Nancy- Sans étiquette, Frank-Olivier Potier se lance dans l'aventure des municipales avec pour objectif de faire entendre ses idées et ainsi perturber le duel annoncé Hénart-Klein... 
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Frank-Olivier Potier crédit photo Facebook/Frank-Olivier Potier

C'est avec vue sur l'hôtel de ville de Nancy, que Frank-Olivier Potier avait réuni la presse jeudi dernier dans un établissement de la place Stanislas, plutôt logique pour un homme qui est candidat à la succession d'André Rossinot en mars prochain. Sans étiquette ou plutôt débarrassé d'étiquette politique, le candidat mènera une liste intitulée Nancy2014 avec la volonté d'en faire un rassemblement citoyen et de proposer une alternative aux Nancéiens. Tour d'horizon.

Présentation

"J'ai 39 ans et je suis papa d'un enfant de trois ans. Je suis titulaire de trois masters en économie, en administration des finances et en gestion publique.Je travaille au ministère de l'Économie et des finances depuis deux ans, dans la fiscalité professionnelle et je vais intégrer bientôt la branche gestion publique au sein de la direction départementale de l'économie et des finances à Nancy. Auparavant, j'ai travaillé dix ans dans le privé, dans le négoce de produits métallurgiques, dans le bâtiment et dans l'immobilier. Il y a deux ans, j'ai décidé d'une réorientation professionnelle avec pour objectif une candidature aux élections municipales 2014. J'habite Nancy depuis 2002, je suis originaire de Marly à côté de Metz, j'ai navigué également à Reims et à Paris."

La politique

"Mes grands-parents étaient adjoints et conseillers municipaux à Marly et mon arrière Grand-Père était maire de Freyming et conseiller régional. Sinon le virus m'a pris en 2004, à l'époque j'ai intégré l'UDF, ma première formation politique, je me suis inscrit dans un parcours militant classique. Ensuite en 2008 je suis délégué départemental du MODEM, mais l'impossibilité de constituer une liste pour les municipales en 2008 à cause de déchirures et de tensions entre ceux pro-Rossinot et ceux plutôt à gauche ou indépendants m'incite à réfléchir à un projet afin qu'un mouvement indépendant soit représenté à l'avenir. J'ai poursuivi avec le MODEM jusqu'en 2010 en travaillant notamment aux côtés de Luc Binsinger le maire de Saint-Nicolas, mais encore une fois un éclatement total provoque chez moi un ras-le-bol, à partir de là, je décide de travailler sur un projet municipal. Entre 2010 et 2012, j'observe, légèrement à l'écart du monde politique ce qui m'a permis d'analyser la situation tant au niveau des forces politiques que des enjeux à venir pour Nancy et l'agglomération." 

L'aventure Nancy 2014

"En septembre 2012 nous avons lancé le site internet Nancy2014.eu qui nous permet d'avoir une exposition intéressante et de démarrer une avant, avant-campagne en posant nos réflexions sur plusieurs projets, en dégageant les enjeux et les problématiques, ce qui nous a fait gagner en épaisseur par rapport à la maîtrise des sujets. Notre idée est de partir sur les grands enjeux et à partir de ces derniers les décliner en axes techniques. Nous avons déterminé six piliers que sont la création de richesses, ville équilibrée, parcours de vie, quartiers territoires et identité, fiscalité et dépense publique et démocratie rénovée avec deux modèles, celui Anglo-Saxon par le côté innovation, audace, temps politique raccourci et celui social-démocrate de l'Europe du Nord avec une proximité et de la simplicité dans la relation avec les concitoyens.  

Nous avons en interne des gens qui ont fait partie d'une formation politique, ça constitue un noyau parmi d'autres, quelqu'un qui nous rejoint on ne va pas lui demander d'abandonner ses sensibilités politiques nationales, par contre les municipales sont des élections à part, si on ne peut pas laisser ses sensibilités politiques nationales de côté sur des sujets locaux c'est grave. Nous avons voulu rencontrer Antoine Le Solleuz ou Danièle Noël qui n'ont pas donné suite, ils ont préféré être absorbés tout comme Alain Miton qui était avec nous au départ, mais qui a préféré partir avec Mathieu Klein. Notre bureau est composé d'une vingtaine de personnes, élargi à 70-80 personnes."

