NANCY. Les opposants au projet d’enfouissement de déchets nucléaires à Bure (Meuse) ont manifesté ce samedi à Nancy. Selon la préfecture, la manifestation a réuni, sans heurt, 1 300 participants au plus fort de l’évènement, 2 000 selon les organisateurs.
Les manifestants anti-nucléaire se sont réunis ce samedi 28 septembre sur la Place Carnot dans le cadre de la manifestation « Vent de Bure » visant à dénoncer le projet d’enfouissement des déchets à Bure (Meuse) et faire connaitre au plus grand nombre le projet CIGEO. Un rassemblement voulu « festif » mené sur plusieurs jours mêlant concert, actions symboliques, conférences et ateliers se concluant par une « assemblée de lutte » ce dimanche.
Point d’orgue de cet évènement, la manifestation de samedi après-midi dans les rues nancéiennes. Déclarée en préfecture, elle a réuni au plus fort de l’évènement 1300 participants selon un bilan transmis en fin d’après-midi par la préfecture de Meurthe-et-Moselle.
« On est plus chaud que l’uranium »
Aux alentours de 14 h, le cortège s’est élancé sous un ciel nuageux et venteux aux rythmes des tambours et des sifflets dans les rues nancéiennes. Les manifestants pour la cause anti-nucléaire ont pris la tête du cortège et ont donné de la voix. « On est plus chaud que l’uranium », ont-ils clamé. Vers la fin de parcours, place Simone Weil ,un temps d’arrêt a été marqué pour exécuter quelques pas de danse au son des instruments des musiciens et réaliser un happening au cours duquel les manifestants se sont allongés.
Place Simone Weil - photo ICN
« Si tout se passe comme prévu, il n’est pas exclu qu’une part des populations subisse une irradiation » ou encore « Vent de Bure contre la poubelle nucléaire », pouvait-on lire sur les pancartes des militants et citoyens, qui ont investi les rues durant un peu plus de deux heures.
« Personne n’a de solution pour les déchets c’est sûrement pour cela d’ailleurs qu’au niveau international, dans tous les pays on renonce au nucléaire parce que cette énergie qui aura vécu 50 ans va nous polluer pendant des milliers d’années et ça c’est une réalité (...) Si on ouvre CIGEO, ce n’est pas un CIGEO qu’il faudra en France, mais deux, trois, quatre, cinq parce qu’on va ouvrir la porte, il y a tellement de déchets avec plus d’un million de mètres cubes déclarés (...) C’est notre région le Grand Est qui est en danger, pas CIGEO pas seulement Bure, c’est tout le Grand Est, il y a une volonté politique de faire du Grand Est la poubelle de la France voire de l’Europe » a réagi Jean Marc Fleury, président de l’association EODRA (voir en vidéo ci-dessous "Vent de Bure : les explications des organisateurs").
Une cinquantaine de blacks-blocs selon la préfecture de Meurthe-et-Moselle
Afin de garantir l’ordre et la tranquillité publics, un important dispositif de sécurisation avait été mis en place tout au long de la manifestation avec la présence exceptionnelle de 500 policiers et gendarmes mobiles déployés sur le parcours du cortège également survolé par un hélicoptère de la gendarmerie. Un périmètre d’interdiction de manifester au sein d’une partie de l’hypercentre de la ville avait été préalablement défini par arrêté préfectoral.


En complément, dès 13 h cet après-midi et jusqu’à 17 h 30, Eric Freysselinard, préfet de Meurthe-et-Moselle, avait activé le centre opérationnel départemental, instance de coordination du dispositif de sécurisation associant les forces de sécurité et de secours, les services de la Ville de Nancy et de la Métropole du Grand Nancy. Un dispositif jugé « dissuasif » qui a permis selon la préfecture de Meurthe-et-Moselle que « la manifestation se déroule dans le calme, en dépit de la présence d’une cinquantaine de black-blocs ayant tenté d’attaquer des commerces lors du passage du cortège ». Des blacks blocs qui avait troqué leurs vêtements de ville « à l’abri des regards » et dont une petite dizaine était visible sur la place de la gare, la place Simone Weil. Selon la police deux interpellations ont été menées avant la manifestation pour « port d’arme » à savoir un couteau et d’une bombe lacrymogène. Entendus dans le cadre d’une audition libre, les mis en cause ont été remis en liberté.
À l’exception d’une vitrine brisée rue Mon Désert, aucune dégradation n’est à déplorer. « Les forces de l’ordre resteront vigilantes cette nuit et demain afin de prévenir toute action coup-de-poing pouvant être menée lors des événements programmés dans le cadre de ce week-end anti-nucléaire » précise la préfecture de Meurthe-et-Moselle.
EN VIDÉOS. "VENT DE BURE" À NANCY