La ville de Nancy musclera progressivement dès 2017 son dispositif de sécurité en allouant davantage de moyens financiers et humains à sa police municipale. Au programme, le recrutement de six policiers, l’équipement des agents d’armes létales et de caméras ainsi que des travaux de mises aux normes...

Les syndicats et la police municipale consultés . Comme Lyon, Marseille, Toulouse, Argenteuil ou même Metz l’an dernier, la ville de Nancy s’apprête elle aussi à armer sa police. La décision a été officiellement annoncée et détaillée aujourd'hui en conférence de presse. Elle fait suite au conseil municipal du 23 mai 2016, le maire avait souhaité poursuivre une réfléxion sur le sujet avant de rendre une décision au cours de l’automne 2016. Une large consultation s’était donc faite pendant l’été, Gilbert Thiel, adjoint à la sécurité avait reçu six organisations syndicales, cinq d’entre elles ont manifesté une intention favorable, la sixième a fait valoir son opposition. Quant aux policiers municipaux « sur les 62 agents, 55 se sont déclarés favorables, 3 ont manifesté leur hostililité, et 4 leur indifférence ». Pour beaucoup, ce port d’arme létale est jugé « nécessaire pour leur propre sécurité au vu de l’accroissement des risques sur la voie publique » et d’autre part « pour avoir une meilleure réactivité possible en cas de situation dangereuse », relate Gilbert Thiel. Une décision motivée par un contexte national marqué par le terrorisme et sur le terrain par une « nécessité locale ». « La mise en œuvre se fera progressivement et elle sera encore plus exigeante... si un jour un policier est abattu, et on voit que les attentats ciblent des policiers, on me le reprochera, si d’aventure un policier armé venait blesser un citoyen, bien sûr on me le reprocherait aussi » estime Laurent Hénart. Le maire a par ailleurs exprimé toute sa confiance en ses équipes de sécurité : « notre police municipale a progressé dans son professionnalisme, son efficacité, en qualité, j’ai confiance en nos agents de sécurité » a encore déclaré l’édile.
Six embauches de policiers municipaux. Le maire de Nancy s’était engagé au recrutement progressif de 10 policiers au cours de son mandat. Quatre ont déjà été embauchés, les six autres arriveront dès 2017 « nous allons accélérer les recrutements dans la police, nous avons besoin de personnes dédiées à la sécurité nancéienne » a annoncé l’édile.
Une arme létale et une « caméra-piéton ». Jusqu’à présent la police disposait de bombes lacrymogènes, de bâtons de défense et pour la patrouille de nuit d’un flash-ball, elle disposera bientôt d’un pistolet. L’armement devrait intervenir fin 2017 et s’achever en 2018, il concernera en priorité les brigades les plus exposées : « la brigade circulation et les brigades de nuit », détaille l’édile. Autre nouveauté des caméras-piétons (de type GoPro) complèteront également l’équipement des patrouilles. Un dispositif qui permettra aux autorités d'accéder en cas de besoin aux enregistrements vidéos d’une intervention, « c’est surtout une protection pour le policier autant que pour le citoyen » justifie le maire Laurent Hénart. Du côté de l’arme, en « l’état actuel il s’agira d’un 7.65 ou d’un 38 spécial », si la législation évolue à ce sujet, la police municipale pourrait être dotée d’un 9 millimètres.
Quelle formation pour les policiers municipaux ? Le policier municipal fera d’abord l’objet de deux entretiens l’un avec un médecin habilité, mais également comme l’a souhaité la mairie de Nancy, d’un psychologue pour permettre de déterminer sa parfaite stabilité psychologique. Chaque demande d’arme est étudiée « au cas par cas» après une « évaluation » de chaque agent prévient Laurent Hénart. « Évidemment je n’armerai les policiers qui ne le souhaitent pas, mais je n’armerai pas non plus forcément les policiers qui le voudront. », souligne l’édile. À cela s’ajoutent une formation théorique de 2 heures et une formation pratique de 45 heures réalisée par équipe de 6 avec des moniteurs pour apprendre le tir au CNFPT. Cette étape peut être également sanctionnée par un refus. Enfin — et comme la police nationale —, les policiers municipaux bénéficieront d’une formation permanente à savoir 3 séances de tirs de 25 balles par année.
Quel coût ? Une enveloppe de 320 000 euros devrait être consacrée à ce dispositif. Elle englobe 200 000 euros pour le coût de fonctionnement, la formation des 62 agents, l’équipement, le recrutement des six autres agents et 120 000 € pour les travaux de la police municipale pour sécuriser les lieux ou encore mettre aux normes l’armurerie...