JUSTICE. Dans la tourmente depuis plusieurs mois, le professeur du lycée Henri Poncaré à Nancy accusé d'agressions sexuelles a été placé jeudi 24 octobre en détention provisoire. Depuis le 1er octobre 2019, d'autres nouvelles plaignantes ont été entendues par les services de gendarmerie.
C'est à la suite d'un signalement en date du 16 septembre 2019 du proviseur du lycée Henri Poincaré à Nancy qu'une enquête diligentée par la brigade de recherches de Nancy était menée sous l’autorité du parquet de Nancy. Les faits portaient sur des échanges de messages dont certains à caractère sexuel entre cet enseignant d'histoire-géographie et une élève de 17 ans. Le 1er octobre 2019 le professeur était mis en examen pour "harcèlement sexuel par une personne abusant de l’autorité que lui confère sa fonction, propos ou comportements à connotation sexuelle ou sexiste imposés de façon répétée, corruption de mineur par une personne mise en contact avec la victime par un réseau de communications électroniques, agression sexuelle par personne abusant de l’autorité que lui confère sa fonction". Le professeur avait été placé sous contrôle judiciaire avec notamment interdiction d'exercer une activité en lien avec les mineurs.
Depuis le 1er octobre 2019, d'autres plaignantes ont témoigné de faits similaires. Selon le parquet de Nancy, elles sont dix nouvelles jeunes femmes à avoir été identifiées par les services de gendarmerie. "Elles ont relaté avoir été victimes, de la part de ce même enseignant, de faits de même nature alors qu’elles étaient scolarisées au Lycée Poincaré et alors âgées de 16 à 17 ans. L’une d’elle au demeurant dénonce des faits de viol", souligne le parquet de Nancy dans un communiqué.
L'enseignant qui garde le silence a été placé en détention provisoire
Présenté à l'issue de sa garde à vue le jeudi 24 octobre 2019, le juge d’instruction a mis en examen l'enseignant des chefs "de viol par personne abusant de l’autorité que lui confère sa fonction, agressions sexuelles, atteintes sexuelles sans violence, contrainte, surprise ni menace sur mineures de plus de 15 ans, harcèlement sexuel par une personne abusant de l’autorité que lui confère sa fonction et par l’utilisation d’un service de communication électronique, tenant des propos ou comportements à connotation sexuelle ou sexiste imposés de façon répétée, corruption de mineures".
De nouveaux faits inscrits sur une période de sept années de 2012 à 2019 concernant quatre des dix jeunes femmes identifiées, précise également le parquet.
L’enseignant a choisi de garder le silence, tant au cours de sa nouvelle garde à vue que devant le magistrat instructeur. Conformément aux réquisitions du parquet, le juge des libertés et de la détention a ensuite ordonné son placement en détention provisoire, considérant "qu’il s’agissait en l’état de l’unique moyen de conserver les preuves et indices matériels nécessaires à la manifestation de la vérité et d’empêcher, tant une pression sur les victimes et les témoins, qu’un renouvellement des faits", affirme le parquet.
Le rectorat de l’Académie de Nancy-Metz "prend acte" et annonce "toutes les mesures nécessaires"
Dans un communiqué transmis ce vendredi 25 octobre, le recteur de l’Académie de Nancy-Metz "prend acte de la nouvelle mise en examen et de la mise en détention provisoire" du professeur du lycée Poincaré de Nancy et exprime "son soutien aux victimes présumées ainsi qu’à leurs familles". Il rappelle qu’une première mise en examen de ce professeur avait été réalisée le 1er octobre à la suite d’un signalement du proviseur du lycée Poincaré au Procureur de la République et qu’une suspension de l’enseignant avait été immédiatement prononcée. Le recteur, Jean-Marc Huart, estime que "l’affaire est entre les mains de la justice et qu’il ne convient pas de s’exprimer au-delà, à ce stade de l’enquête". "Comme ce fut le cas début octobre, toutes les mesures nécessaires seront prises à la rentrée des vacances scolaires dans l’établissement avec l’ouverture d’une cellule d’écoute pour les élèves et les personnels qui en exprimeraient le besoin" précise le rectorat.