NANCY. Des policiers ont organisé aujourd'hui, à l'appel des deux syndicats Unité SGP Police et Alliance, des "non-contrôle d'identité". Une action visant à exprimer leur mécontentement suite aux déclarations du chef de l'État sur les « contrôles au faciès ».
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La colère gronde chez les policiers. L’entretien accordé par Emmanuel Macron à Brut diffusé vendredi 4 décembre et ses déclarations ont fait l’effet d’une bombe. Lors de cette interview au média en ligne, le chef de l’État interrogé a reconnu des « contrôles au faciès » au sein de la police. « Aujourd’hui, quand on a une couleur de peau qui n’est pas blanche, on est beaucoup plus contrôlé », a-t-il affirmé. Emmanuel Macron a également annoncé la création prochaine d’une plateforme nationale de signalement des discriminations afin que « les gens puissent dénoncer de manière très simple, unique et nationale ».
En réaction dès le lendemain, les syndicats ont massivement appelé à cesser les contrôles d’identité et d’initiative. « Notre meilleure action sera l‘inaction », prévenait dans un tract Unité SGP-Police lorsque Alliance affirmait « Pas de contrôle, pas d’initiative, pas de problème. Agissons ».
Cet après-midi à 16 h, une quinzaine de policiers ont mené une opération symbolique de non-contrôle d’identité rue des Tiercelins à Nancy à l’appel des deux syndicats Unité SGP Police et Alliance.
Des récépissés remis aux automobilistes
À cette occasion, ils ont arrêté les véhicules de passage afin d'illustrer la réalité de leur métier sur les contrôles. Quelques secondes pour expliquer leur démarche et la remise d'un petit papier avec ces mots « Afin de ne pas être accusés de contrôle au faciès, nous vous remettons ce récépissé de non-contrôle d’identité ». Une action apaisée d'une vingtaine de minutes qui a provoqué des ralentissements, mais dans l'ensemble bien accueillie par les usagers de la route.
Les propos de Emmanuel Macron ont indigné les policiers. « Non, la police n'est pas raciste ». « Dire que des policiers contrôlent uniquement au faciès ce sont des propos inadmissibles » s’insurgent Abdel Nahass, secrétaire départemental de Unité SGP Police FO et Emmanuel Peltier secrétaire départemental de Alliance Police.
Le ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin, recevra les représentants des policiers et des gendarmes à l’occasion de réunions bilatérales vendredi 18 décembre. Ces rendez-vous porteront sur les difficultés structurelles des forces de l’ordre, la formation, l’encadrement, les conditions matérielles, la captation des interventions, le contrôle interne des forces (inspections), le lien police / population et les effectifs de maintien de l’ordre, selon un communiqué du ministère de l’Intérieur.
Opération de « non-contrôle d’identité » à Nancy / ICN.fr
« Non, monsieur le Président, il n’y a ni racisme, ni violence, ni contrôle au faciès systémique dans la police nationale (...) les policiers ne choisissent pas leur délinquance, ni sa couleur, sa tenue vestimentaire et encore moins son mode de vie ou son orientation sexuelle. », a déclaré Cyril Baudesson, délégué départemental 54 d’Alternative Police Cfdt lors d’un rassemblement devant l’Hôtel de police de Nancy jeudi 10 décembre vers 21 h. À la nuit tombée, une vingtaine de personnes s’est rassemblée à l'appel du syndicat dont des agents de police en tenue ou en civil porteur d’un brassard, mais également des élus en la présence de Laurent Hénart, président du mouvement radical et conseiller municipal de Nancy et Valérie Debord vice-présidente de la région Grand Est. Un tract d’information et d’explication « Vos “papiers” s’il vous plaît, ceci n’est pas un contrôle au faciès » a été remis à des automobilistes.
Photo Alternative Police / Cfdt
