Présent depuis près de vingt ans au marché couvert de Nancy, nous avons rencontré « Lulu » qui possède avec son frère un commerce de fruits et légumes et son entreprise ne connait pas la crise... 

UyarPrimeur


Une palette de couleurs à la manière impressionniste ! Près de soixante-dix mètres carrés d’étals colorés, composés de légumes et de fruits variés disposés en rang d’oignons. Nous sommes partis à la rencontre au marché couvert de Nancy, de Huseyin Uyar tout juste 40 ans plus connu de ses clients sous son pseudo « Lulu ». Une cagette chargée de fruits dans les mains, le marchand également chef d’entreprise fait les cent pas dans les allées pour remettre en place de nouveaux fruits, au passage il renseigne une de ses clientes avec une voix forte et chaleureuse puis nous salue avec un sourire communicatif. Comme toujours, Lulu court d’un bout à l’autre du magasin pour que les clients trouvent leur bonheur dans les étals tout en délivrant quelques précisions sur sa marchandise ou conseils de cuisine. 

Un savoir-faire et une proximité unique avec ses clients

Primeur chevronné, Lulu est un peu, comme Obelix « tombé dedans » alors qu’il n’était encore qu’un enfant. « Lorque, j’ai démarré vers l’âge de 13 ans, je venais après les cours du collège donner un coup de main au commerçant et il me donnait la pièce. Ça a démarré comme ça » se souvient-il avec nostalgie. Le commerce a été fondé en août 1995 et compte désormais 5 salariés, dont son frère et lui-même. 

Vingt ans plus tard, la passion est toujours aussi présente. Son commerce, il le veut à son image, vivant, proche des gens, mais pour offrir au client un service irréprochable, il faut se lever tôt. Ainsi, le mardi Lulu commence à 4 h 30 du matin pour finir sa journée vers 19 h 30 alors que le commerce est ouvert de 7 h à 19 h. 

Des journées au rythmes soutenus avec notamment un déplacement hebdomadaire important pour le commerce de Lulu « mon frère se rend une fois par semaine à Rungis, pour sélectionner les meilleurs fruits, puisqu’au téléphone c’est toujours moins bien » souligne t-il avant de compléter de travailler « avec les producteurs locaux » notamment du Toulois . 

Dans son commerce où les étals évoluent au rythme des saisons, 300 sortes de fruits aux variétés variées se dévoilent, carottes, pommes, oranges en passant par de nombreuses variétés de raisin muscat, italien, rouge, des bananes de Martinique spécialement sélectionnées par le primeur pour leur parfum plutôt que celles du Cameroun ou d’Amérique du Sud jugées moins savoureuses, des clémentines de Corse ou de Nice à l’heure où les grandes surfaces locales ne proposent que des clémentines espagnoles.

« Ici on n’a pas besoin de Jean Pierre Pernaut ! »

Si sa bonne humeur est communicative, il l'est moins avec les grandes et moyennes surfaces qui le courtisent pour l’embaucher ou travailler avec lui. Aux professionnels il a fait le choix de travailler avec les particuliers qu’il aime chouchouter et à qu’il offre un véritable service en plus. Le secret de sa réussite ? Des initiatives, des gestes commerciaux et du service de proximité comme avec la livraison à domicile, « ici on n’a pas besoin de Jean Pierre Pernaut » s’amuse à dire Lulu qui ne manque jamais d'immagination. À l’image des élections municipales, où il avait très tôt offert 10 % de rédaction aux clients qui avaient voté, carte électorale faisant foi. 

Comment fait-il pour choisir sa marchandise ? « Il faut que ça soit beau et bon », insiste le commerçant. Le prix est également un critère avec une clientèle qui reste attentive aux tarifs. Pour autant, « on reste français quand même, on aime bien manger, on dit qu’en France on vit pour manger, ailleurs on mange pour vivre. » dit-il encore. Les petits prix sont aussi dans ses étals,  lorsque la marchandise est moins belle, Lulu la met de côté en vendant à un euro le kilo. 

Enfin si l’actualité est rude, Lulu soutient à demi mot certaines actions des agriculteurs « moi je trouve que c’était bien de bloquer les grandes surfaces » notant tout de même que « c’est un peu de leur faute aussi, ils n’auraient pas dû travailler avec ces centrales d’achat ». Confrontée à la réalité du terrain, le commerçant admet que travailler avec les Grandes et Moyennes Surfaces peut devenir pour certains un engrenage « je connais des producteurs qui ont fait faillite avec les grandes surfaces (…) il faut avoir les reins solides. Moi je préfère être au contact des particuliers… » conclut-il en ajoutant gracieusement dans le sac d'un client un bouquet de persil, un brin défraichi qu'il ne vendra pas...

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