Politique - Lors du meeting de jeudi dernier à Nancy François Fillon s'est exprimé devant des adhérents de l'Union pour un Mouvement Populaire (UMP), venus le soutenir en présence de Nadine Morano, Laurent Wauquiez et Valérie Pécresse. Le candidat à la présidence de l'UMP s'est dit inquiet de "l'extrême gravité de la situation dans laquelle se trouve notre pays" et a ajouté "C'est ce qui a motivé ma candidature à la tête de l'UMP".

A son arrivée, François Fillon est chaleureusement accueilli et applaudi par les partisans UMP. Le député-maire de Lunéville et président de l'UMP 54, Jacques Lamblin, ainsi que le responsable des jeunes de l'UMP de Meurthe-et-Moselle, Matthieu Dap, prononcent quelques mots de soutien.
Lors de cette campagne, François Fillon semble avoir décidé de ne pas s'attaquer à Jean-François Copé, son concurrent dans la course à la tête de l'UMP, mais plutôt au gouvernement socialiste en place et plus précisément au président de la République, François Hollande. "Depuis que la gauche est à la tête du pays, l'incendie a repris de plus belle", insiste-t-il. Il reproche notamment à François Hollande son sectarisme et son comportement de chef de parti et non de chef d'Etat. François Fillon estime que "[son] pays est plus important que [son] parti".
Trois grands axes
François Fillon défend trois idées lors de cette campagne à la présidence de l'UMP: le travail, la fierté nationale et la production française qui sont au cœur de son discours.
Il souhaiterait ainsi voir le coût du travail baisser (et non pas les salaires). Il propose notamment que le chômage soit remplacé par une formation professionnelle indemnisée, qui serait plus valorisante pour les individus. Il estime également souhaitable une harmonisation des normes fiscales européennes pour les entreprises de la zone euro.
Afin d'améliorer la productivité française, François Fillon estime qu'il faut fournir un effort supplémentaire de travail. C'est pourquoi il souhaite la suppression des 35 heures aussi bien dans le privé que dans le public. Il voudrait voir la France arriver au niveau de l'Allemagne.
Pourtant, le Canard enchainé, dans sa parution du 17 octobre dernier, établit dans un article intitulé " Le (plaqué) or du Rhin", que 20% des salariés allemands gagnent moins de 10,36 euros par heure de salaire brut. Mais aussi, que 50% des salariés se partage seulement 1% des richesses et que 10% des citoyens possèdent 53% des richesses du pays. Si l'Allemagne est une grande productrice de richesses, la répartition de celles-ci apparait donc disproportionnée.
François Fillon voudrait également voir mis en place un "pacte national". Selon lui, la fierté d'être français entrainerait la vigueur nécessaire au redressement économique et moral du pays. Pour cela, il estime que l'école doit être repensée et être le lieu de "l'apprentissage de l'autorité et du respect". Cette fierté nationale passerait également, selon François Fillon, par un renouveau de la justice sociale. Il ne veut plus d'assistanat et souhaiterait instaurer un temps minimum de 7h de travail par semaine. L'immigration, elle aussi, est mise en cause " pour des raisons démographiques", précise-t-il.
De plus, François Fillon se prononce clairement contre le vote des étrangers non communautaires que propose François Hollande.
Le fonctionnement de l'UMP
Après une partie de discours qui semble plus relever d'une campagne présidentielle que d'une campagne à la présidence de l'UMP, François Fillon aborde les améliorations qu'il apporterait au parti s'il était élu à sa tête.
Il souhaite que son parti prenne un tournant plus démocratique, et que les adhérents deviennent des électeurs. Cela aboutirait donc à des primaires ouvertes.
Il aimerait également que les cadres du parti bénéficient d'une meilleure formation. Il propose la mise en place d'écoles de cadres du mouvement, qui seraient régionalisées, afin d'y permettre un meilleur accès.