Après une précédente alerte lancée par les autorités sanitaires au mois de mai 2018 sur les risques liés à la fabrication et à la manipulation du "slime" maison, l'UFC-Que Choisir enfonce le clou et appelle ce mardi à la vigilance des slimes, cette fois-ci vendus dans le commerce...
C'est une pâte élastique, gluante, colorée et qui glisse entre les doigts... Elle amuse les écoliers, beaucoup moins les autorités sanitaires, car sa composition ne serait pas sans danger. Une alerte lancée au mois de mai 2018 pointait déjà les risques liés à la fabrication et à la manipulation du « slime » maison par l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (Anses) et la Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes (DGCCRF), ce mardi c’est l’association UFC-Que Choisir qui en appelle dans son numéro daté du mois d’octobre à la vigilance des consommateurs. Dans le collimateur les slimes vendus dans le commerce.
Que Choisir a donc testé en laboratoire la composition de 13 modèles, tout prêts ou en kit. Bilan, trois des treize produits testés ne respectaient pas les dosages réglementaires (les résultats du test sur le site de l'UFC-Que Chosir). Si la teneur en bore, l’élément chimique qui donne son aspect malléable à la pâte, est parfois en dessous de la limite réglementaire, d’autres en revanche affichent des chiffres beaucoup plus élevés jusqu'à 4400 mg /kg, « de tels dosages constituant un danger pour la santé des enfants (risque d’allergie et de troubles de la reproduction) », considère l’association qui conseille de « proscrire » les produits non conformes.
Les limites concernant les jouets servent à protéger l’enfant des troubles reprotoxiques, mais aussi des irritations cutanées, qu’une trop forte concentration de borate peut provoquer. Si de très grandes quantités doivent être avalées avant de mettre la vie en danger, les risques liés à l’absorption de cette substance (et par extension de slime) peuvent être graves. « Les intoxications à la suite d’ingestions sont caractérisées par des troubles digestifs (vomissements, diarrhées), des atteintes du système nerveux (maux de têtes, tremblements jusqu’au coma) et des atteintes rénales, hépatiques et pancréatiques », analyse Fabrizio Pariselli, toxicologue à l’unité de Prévention du risque chimique du CNRS (Centre national de la recherche scientifique).