Ni droite, ni centre, ni gauche, mais révolté

"Quand on parle de centrisme, on parle de mollesse, moi je suis révolté et la révolte n'est pas l'apanage des extrêmes qui sont une impasse. On doit monter au créneau, on doit se mettre en danger, pour moi le centre se met trop rarement en danger, il va là ou le vent le porte, là où la situation est la plus confortable individuellement ou collectivement selon les objectifs, je suis tout sauf un candidat mou."

Nancy-Mosaïque et Gilles Lucazeau

"En 2010 avec Gilles Lucazeau, procureur général de Nancy, nous avons décidé de monter un cercle de réflexion intitulé Nancy-Mosaïque, j'étais l'initiateur du projet porté principalement par Gilles Lucazeau. Au départ ce dernier avait des prétentions, une envie, je lui avais dit, tu es plus connu que moi, tu es plus installé dans le paysage nancéien, mais néanmoins il y a un projet à monter et il faut partir très tôt. À un moment donné j'ai eu une discussion avec lui et je lui ai demandé s'il voulait y aller, je lui ai dit si tu n'y vas pas, j'y vais." 

Anabelle Ferry

"Anabelle Ferry qui était l'ancienne présidente des jeunes radicaux trouvait le projet intéressant en phase avec ces inspirations politiques, je lui ai dit ok, en plus c'est une femme brillante. Elle est venue et elle repartie parce qu’elle nous a pris pour des lapins de six semaines, elle était là pour faire le boulot, pour récupérer des informations et les faire remonter. C’'était un jeu sympathique, mais à un moment donné on a vu jusqu'où elle pouvait aller, elle a dépassé la ligne rouge, elle a eu la stratégie de créer des tensions internes entre Vincent Lebrun (NDLR Directeur de campagne) et moi-même, une volonté de nuire."

(NDLR. Lire ici la version des faits de Annabelle Ferry Notre article du 01/11/13)

Rencontre dominicale avec André Rossinot

"C'est par l'entremise d'Anabelle Ferry que j'ai eu l'occasion de rencontrer André Rossinot un dimanche matin. Il avait envie de voir qui j'étais, je pense qu'on lui avait rapporté des informations. C’est un véritable animal politique, il voulait savoir où j'allais, centre, centre-gauche ou centre-droit. Il m'a beaucoup parlé de sa ville qu'il connaît parfaitement, c'est quelqu'un qui a un véritable amour pour Nancy. J'ai relevé une déconnexion générationnelle entre lui et moi à savoir que c'est quelqu'un qui est passionné de patrimoine et de construction, il aime l'urbanisme, l'aménagement de l'espace urbain c'est une passion qu'il partage avec Anabelle Ferry qui est architecte-urbaniste. Par contre sur le sujet du développement économique, la création de richesse c'est une personne déconnectée, sans vouloir lui manquer de respect. Il a eu une stratégie sur les 30 dernières années qui était de spécialiser l'économie locale par et à travers la fonction publique en faisant venir des administrations, stratégie plutôt payante durant trente ans, une des raisons d’ailleurs pour lesquelles il s'est tiré la bourre avec Jean-Marie Raush (NDLR ancien maire de Metz), mais aujourd'hui les années d'or de la fonction publique sont derrière..."

Fusion dans le Grand Nancy

"La fusion des communes du Grand Nancy, c'est une conséquence inéluctable pour des raisons fiscales et budgétaires, aujourd'hui nous avons une marge de manoeuvre budgétaire réduite quasiment à néant. Alain Lambert (NDLR chargé, avec Jean-Claude Boulard, d'une mission auprès du comité interministériel pour la modernisation de l'action publique pour établir une liste de normes à abroger pour les collectivités territoriales) dit clairement que supprimer un échelon territorial permet de dégager entre 5 et 10% de marge de manoeuvre financière, le budget de la CUGN c'est 700 millions plus les budgets des communes, on peut donc dégager plusieurs millions. Le budget n'est pas la seule raison, elle est aussi en terme d'efficacité, par exemple les crèches sont gérées par le CCAS des municipalités, mais aujourd'hui les gens raisonnent milieu urbain, les crèches doivent être gérées par le CUGN comme l'ONPA que doit transférer le conseil général.

