Résumé du film : Toiletteur pour chiens et père divorcé, Marcello tient boutique dans une bourgade du Sud italien. Mais il sait mieux mâter les animaux que Simonc, brute shootée à la coke qui sème la terreur.  


Gentiment, il vous dit : « C'est joli les couleurs que vous portez ». Mais lui, Marcello Fonte, est tout en noir dans la chaleur parisienne. Comme dans « Dogman », film de Matteo Garrone qui lui a valu le prix d'interprétation à Cannes. Film qui a révélé au monde-et à son pays natal- ce benjamin de sept enfants qui a trimé dur avant de décrocher ce rôle. Presque par hasard.

 
Quel est ce hasard qui a permis à Matteo Garrone de vous repérer ?

Marcello Fonte : En fait, c’est son assistant qui m’a vu au théâtre à Rome où je remplaçais un comédien qui venait de décéder. J’ai fait des essais et il m’a choisi.

Comment est-il sur un plateau : directif ou plutôt cool ?

M.F. : Ne l’ayant jamais vu, j’imaginais un réalisateur plutôt âgé et je me suis retrouvé face à un quadragénaire dynamique et sportif qui fait très bien son boulot. Il dépeint ses personnages avec minutie et sait te recadrer quand tu sors de la ligne. Comme un entraineur de foot. 

Vous êtes entouré de sacrés molosses dans ce film ! Angoissant ?

M.F. : Non. Je n’ai jamais eu peur des chiens. D’ailleurs, j’ai une chienne. Le seul qui ait été agressif, c’est un roquet qui a essayé de me mordre. Il était très petit, mais très méchant parce que son maître était méchant. Je pense vraiment que les chiens prennent le caractère de leurs maîtres.

Comment interpréter le visage de votre personnage sur l’image finale ? Désespéré ou inquiet ?

M.F. : C’est l’image du soulagement. Car Marcello ne se venge pas : c’est la loi de la survie. On fait les choix que la vie vous impose. Lui, veut sauver sa dignité, défendre sa famille et ce qu’il a durement gagné. Il ne veut pas tuer Simone. Il veut le dresser un peu comme un chien. Ce n’est pas prémédité.  

Est-ce une photo symbolique de l’Italie ?

M.F. : Pas de l’Italie, du monde. Tu as des amis quand tout va bien. Mais quand surgit un problème, on te tourne le dos. Le film montre ça : le quartier étant aussi un personnage du film.

Qu’avez-vous fait vous même pour survivre ?

M.F. : Des tas de petits boulots. Barbier, coiffeur, boucher, plombier, vigile, accessoiriste, peintre, dépanneur, technicien du cinéma. A Rome, je m’occupe d’un lieu culturel, le Cine Palaccio qui devait disparaître, mais les gens du quartier ont empêché ça. J’ai participé aux travaux, car je suis un laborieux.

Décidément, Marcello est un prénom porte chance dans le cinéma italien !

M.F. : Ma mère voulait m’appeler Maurizio. Finalement, ce fut Marcello. Parce que mon grand frère avait un Marcello pour ami. Un gentil garçon bien élevé que mon père appréciait. Et puis, Marcello, ça fait plus instruit.

Et maintenant, vous devez crouler sous les propositions, non ?

M.F. : Exact. J’en ai reçu pas mal alors qu’avant à Rome personne n’en avait rien à faire de moi. Maintenant, je les intéresse. Mais, avec le prix, ça me donne aussi une sacrée responsabilité !


Recueilli par Fiona Franchi

Sortie du film : 11 juillet                                                                                   

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