À la suite d'un comité d’hygiène, de sécurité et des conditions de travail (CHSCT) réunissant services de l'État, directeurs   de police, le syndicat F.O a évoqué le sort des policiers en Meurthe-et-Moselle, sans masque pour contrôler la population. La situation indigne les forces de sécurité à l'heure où le Covid-19 progresse dans les rangs. 

L’inquiétude est vive depuis plusieurs jours dans tous les commissariats de France comme à l’hôtel de police de Nancy. En première ligne pour faire respecter les mesures de confinement, les policiers veulent la généralisation des tests de dépistage et des masques de protection à l’heure où l’épidémie de Covid-19 progresse en Europe. Sur le territoire de la Direction départementale de la sécurité publique de Meurthe-et-Moselle (DDSP), où le travail s'effectue désormais en mode dégradé, une centaine de fonctionnaires seraient déjà confinés pour des suspicions avancées et un cas positif déjà confirmé. Celui d'un fonctionnaire de terrain évoluant à l'hôtel de police de Nancy, touché par le coronavirus et hospitalisé en service de réanimation au CHRU de Nancy.

Quels moyens pour protéger les forces de police ? Alors que des États comme l’Italie, l’Espagne ou la Chine ont déjà adopté pour ses policiers, gendarmes et militaires, le port d’un masque de protection, la France rechigne à doter ses forces de sécurité. Une situation sous tension pour les policiers et pour le syndicat syndicat Unité SGP Police FO  54 qui a réclamé la tenue d’un comité d’hygiène, de sécurité et des conditions de travail (CHSCT). La réunion s’est déroulée en visioconférence ce mercredi à 15h entre les directeurs de police, préfecture et syndicats de police. La réponse de l’État dans le département de Meurthe-et-Moselle est restée la même. Les masques sont destinés aux personnes à risque et au personnel médical, a réaffirmé la préfecture de Meurthe-et-Moselle, balayant la demande des syndicats policiers sur le port du masque. Une douche froide pour le syndicat Unité SGP Police FO qui face, au manque de moyens, tire la sonnette d’alarme sur la situation sanitaire dans les commissariats et les conditions de sécurité. 

« Cette situation sacrifie les policiers et met en danger la population ... »

Abdel NAHASS, syndicat Unité SGP Police FO

Principale réponse de l’État pour endiguer la propagation de l’épidémie, les gestes barrières et les mesures de distanciation sociales. Pourtant celles-ci restent difficilement applicables pour les policiers appelés à se rendre sur le terrain. « Difficile par exemple de maintenir une distance dans les véhicules, la réalité c’est qu’on s’autocontamine et que nous sommes potentiellement, nous-mêmes, vecteurs de l’épidémie de Covid-19. Cette situation sacrifie les policiers et met en danger la population », s’insurge Abdel Nahass, délégué syndical F.O appelant aussi à généraliser les tests de dépistage pour écarter ou confirmer les cas suspects dans les rangs des forces de sécurité.

Droit de retrait 

Ultime décision à provoquer l'ire du syndicat, la nouvelle tombée mercredi en fin de journée émanant du ministère de l'Intérieur demandant que les stocks de masques de protection FFP2 périmés ou non, les masques « filtering face piece » (« pièce faciale filtrante ») actuellement présents dans les services de police devraient être mis à disposition du ministère de la Santé.

Une demande qui en dit long estime, estime, en Meurthe-et-Moselle le syndicat Unité SGP Police. Aux côtés des organisations d’Alliance, Synergie officiers, Unsa Police, SCSI, et les deux syndicats de commissaires SICP et le SCPN, le syndicat Unité SGP Police exige désormais plus de transparence sur « l’état des stocks des masques disponibles » (Chirurgicaux, FFP1 et FFP2), le nombre de masques, de chaque catégorie, « commandés pour faire face à la durée totale du confinement », mais aussi de savoir les « délais d’approvisionnement et de distribution dans les services ». Concluant avec un avertissement solennel : « si les moyens de protection font défaut dans les services, les policiers ne feront que les missions réellement urgentes et ne procèderont plus au contrôle de confinement ». Autrement dit pour les forces de police, d'exercer leur droit de retrait : « Pas de masque, pas de contrôle  ! » 

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