L’opération qui a mobilisé les policiers de la sûreté départementale de Nancy, pendant plusieurs mois, a conduit à l’interpellation de 5 personnes soupçonnées d’avoir participé à un trafic de drogue pendant deux années. Plus de 133 000 euros, 18 kilogrammes de résine de cannabis et une arme ont été saisis.
Dix-neuf kilogrammes de résine de cannabis et 133 375 € d’argent liquide, une arme à feu et des cartouches, c'est le butin mis au jour, mardi 31 mai, par les policiers de Nancy. Plusieurs saisies qui s'inscrivaient dans le cadre d'une opération judiciaire menée par les enquêteurs de la sécurité départementale portant sur un vaste trafic de stupéfiants implanté sur le plateau de Haye.
A l'origine, ce sont des renseignements de consommateurs de drogue signalant l'existence d'une filière de revente principalement d'héroïne surnommé "le plan Roland" qui avait permis le déclenchement d'une enquête.
Au terme de plusieurs mois d'investigations, cinq personnes dont deux frères âgés de 19 et 21 ans, leur mère et deux oncles ont été interpellés le 31 mai 2022. En parallèle, plusieurs perquisitions ont été effectuées, l'une dans un appartement de l'un des oncles qui servait de nourrice dans lequel du matériel de conditionnement a été retrouvé, des cartouches d'arme au domicile du deuxième oncle et enfin de l'argent et de la drogue saisis dans l'appartement situé au centre-ville de Nancy des principaux mis en cause rue des Soeurs Macarons. A cette adresse nancéienne, les policiers de la brigade départementale et la brigade cynophile ont découvert avec le flair du chien Nya, les stupéfiants, mais aussi les clefs de deux coffres-forts qui renfermaient 133 375 euros ainsi qu'une arme à feu Makarov de 9 mm qui était "chambrée avec une balle prête à utiliser".
François PÉRAIN, Procureur de la République de Nancy
"De mémoire de brigade des stupéfiants on n'a jamais trouvé autant d'argent dans un appartement de Nancy à l'occasion du démantèlement de trafic de stupéfiants", indique François Pérain, Procureur de la République de Nancy lors d'une conférence de presse ce vendredi au sein de l'hôtel de police de Nancy .
Placés en garde à vue, les deux frères mis en cause, sans profession, au train de vie modeste, ont nié les faits expliquant aux enquêteurs "avoir trouvé" l'argent et la drogue pour l'un "dans un appartement" et pour l'autre "dans une cave". Des propos peu cohérents, affirme le procureur.
D'après les investigations, les mis en cause étaient particulièrement organisés. Ils disposaient d'une sorte de "call center" commercial fonctionnant sur la base d'une liste de consommateurs avec laquelle ils envoyaient des offres à intervalles réguliers comme des arrivages "en faisant des propositions de remises d'échantillons pour tester la marchandise, ils n'hésitaient pas à relancer leurs clients", souligne le commissaire Mathieu Lapeyre. Pas moins de dix-sept pages de numéros de téléphones ont été épluchés par les enquêteurs qui ont auditionné une douzaine d'entre-eux . Les prix de "ce plan Roland" oscillait selon plusieurs formats et poids, de la résine vendue au gramme à quatre euros, en barrette ou encore par plaquette de 100g à 220 euros.
Dans l'attente de leur jugement mercredi sous le régime de la comparution immédiate devant le tribunal judiciaire de Nancy, trois personnes ont été déférées et incarcérées. Il s'agit des deux frères et d'un des oncles. Le deuxième oncle sera jugé ultérieurement devant le tribunal pour répondre de "détention de munitions". La mère a été relâchée sans poursuite.