NANCY. Douze citoyens, étudiants, ingénieur ou sapeur-pompier volontaire rejoignent la réserve opérationnelle de la Police nationale au sein de la DIPN 54. Leur mission, d'ici quelques jours, épauler sur leur temps libre les forces de l’ordre sur le terrain. Un dispositif en pleine expansion.
lls ont entre 19 et 49 ans. Ce mercredi 26 novembre, à l’Hôtel de police de Nancy, douze nouveaux réservistes issus de la société civile achèvent leur formation. Ce vendredi, après avoir signé leur contrat, ils seront officiellement intégrés à la Réserve opérationnelle de la Police nationale (ROPN) et seront amenés à conforter les rangs de l'une des neuf circonscriptions de police de la direction départementale de la sécurité publique 54 . Lancée en 2022 par l’ancien ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin et l’ancien directeur général Frédéric Vaud, la réforme visait à atteindre 30 000 réservistes d’ici 2030. « Un dispositif ambitieux », souligne Frédéric Laissy, directeur interdépartemental de la Police nationale (DIPN 54), évoquant désormais un objectif fixé à 40 000 membres. En Meurthe-et-Moselle, la réserve compte aujourd’hui 118 membres, dont 84 issus de la société civile, avec une moyenne d’âge de 43 ans. « Douze qui arrivent d’un coup, ce n’est pas un record, mais c’est une opportunité importante pour nous ».
« Ce ne sont pas des policiers au rabais »
Après quatre semaines de formation, ces réservistes n'ont pas vocation à être cantonné à des missions secondaires. S'ils ne seront pas mobilisés pour le maintien ou le rétablissement de l’ordre, ils apporteront un soutien ponctuel aux services, tout en renforçant le lien avec la population.
Patrouilles pédestres, assistance à la police secours sur des cambriolages, violences conjugales, sécurisation d’événements publics… Un rôle concret pour ces femmes et hommes portant un uniforme doté du même galon de poitrine de couleur bleu cobalt que les policiers adjoints et une arme.
« Ce ne sont pas des policiers au rabais », insiste Frédéric Laissy. « Les réservistes, au niveau national comme sur notre territoire, ont démontré qu’ils étaient insérés dans la société, qu’ils avaient du discernement, et souvent plus de sérénité, de calme et de sang-froid que de jeunes policiers, tout en respectant les mêmes obligations en termes de formation au tir ».
La formation comprend le tir, les gestes techniques d’intervention et une immersion dans les services. « La variable d’ajustement ne sera jamais le maniement de l’arme », prévient le directeur. Trois séances de tir obligatoires par an sont prévues, faute de quoi, l’emploi du réserviste peut être suspendu, des cas rares qui qui existent « On ne vous emploie plus. Nous l’avons déjà fait ».
Trois parcours, un même engagement
Dans la salle de réunion, les profils sont variés. Victoria, 22 ans, termine un Master 2 Droit et métiers de la sécurité intérieure à la faculté de droit de Nancy. Elle est également réserviste en gendarmerie et prépare les concours d’officier et de commissaire. « Je voulais découvrir aussi l’institution de la police », explique-t-elle.
À ses côtés, Sébastien, 44 ans, ingénieur export issu de l’industrie, témoigne d’une conviction personnelle : « Mon parcours m’a mené loin de Nancy, dans des contextes très différents du contexte français. Plus jeune, j’avais rêvé d’une carrière militaire. Aujourd’hui, c’est une façon à la fois de trouver du sens et de rendre un peu à la société française ce qu’elle m’a permis de faire ».
Enfin, Kyllian, 21 ans, technicien agricole et sapeur-pompier volontaire, a découvert la réserve sur les réseaux sociaux. Attiré par les valeurs du dispositif, il explique : « Ce sont des valeurs auxquelles je suis très attaché ».
Le commandant Alain Gerriet, ancien policier devenu instructeur réserviste au sein de l’État-major de la direction départementale de la sécurité publique à Nancy, accompagne ces nouvelles recrues lors de deux ou trois sessions par an. Les douze recrues commenceront dans des services de proximité, apprendront les locaux, les équipes et les procédures, avant d’être intégrées dans des dispositifs plus larges, notamment pour les fêtes de fin d’année, les villages de Noël ou la Saint-Nicolas. Elles pourront ensuite s’engager jusqu’à 90 vacations par an, sur leur temps libre, pour intervenir sur des missions de police du quotidien.
La réserve opérationnelle, c’est quoi ?
Citoyens volontaires, anciens adjoints de sécurité et policiers retraités peuvent rejoindre la réserve opérationnelle de la Police nationale, créée en 2022. Leur rôle : renforcer ponctuellement les services de police.
Les réservistes participent à la sécurisation d’événements, à l’opération Tranquillité vacances, à l’accueil des victimes ou à certaines verbalisations sous l’autorité d’un officier de police judiciaire. Ils ne sont en revanche pas mobilisés pour le maintien ou le rétablissement de l’ordre. Chaque réserviste peut effectuer jusqu’à 90 vacations par an (7 h la vacation), tout en gardant son emploi ou ses études.
Le recrutement est ouvert toute l’année, dès 18 ans, sans condition de diplôme ni obligation de permis B, après sélection, entretien, visite médicale et signature d’un contrat d’un an renouvelable dans la limite de 5 ans. L’inscription se fait en ligne sur les plateformes officielles du ministère de l’Intérieur.









