Chiffres. Selon une étude de l'Insee, les inégalités d’accès à l’emploi entre les femmes et les hommes dans le Grand Est restent parmi les plus fortes de France métropolitaine.

Les inégalités d'accès à l'emploi sont encore une réalité notamment dans le Grand Est, affirme l'INSEE dans une étude publiée à l’occasion de la Journée internationale des femmes. Malgré une amélioration entre 1990 et 2014, ces inégalités d’accès à l’emploi entre les femmes et les hommes dans le Grand Est restent parmi les plus fortes de France métropolitaine, souligne dans sa publication l’Institut national de la statistique et des études économiques.
Une situation contrastée selon les départements, en lien avec un marché du travail plus ou moins favorable pour les femmes. Ainsi, la tertiarisation de l’économie et la hausse des niveaux de diplômes ont favorisé l’emploi féminin, notamment en Alsace, dans la Marne et en Meurthe-et-Moselle, affirme l'Insee. Toutefois, l’inactivité et le travail à temps partiel demeurent largement plus fréquents chez les femmes que chez les hommes, surtout quand elles sont mères de jeunes enfants ou de famille nombreuse.
Depuis 1990, l’écart entre le taux de chômage des femmes et celui des hommes a été divisé par cinq dans la région, conséquence de la hausse du chômage des hommes. Il demeure cependant prononcé dans la Haute-Marne, la Meuse, les Ardennes et l’Aube. Si l’inactivité féminine a largement diminué depuis 1990, celle-ci demeure encore fréquente dans le Grand Est, notamment dans les Ardennes où elle approche les 19 % chez les 25-54 ans et en Moselle (15 %). Dans la région, une mère de famille nombreuse sur trois est concernée par cette inactivité.
Le travail à temps partiel concerne surtout les femmes, et plus souvent les mères de famille. Parmi les personnes sans enfant, 16 % des femmes de 25 à 54 ans occupent un poste à temps partiel, contre 4 % pour les hommes. Dans la région, seules 53,6 % des femmes de 25 à 54 ans travaillent à temps complet, c’est l’une des plus faibles parts de métropole après les Hauts-de-France et l’Occitanie.

L'écart de salaires est également un point mis en relief dans le Grand Est s'agissant d'une des régions où les écarts de salaires entre hommes et femmes sont les plus importants. Ainsi, l’écart moyen dépasse 20 %, notamment en Moselle et dans le Haut-Rhin. Mais plus qu’ailleurs, ces inégalités de rémunération sont dues aux caractéristiques des emplois occupés. En effet, les femmes sont surreprésentées dans certains secteurs d’activité peu rémunérateurs et occupent plus souvent que les hommes un poste de niveau inférieur à leur formation. Une fois les effets de structure pris en compte, les inégalités salariales sont réduites et varient assez peu selon les départements, de 10,2 % en Haute-Marne à 12 % dans le Bas-Rhin.