120battementsparminuteCINÉMA. Interview du cinéaste Robin Campillo et de l'acteur Antoine Reinartz pour le film 120 battements par minute
Légende : Nahuel Perez Biscayart (Sean)

En mai, à Cannes, Robin Campillo a sauvé l’honneur français en décrochant le Grand Prix pour son 3e film, « 120 battements par minute ». Film bouleversant qui rappelle le titanesque combat d’Act-Up. Ces activistes qui, dans les années 90, luttèrent contre l’indifférence politique et laborantine face à la pandémie du sida. 

Diriez-vous que c’est un hommage aux pionniers, un film politique ou plus personnel ?

Robin Campillo : C’est d’abord un film personnel. Celui d’un homme admiratif de ceux qui ont créé ce groupe. Je voulais donc montrer les tensions qui existaient au sein d’Act-Up, ce qui produisait un discours politique. Et ce, grâce à Didier Lestrade qui avait vu le mouvement Act-Up New York.

Comme toujours dans un groupe, il y a ceux qui suivent et ceux qui entrainent les autres.

R.C. : Ils sont trois à motiver les autres. Sean (Nahuel Perez Biscayart), Nathan (Arnaud Valois) et Thibault (Antoine Reinartz) qui reprend le rôle de Lestrade. Ce qui m’intéresse surtout chez eux c’est ce moment de métamorphose où ils trouvent en eux l’énergie nécessaire pour agir.

Les actions montrées (labo barbouillé de faux sang, pollution d’un cocktail et défilé funèbre) ont toutes eu lieu ?

R.C. : Pollution et défilé : oui. Mais côté labo, nous n’avons pu que barbouiller la façade. Empiétant un peu sur la vérité historique, je me suis donc permis de réussir ce que nous avions raté.

Cette guerre que vous avez menée pendant des années, est-elle gagnée aujourd’hui ?

R.C. : L’essentiel aujourd’hui sur le sida, c’est qu’on est capable de juguler l’épidémie grâce aux trithérapies. Celles-ci permettant à 90% des séropositifs de ne plus être contaminants. Mais ce qu’il faut lancer maintenant, c’est une campagne de tests. Il faut que les gens se fassent tester.

Et aux States, avec Trump, comment ça se passe ?

R.C. : Ils disposent de l’Obama-Care, mais c’est un tout petit droit. Et Trump est revenu en arrière avec des coupes budgétaires terribles. Ils ont donc halluciné quand on leur a dit qu’ici les séropositifs bénéficiaient du 100%. Car un traitement, c’est 600 euros par mois. Les préservatifs dans lycées et collèges que nous demandions, ça aussi c’est acquis.

Votre film comporte des scènes d’étreintes amoureuses très fortes. D’où quelles précautions pour les acteurs ?

Antoine Reinartz : Ça se tourne évidemment en comité restreint. On appréhende certes, mais l’important, c’est de s’y préparer dans un climat de confiance partagée.  

R.C. : Pour ce genre de scènes, il y a en effet un contrat moral à passer avec les acteurs. En les assurant qu’on ne montrera pas de sexe et qu’ils seront filmés avec le respect nécessaire. Ce que nous avons fait.                                           

"120 BATTEMENTS PAR MINUTE" réalisé par Robin CAPILLO, sortie en salles le 23 août 2017 - Durée 2h20

L'histoire du film. Début des années 90. Alors que l’épidémie de sida fait des ravages depuis 10 ans, les militants d’Act-Up Paris multiplient les actions spectaculaires pour lutter contre l’indifférence générale. Nouveau venu dans le groupe, Nathan est bouleversé par l’énergie et l’engagement de Sean.
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