certaines cocasseries du plan de table, ainsi voir André Rossinot assis à une autre place que celle du maire en-est une, tout comme le face à face entre Danièle Noël et son ex-collègue du MoDem Antoine Le Solleuz ou encore la position de Nicole Creusot isolée de ses collègues de l’opposition au bout d’une rangée occupée notamment par les jeunes de la majorité. 

Au menu de cette première séance, une décision modificative pour faire face aux baisses des subventions de l’État envers les collectivités locales avec pour objet une économie supplémentaire de 503 000 euros pour cette année 2014. Le rapporteur de la délibération, Michel Dufraisse a révélé le plan d’économie qui prévoit une baisse de 64 000 euros des indemnités des élus (19 adjoints au lieu de 22), 53 800 euros d’économie pour les frais protocoles, missions et déplacements, la réduction de 75 000 euros de l’enveloppe de la programmation des manifestations et de 100 000 euros des frais de communication et enfin une économie de 210 200 euros pour la gestion des services municipaux. Selon Michel Dufraisse, dans ce contexte économique difficile, l’objectif de l’équipe en place est de maintenir une politique d’investissement ambitieuse « sans peser sur le pouvoir d’achat des Nancéiens par le biais de la fiscalité. » L’occasion pour l’équipe en place de rappeler que durant ce mandat qui commence, elle ambitionne un plan d’économie de fonctionnement de l’ordre de 6 millions d’euros pour faire face donc aux baisses des subventions de l’État, mais aussi aux charges supplémentaires qu’est par exemple la réforme des rythmes scolaires.  

Bertrand Masson, président de l’opposition, a considéré cette première délibération comme « un moment politique » avec une attaque de la politique du gouvernement jugeant « qu’il n’y avait pas d’urgence a faire voter cette décision modificative » alors qu’une seconde sur le même thème est prévue en juin. Selon l’ex-directeur de campagne de Mathieu Klein, cette délibération contient « une grande part d’hypocrisie », car si le gouvernenemnt est contraint à des économies drastiques « c’est bien que les gouvernements depuis trente ans ont laissé filer les déficits publics » rappelant à Laurent Hénart que lorsqu’il était député « la dette s’était accrue de 612 milliards entre 2007 et 2012. » Bertrand Masson a également rappelé que Madame Debord a co-signé « un document de l’UMP demandant une baisse de 130 milliards d’euros de la dépense publique, soit 2,6 fois plus que ce que prévoit le gouvernement » ou encore que l’ancien maire devenu conseiller municipal André Rossinot « lors de l’étude du budget 2012 était d’accord sur le fait que les collectivités participent à cet effort national. » Après avoir rappelé que la dette cumulée de la ville et de la communauté urbaine s’élève à près de 3700 €/habitant et que Nancy est la 6e ville française où l’on paie le plus d’impôts locaux, le représentant de l’opposition municipale a émis des doutes sur le plan d’économie présenté par Michel Dufraisse relevant que si les adjoints au maire sont passés de 22 à 19, 21 autres conseillers municipaux bénéficient d’une délégation rémunérée puis de comparer Nancy et ses 19 adjoints pour un budget de 140 millions d’euros et les 15 vice-présidents du Grand Nancy et son budget de 700 millions. Enfin, l’élu socialiste a accusé la majorité d’une manœuvre « subtile » après avoir constaté que les dépenses réalisées en 2012 étaient inférieures aux dépenses autorisées en 2014 dans certains domaines  « aujourd’hui en avril, vous savez que vous ne dépenserez pas les sommes qui étaient inscrites au bilan prévisionnel, et cela n’a rien à voir avec la baisse des dotations de l’État. » a ainsi lancé Bertrand Masson qui a proposé « d’engager des mutualisations à l’échelle du Grand Nancy », mais aussi de renforcer les coopérations territoriales et d’étudier les modes de concession de certains marchés publics comme la restauration scolaire pour faire des économies.  

En réponse Jean-François Husson a estimé que la gauche « n’était pas la mieux placée pour parler d’économies » alors qu’elle est aux responsabilités et surtout qu’elle a été punie lors des municipales. Face aux accusations d’hypocrise, le sénateur s’est ensuite livré à une critique en règle de la politique menée depuis deux ans et l’élection de François Hollande pour rappeler notamment la promesse du candidat futur président « de ne pas toucher aux subventions des collectivités territoriales » avant de se remémorer des états généraux de la démocratie territoriale durant lesquels, selon Jean-François Husson, tous les participants quelle que soit leur sensibilité politique étaient arrivés à la même conclusion « maintien des moyens, maintien de toutes les collectivités » deux points qui ne sont plus d’actualité à ce jour.

La députée de Meurthe-et-Moselle Chaynesse Khirouni a également pris la parole se disant « désabusée » par cette première délibération qualifiée « de politique politicienne centrée sur la politique nationale » une preuve selon elle « du manque d’ambition et l’absence de projet pour Nancy » de l’équipe de Laurent Hénart. Une équipe accusée d’être incapable de « mener des projets dans un environnement contraint » et de se cacher derrière la politique gouvernementale, du conseil général et du conseil régional, la raison pour laquelle, selon elle, Nancy est à la traîne « en matière d’attractivité économique. »

En tant que rapporteur, Michel Dufraisse a repris la parole pour dénoncer « les contres vérités » de Bertrand Masson, déclarant qu’entre 2012 et 2014 la ville de Nancy va faire près de deux millions d’économie. Autre point contesté par l’adjoint au maire, les impôts déclarant que « Nancy est la ville de plus de 100 000 habitants qui prélève le moins, 387 euros par habitant alors que la moyenne nationale est de 559 euros. » Le mot de la fin était pour le nouveau maire qui a dénoncé « le monde virtuel » dans lequel vivait « Bertrand Masson » accusé de refaire la campagne municipale « comme si le scrutin n’avait pas eu lieu. »  Sur les propos de Chaynesse Khirouni, là encore Laurent Hénart a mis en avant sa victoire à l’élection municipale rappelant à la députée que « le suffrage avait parlé. » Enfin, pour répondre aux critiques sur l’objet de cette première délibération, le maire de Nancy l’a justifiée par la volonté de respecter ses engagements de campagne. 

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