Metz. Au terme de plusieurs mois d'enquête portant sur un trafic de titres de séjours en Moselle au profit de ressortissants albanais et kosovars, quatorze personnes ont été interpellées puis placées en garde à vue lundi 14 décembre.

C'est un vaste réseau lié à un trafic de titres de séjour qui aurait été démantelé lundi avec la mise en garde à vue de quatorze individus dont trois interprètes agréées pour la mise en œuvre des procédures relatives aux demandeurs d’asile, trois médecins psychiatres, un médecin généraliste et enfin deux agents de préfecture de Metz, ces derniers n‘ayant pas de responsabilité dans l’instruction des dossiers en cause.
Un trafic qui daterait d'au moins une année. Fin novembre 2014, la préfecture de la Moselle saisissait la Police aux Frontières dans le cadre de la lutte d’une suspicion de filière d’immigration irrégulière mettant en cause des interprètes et des professionnels de santé au regard « de la régularité de leurs noms sur des ordonnances ou des certificats médicaux au bénéfice d’étrangers en situation irrégulière » indique la préfecture de Moselle dans un communiqué . Dans le cadre des investigations conduites par les services de police sous l’autorité du Procureur de la République de Metz, la préfecture de la Moselle transmettait courant février 2015, divers documents concernant la demande d’admission au séjour pour raisons médicales. C’est à l’issue de l’enquête menée par la Police aux Frontières sous commission rogatoire qu’était lancée le lundi 14 décembre 2015 une opération visant au démantèlement d’une structure d’aide au séjour irrégulier en France au profit de ressortissants albanais et kosovars.
« Les investigations se poursuivent dans le cadre des procédures en cours et permettront prochainement d’évaluer le préjudice et la réalité des mis en cause » précise la préfecture de Moselle dans un communiqué. Selon les chiffres de la préfecture, sur l’année 2015, 416 arrêtés portant refus de séjour avec obligation de quitter le territoire français ont été opposés à des ressortissants étrangers ayant sollicité l’admission au séjour pour raisons médicales, alors que seuls 160 titres de séjour temporaires ont été délivrés pour soins.