Pour s'adapter aux évolutions du climat et lutter contre les îlots de chaleur, la Ville de Nancy a défini de nouvelles orientations à travers deux documents le "Plan arbres et Nature" et le "Plan Pep' 2030".
Plus de vert en ville pour favoriser le bien-être et le cadre de vie des habitants. Problématique commune à de nombreux centres urbains marqués par leur forte minéralité et leur densité, le sujet de la végétalisation s'inscrit désormais pour beaucoup comme une nécessité pour lutter contre le réchauffement climatique. En la matière, la Ville de Nancy entend poursuivre ses efforts pour accélérer le verdissement de la ville par le biais de diverses opérations comme la désimperméabilisation des cours d'écoles ou encore par la végétalisation progressive déployée sur les nouveaux aménagements de la ville.
Lors d'une conférence de presse jeudi dernier, la Ville a présenté deux documents visant à améliorer les espaces de Nature existants et à créer une dynamique de végétalisation pour la ville. Deux plans pour "protéger et préserver", affirme Isabelle Lucas, Adjointe déléguée à l'urbanisme écologique, à l'autonomie énergétique et alimentaire, et au plan climat à la Ville de Nancy .
D'abord le Plan Arbres et Nature visant "à protéger le patrimoine naturel existant, de végétaliser la ville, de concevoir une ville vivante et vivable qui s'adapte au réchauffement climatique et d'agir ensemble en mobilisant les acteurs publics et privés, ainsi que les citoyens" et le Plan Pep' 2030 (Plan de gestion de la Pépinière) . Les orientations stratégiques de ce deuxième document, après avoir été travaillées avec les habitants ont été validées lors du dernier Conseil municipal et doivent désormais être suivies d'actions précises. L'idée étant avec ce second plan de "moderniser le parc, l'adapter aux enjeux de la transition écologique, en innovant dans sa gestion et en créant des aménagements qualitatifs et paysagers" à travers un plan d'action phasé sur 10 à 12 ans.
Les îlots de chaleurs majoritaires en centre-ville de Nancy
Malgré ses 24 parcs et ses 19 squares, vue du ciel, la ville de Nancy démontre encore ses points de faiblesse notamment dans le centre-ville où "le caractère minéral prédomine", fait observer lors d'une conférence de presse Isabelle Lucas, Adjointe déléguée à l'urbanisme écologique, au logement, à l'autonomie énergétique et alimentaire, et au plan climat à la Ville de Nancy.
Selon une cartographie établie à la demande de la municipalité, les îlots de chaleur caractérisés par leur couleur rouge sont encore largement majoritaires dans le centre-ville contrairement au bleu représentant les îlots de fraîcheur. La couleur jaune quant à elle correspond aux espaces offrant moins de 50 m2 d'espace vert. "À Nancy, la ville propose en moyenne 36 m2 de végétation par habitant, la couleur rouge montre que cette répartition est encore plus marquée avec moins de 12m2 par habitant, une proportion qui est aussi le minimum recommandée pour le bien-être par l"OMS", complète l'élue.
Pour faire baisser les degrés en plein été et affronter les vagues de chaleur estivale, la Ville veut donc poursuivre ses efforts de démultiplication des îlots de fraîcheurs, mais aussi augmenter son indice de canopée d'ici 2040. À savoir, l'ombre projetée par la cime des arbres rapportée à la surface de la ville. "L'objectif ambitieux fixé est de développer une canopée à 15 % contre 12 % aujourd'hui, cela représente 45 hectares de nouvelle végétation sur la ville".
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Le parc de la Pépinière - crédit ici-c-nancy.fr
Plus d'un million d'euros pour la réhabilitation du parc de la Pépinière
Avec ses 21 hectares en plein centre-ville, le Parc de la Pépinière représente un vrai poumon vert pourtant ce parc a été "largement sous investi depuis maintenant depuis dix ans" estiment les élus à la Ville de Nancy. "Il était grand temps de lui donner une nouvelle cohérence et de l'inscrire dans le 21e siècle", considère Thomas Souverain, Adjoint à la Ville de Nancy. Ce parc très fréquenté accueille chaque jour entre 10 000 à 15 000 personnes et jusqu'à 45 000 lors de pics de chaleur ou de manifestations particulières.
Après une phase de diagnostic pour référencer les usages et une concertation ouverte en ligne qui a permis de relever que les Nancéiens y étaient "très attachés", l'élaboration d'orientations stratégiques ont été présentées le 25 mars en Conseil municipal. Le travail se poursuit désormais pour élaborer un plan d'actions à l'échelle d'une période de 10 à 12 ans. La municipalité s'est engagée sur près de 1,2 million d'euros à destination de la réhabilitation de l'aménagement de ce parc à raison d'un investissement de 400 000 euros par an dès 2024.
Au programme des changements, "la modification d'éléments de mobilier, la qualité des entrées, le sujet de la désimperméabilisation des sols en passant par la gestion des eaux avec la possibilité de faire du stockage d'eau sur site", liste Jérémy Noble, Directeur Adjoint Ecologie et Nature à la Ville de Nancy. Sans oublier, un enjeu lié aux arbres avec un travail sur certains alignements ou encore une évolution de l'espace animalier qui veut tendre vers davantage d'animaux domestiques pour favoriser la conservation de races locales.
En attente des autorisations réglementaires, il n'y aura pas de travaux lourds dès 2024, confirme la municipalité. Seuls des chantiers sont prévus sur les chemins ou sur du mobilier bois...Il faudra attendre 2024/2025 pour voir des évolutions sur l'espace animalier ou la roseraie en lien avec le budget participatif. Des pistes sont quant à elles évoquer pour faire évoluer la Pépinière avec la destruction du rocher à macaques et de probables aménagements d'enclos adaptés pour les oiseaux.
Le jardin et poulailler partagés du parc de la Pépinière, ce jardin de 600 m2 et son poulailler de 300m2 accueillent actuellement une vingtaine de poules de race locales / photo ici-c-nancy.fr