Notre idée c'est un couple Grand Nancy-quartier, le premier pour les décisions d'aménagement et enjeux qui pèsent sur l'agglomération, le deuxième pour la proximité. Marylyse Lebranchu, Ministre de la Réforme de l'État, de la Décentralisation et de la Fonction publique, laisse l'opportunité aux collectivités de s'organiser librement, il y a possibilité aujourd'hui de réorganiser le territoire. Demain avec nous, vous aurez un président et des vice-présidents qui auront un rôle de maire d'arrondissement, il s'agit de renforcer le pouvoir des conseils de quartier, par exemple il n'y aurait plus d'adjoint de sécurité à Nancy, la sécurité sera gérée au niveau communautaire et après un adjoint de quartier sera en charge de relayer et d'appuyer cette politique au niveau local, ce sont des problèmes qui sont locaux et qui se gère au niveau des quartiers. L'adjoint de quartier c'est l'interlocuteur de l'atelier de vie de quartier, nous souhaitons renforcer la dimension de proximité. Chaque quartier aurait un budget alloué par la CUGN, l'idée est de donner à l'adjoint quartier un pouvoir décisionnaire. Aucun parti politique ne peut proposer ce genre de réflexion, car ils ont tous des amis qui siègent dans les communes limitrophes. C'est un long processus indispensable."

Nancy-Metz

"On a deux métropoles phares dans la région Lorraine, il est indispensable de travailler main dans la main. Par exemple la culture c'est aussi faire rentrer de l'argent dans les caisses de la ville et des commerçants. Dans un secteur concurrentiel au niveau national et européen, on est obligé de mettre le paquet, Nancy et la CUGN n'ont pas les moyens de financer, par contre il faut fédérer autour d'un projet comme une exposition industrielle ou Nancy Metz Lorraine capitale européenne de la culture, sinon on continuera à débloquer tous les cinq ans 5 à 10 millions autour d'un projet comme Renaissance qui ne serviront à pas grand-chose, dans un schéma concurrentiel entre les territoires."

Un maire entrepreneur

"Aujourd'hui l'adjoint au maire délégué aux relations internationales, Mr Berlemont qui est quelqu'un de sympathique, organise les déplacements d'André Rossinot. En 2014, un délégué aux relations internationales, quand on a de l'ambition, ce n'est pas une personne qui s'occupe des jumelages version post deuxième Guerre Mondiale. Notre idée est de lui associer un adjoint au développement économique et puis c'est quelqu'un qui prend sa valise et qui doit nous ramener de l'argent. Aujourd'hui nous avons besoin de lever des fonds, les subventions de l'État vont baisser, il faut de l'argent qu'il faut chercher ailleurs et il faut donc s'ouvrir à l'international. Il faut passer d'un maire gestionnaire à un maire entrepreneur, ça, c'est important." 

L'entre-deux tours

"Si on fait un score à deux chiffres cela nous autorise à poursuivre indépendamment des partis politiques ce projet et de le pousser jusqu'en avril 2020. Si nous n'avons pas d'assise confortable, qui nous permette de peser dans les débats, d'asseoir nos idées, à ce moment-là, toutes les portes sont ouvertes. On s'intéressera davantage aux profils qu'aux étiquettes, c'est à dire à l'audace, l'innovation, le partage du pouvoir, le pilotage en équipe, il faut que cet homme soit en capacité de se reposer de transférer, de déléguer des responsabilités, pouvoir dire je suis là pour arbitrer. Entre Mathieu Klein et Laurent Hénart je ne sais pas qui correspond, à ce profil on verra, je ne les connais pas, je n'ai jamais eu de discussion avec eux. Mathieu Klein aura des problèmes avec sa majorité, très clairement, il va falloir faire des concessions, il sera beaucoup plus lié à sa composante politique que ne le sera Laurent Hénart. De prime abord, Mathieu Klein est plus dans le transfert, Laurent Hénart, visiblement, est plus solitaire dans sa campagne, il devra faire des efforts dans sa manière de manager, pour ne pas refaire du Rossinot bis. Évidemment la comptabilité par rapport à nos projets sera également très importante."

 

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