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Anthony Bajon recevant son prix au Festival de Berlin

Résumé du film : Thomas, toxicomane de 22 ans, rejoint une communauté chrétienne isolée dans le Vercors. Tenue par d’anciens drogués, elle applique trois règles strictes pour sortir de la dépendance : le travail, l’entraide et la prière. Thomas évitera-t-il la rechute ?


Semée d’embûches et de rencontres fortes, cette reconstruction est illuminée par le jeu d’Anthony Bajon (Thomas) très justement récompensé du prix d’interprétation masculine au Festival de Berlin.

 
Comment avez-vous nourri ce scénario ?

Cédric Kahn : La première version du scénar, plus classique, date de 4 ans. Mais ça n’allait pas. Et cette histoire a finalement marché quand on a mis la thérapie et la prière au centre du récit. Avec un gars qui arrive et, comme dans un western, frappe à la porte du ranch en disant : « J’ai failli mourir, mais j’ai envie de vivre. Sauvez-moi ! »

Vous avez recueilli les témoignages d’anciens participants ?

C.K. : C’est effectivement très documenté. Mon co-scénariste est allé vivre dans une communauté. Moi, dans une autre. Et tout est écrit sur la base des témoignages des jeunes que nous avons rencontrés. Là-bas, ce qu’on comprend très vite c’est que la blessure se situe avant la drogue. C’est ça qui est bouleversant.

Voyez-vous une frontière entre religion et psychanalyse ?

C.K. : Là- bas, il y a certes quelque chose de l’ordre de la psychanalyse. C’est présenté comme une chose religieuse, mais ça va bien au-delà. Il y a certes les valeurs liées à la religion, comme l’entraide, la fraternité, le pardon. Mais les jeunes ont leurs propres valeurs liées à leur parcours de toxicomanes.

Quelle est l’obsession du toxicomane ?

C.K : Ils disent que c’est le mensonge. Ce qu’on ne peut soigner que par la vérité. Et ça rejoint le témoignage qui est aussi important que la prière. Le but ultime étant de raconter leur histoire sans l’affabuler.

Comment avez-vous testé ces jeunes acteurs ?

C.K. : On a pris des garçons qui savaient le mieux prier, témoigner et chanter. Il y a en effet un lien entre le jeu et la prière. Car le jeu c’est de la croyance aussi. Et le chant a une valeur très thérapeutique. Dans le film, il y a de vrais et de non croyants. Avec le recul, je les distingue, car les non-croyants n’ont pas la même ferveur. 

Le chant et la prière ont-ils changé votre regard sur la religion ?

Anthony Bajon : Oui, la prière, je la vois autrement maintenant. Car les personnages ne veulent pas seulement que ça les aide, ils veulent que ça les sauve. C’était donc assez fort à tourner, car on réalisait l’ampleur de la prière et ce qu’on était en train de faire.

Comment vous étiez-vous préparé à ce rôle ?

A.B. : Je ne me suis pas préparé psychologiquement. Plutôt physiquement à la salle de sport. Je courais, je faisais du vélo, car je savais que ce serait un vrai marathon. Et je voulais me rendre disponible pour le personnage, l’histoire et à la mise en scène de Cédric.

Vous pensez que le corps envoie des signaux à l’esprit ?

Cédric Kahn : Absolument. Des signaux de déprime ou de santé et de force. Je crois aussi que la nature est miraculeuse surtout quand elle est aussi belle que celle qu’on a filmée. Je pense enfin que ce qui répare quelqu’un, c’est le temps, la durée et les saisons. 


                 
 Recueilli par Fiona FRANCHI
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