Un réseau de trafiquants présumés de drogue implanté aux Pays-Bas a été démantelé cette semaine, celui-ci avait des ramifications en Belgique et en France ont expliqué vendredi David Touvet, procureur adjoint du JIRS (Juridiction interrégionale spécialisée) et Alain Couic, directeur du SRPJ lors d'une conférence de presse à la cité judiciaire de Nancy.
Quatre-vingts kilos d’amphétamine, 5kg d’héroïne, 3 armes de poing, 16 véhicules et 100 000 € de liquidités. Autant de produits et biens saisis lors d’une série de quarante perquisitions menées le 19 et 20 novembre aux Pays-Bas (à Gouda, Rotterdam et Eindhoven), en Belgique (dans les régions d’Arlon et de Nivelles), et en France, en Lorraine proche de Nancy. Un déploiement international préparé il y a un peu plus d’un an lorsqu’en mai 2012, le parquet de la JIRS recevait un ensemble d’informations de policiers français aux Pays-Bas. « Cela a donné lieu à un début d’enquête », confirme David Touvet qui explique que rapidement « la JIRS était saisie ». Les renseignements portaient sur les Drug runners, des rabatteurs chargés par des réseaux en héroïne de servir en stupéfiants. Ainsi, c’est une sorte de plateforme de commandes basée aux Pays-Bas qui a été mise à jour au cours de l’enquête, très bien organisée, elle approvisionnait des trafiquants belges et français via deux numéros de téléphone des têtes de réseaux baptisés « numéros en or » par les enquêteurs. Les têtes de réseaux, elles, restaient à l’abri, localisées sur Rotterdam.
Dix trafiquants identifiés en Lorraine : 7 hommes et 3 femmes
De multiples mises sous écoutes ont été réalisées permettant d’identifiés 150 clients français qui s’approvisionnaient sur cette plateforme, « les numéros Or » prennent des commandes de stupéfiants et faisait livrer à Maastricht ou en Belgique au profit de ressortissants français. Avec ces informations, l’enquête se poursuivait et se concrétisait davantage avec dix interpellations ciblées en Lorraine permettant aux enquêteurs d’interpeller dix trafiquants détenant 1,5 kg d’héroïne et 20 000 € en espèce. Une quantité importante puisque les trafiquants travaillent généralement en « flux tendu ». Particulièrement concernée par le phénomène, la Lorraine est très touchée par le trafic d’héroïne en raison notamment de la différence de prix de la drogue « A 7 ou 8 € le gramme aux Pays-Bas et à 20 € le gramme en France, le trafic est plutôt rentable » déplorait au cours de la conférence de presse Alain Couic, d’où le marché en pleine expansion...
Les personnes placées en garde à vue sont 7 hommes et 3 femmes âgées de 27 à 47 ans, la plupart connus et déjà condamnés pour trafic de stupéfiants. Le trafic aurait duré de 12 à 18 mois pour une centaine de kilos d’héroïne importée en France.
Au terme des gardes à vue, les Français ont été mis en examen pour « trafic de produits stupéfiants en bande organisée », la moitié d’entre eux ont été placés sous mandat de dépôt. Ils risquent 30 ans de réclusion criminelle.
Le travail de coopération internationale assez rare entre les enquêteurs a bien fonctionné se sont félicités David Touvet, procureur adjoint du JIRS (Juridiction interrégionale spécialisée) de Nancy et Alain Couic, directeur du Service Régional de Police Judiciaire (SRPJ) de Nancy. Ce qui est intéressant ce sont tous les mécanismes de coopération, de liaison, la concertation régionale et internationale à travers une équipe commune d’enquête (NDRL- la Joint Hit Team, une équipe commune réunissant policiers français, belges et néerlandais) sans avoir à s’adresser des commissions rogatoires » affirmait encore David Touvet.
