Nancy. Laurent Hénart, maire de Nancy et Didier Ferré, PDG du Groupe du même nom, (gestionnaire d'une centaine d'hôtels en France) ont tenu ce lundi matin en mairie de Nancy une conférence de presse pour révéler un projet de transformation du Grand Hôtel de la Reine, Place Stanislas à Nancy.

La page est tournée ! C’est une embellie inespérée et assez soudaine qui vient (définitivement ?) réconcilier la ville de Nancy et du groupe Ferré, locataire de l’Hôtel de la Reine à Nancy après des années de procédures. Alors que la ville de Nancy avait gagné en 2013 contre le groupe Ferré qui devait quitter les murs du grand hôtel sans indemnité, la municipalité était finalement déboutée de ses demandes le 7 octobre dernier par la cour d’appel de Nancy. Au cœur d’un feuilleton à multiples rebondissements et alors que le divorce semblait consommé, coup de théâtre, un rapprochement inédit s’annonce donc entre les deux parties avec un projet d’extension du bâtiment. Au terme de leur rapprochement ces dernières semaines et avec l’accord de leurs conseils, les deux parties ont convenu, d’ici au 13 avril, date du futur conseil municipal, de maintenir provisoirement les procédures en cours, c’est-à-dire le recours en cassation pour la Ville et celle devant le Tribunal de Grande Instance, en fixation de l’indemnité d’éviction, pour le Groupe Ferré.
Une procédure en cassation jugée longue, coûteuse et incertaine par la ville qui estime qu’« il vaut mieux un bon accord que de mauvais procès ». « Aujourd’hui nous sommes dans un système perdant, perdant, la ville n’a pas d’avancée sur le projet d’un grand hôtel (...) On a besoin que tous les outils et atouts de la ville soient valorisés, et évidemment que le projet économique du grand hôtel avance » fait observer ce lundi Laurent Hénart tout en qualifiant l’hôtel de « locomotive de la politique économique de l’agglomération sur le plan touristique, de l’hôtellerie, et de la restauration ». Pour mettre fin aux procédures, c’est donc un projet nourri par la municipalité et le groupe Ferré qui a vu le jour et a été dévoilé à la presse. « On est tous convaincu que le grand hôtel peut-être un hôtel cinq étoiles, avec un réseau français international très haut de gamme sur la place Stanislas pour en développer la capacité d’accueil, avec 60 à 80 chambres » assure Laurent Hénart.

Le Grand Hôtel de la Reine intègrera le bâtiment Lyautey
Désormais, la municipalité propriétaire de l’ensemble espère rentabiliser au maximum cet outil économique en augmentant de près de 50 % la surface du grand Hôtel pour envisager une montée en gamme de l’établissement et ainsi lorgner plus facilement sur un cinq étoiles. Selon le projet dévoilé, le grand Hôtel de la Reine (3600 m2) devrait s’associer avec les locaux de l’ancien siège du conseil général plus communément appelé « le bâtiment Lyautey » d’une surface de 3000 m2. Si le groupe possède déjà quelques idées sur cette transformation en révélant son goût pour un hôtel comme le prestigieux Carlton à Lyon, tout reste encore à définir d’autant plus que ce projet de rénovation se situe en secteur sauvegardé et qu’il nécessitera l’intervention de l’architecte des bâtiments de France. Une importante réalisation qui permettra au groupe Ferré d’augmenter sa durée de la location « en fonction des fonds mobilisés et de la durée d’investissement, c’est une règle basique », précise encore le maire de Nancy.
Prochaine étape attendue, la présentation du projet hôtelier au conseil municipal du 13 avril, mettant fin aux procédures de justice et régularisant un bail commercial, entre la ville de Nancy et le groupe Ferré. Côté investissement, cette réalisation devrait s'élever à plusieurs millions d'euros à un montant à deux chiffres et devrait bénéficier du soutien de la Caisse des Dépôts et Consignation révèle la municipalité.