NANCY. Les policiers se mobilisaient ce samedi matin lors d'un rassemblement devant les portes du commissariat de Toul. Ils veulent alerter les services de l'État sur les effectifs de la police nationale dans leur commissariat jugés insuffisants.
« Il y a une grande différence avec les chiffres du ministère de l'Intérieur et la dure réalité vécue sur le terrain par les policiers du Toulois. C'est même inquiétant, il est urgent d'agir et nous appelons le préfet de Meurthe-et-Moselle à vite alerter notre ministre de tutelle », déclarait ce samedi matin Abdel Nahass, secrétaire départemental (54) du syndicat majoritaire dans le département, Unité SGP-Police FO.
À l'appel des syndicats, les policiers se sont rassemblés, ce samedi 12 mars 2022, devant les portes du commissariat de Toul rejoints par des élus locaux dont Alde Harmand, Maire de Toul et Dominique Potier, député du Toulois. Ils réclament le soutien de l'État afin de voir déployer de nouveaux effectifs de police pour soulager la charge de travail des enquêteurs et des policiers de terrain et pallier au sous-effectif devenu chronique.
D'après le ministère de l'Intérieur, le commissariat compte 39 effectifs dont 10 officiers de police judiciaire, mais il faudrait d'après Unité SGP-Police FO, quatre OPJ et six effectifs de police supplémentaires pour renforcer les équipes. Un déséquilibre qui s'illustrerait actuellement par des tensions dans le déploiement des patrouilles de police sur le terrain en cas d'intervention dans des zones sensibles comme le quartier de la Croix de Metz, de présentation de mis en cause au tribunal judiciaire de Nancy ou de reconduites à la frontière à l'aéroport de Roissy. Des difficultés régulièrement résolues en rappelant des fonctionnaires de police en repos, fait-on savoir dans les rangs policiers .
Dans ce contexte, un autre facteur aggravant affecte la charge de travail des enquêteurs, celle de la proximité des prisons de Toul et d'Écrouves qui génèrent près de 800 dossiers. Un nombre élevé renforcé par « les autres dossiers tout venant qui s'accumulent ». En la matière « la circonscription de Toul ne déroge pas à la règle avec des procédures de plus en plus nombreuses et de moins en moins d'effectifs pour les traiter », constate le syndicat Unité SGP FO 54 qui craint, d'ores et déjà, les conséquences de la construction d'un troisième établissement pénitentiaire sur le secteur de la Croix de Metz.