Nancy- Lundi le conseil municipal de Nancy a décidé de reporter à 2014 la reforme des rythmes scolaires, l'opposition n'a pas pris part au vote...
Alors que les communes ont jusqu'au 31 mars pour demander le report d'un an de la réforme des rythmes scolaires, la ville de Nancy s'est positionnée lundi lors d'un conseil municipal très attendu. En présence de Laurent Garcia maire de Laxou commune pionnière dans l'aménagement des rythmes scolaires, Sophie Mayeux adjointe au maire déléguée à l’enseignement et aux activités périscolaires en tant que rapporteuse de la communication a rompu le suspense ou plutôt a révélé le secret de polichinelle " nous souhaitons appliquer la réforme sur les rythmes scolaires dans les meilleures conditions possibles en 2014 ". Un report d'un an afin de poursuivre les concertations et les consultations avec toutes les parties prenantes par exemple les parents, les enseignants ou encore les associations, mais un report aussi en attendant des réponses " quant à l'intervention des caisses d'allocations familiales pour soutenir les communes dans leur effort d'accueil sur les temps périscolaires " alors que Nancy ne bénéficiera pas du fonds d'aide de 250 millions d'Euros promis aux communes qui appliqueront la réforme dès cette année. Sophie Mayeux s'est ensuite lancée dans une vaste critique de la réforme Peillon qui " ne conduit en rien à un allégement du temps que l'enfant passe à l'école au regard des contraintes même d'organisation de la vie des familles qui sont réelles et concrètes " et critiquant le sens de la concertation de Vincent Peillon qui a annoncé la réforme le lendemain de sa nomination en tant que ministre de l'Éducation nationale. Selon la déléguée à l'enseignement et aux activités périscolaires, la réforme des rythmes scolaires va aboutir " à une école de la République à la carte porteuse d'inégalités territoriales, sociales et scolaires" la réforme laissant le choix aux communes de l'année d'application, du jour de la 1/2 journée supplémentaire, mais aussi des horaires de sortie d'école.
L'opposition ne prend pas part au vote
Face à cette attaque en règle, Mathieu Klein candidat pour 2014 et élu de l'opposition a riposté en regrettant " trop de lignes à critiquer la politique du gouvernement et si peu de l'enjeu des rythmes scolaires " et de dénoncer un faux suspense concernant l'application en 2014 dans la cité ducale de la réforme de Vincent Peillon. Le secrétaire fédéral du PS de Meurthe-et-Moselle après avoir rappelé les enjeux de cette réforme à savoir donner de meilleures conditions d'apprentissage aux élèves, favoriser le succès scolaire de l'enfant et réduire les inégalités avec notamment l'organisation d'activités périscolaires a regretté que le questionnaire distribué aux familles prenne le partie d'un seule option avec la demi-journée supplémentaire le mercredi matin et des journées scolaires débutant à 8 h 50 et finissant à 16 h 15 " rares sont les parents qui peuvent amener leurs enfants à 8 h 50, cela va inciter les parents à les déposer en garderie et cela va réduire le temps de rencontre avec l'enseignant ". L'opposition propose de maintenir le début de la journée à 08 h 30 " pour respecter le rythme d'apprentissage des enfants " avec une pause méridienne de 01 h 45 et reprise des cours à 13 H 30 pour une fin des activités scolaires à 15 h 30 et le début des activités périscolaires jusqu’à 17 h 30, la journée supplémentaire étant fixé également le mercredi matin de 08 h 30 à 11 h 30. Autre élu de l'opposition, Bertrand Masson a dénoncé selon lui le manque d'ambition éducative pour la ville de Nancy de l'équipe Rossinot auteure " d'un simple bidouillage d'horaires " permettant à Sophie Mayeux de rappeler que " justement nous retardons la réforme pour présenter un projet ficelé, les discussions vont continuer dans ce but " précisant au passage que selon elle, le projet définitif ne pourra pas faire consensus entre les communes, les parents, les enseignants ou encore les associations. Valérie Debord a défendu le questionnaire distribué aux familles en rappelant qu'il a été élaboré lors de trois réunions avec des représentants des associations Éducation Populaire, de parents d'élèves et d'enseignants. Laurent Hénart est également monté au front en reprenant une interview de Martine Aubry accordée au journal Le Monde où elle déclare qu'il est urgent d'attendre pour présenter un bon projet aux familles, Mathieu Klein se félicitant des références de l'ancien ministre. Pour la majorité Chantal Carraro déléguée à la jeunesse et au secteur socio-éducatif a insisté sur le temps nécessaire aux associations socio-culturelles, sportives et culturelles pour s'adapter à cette réforme " qui pose des problèmes d'organisation dans l'agencement et dans l'encadrement des animateurs et qui pourrait également provoquer des licenciements ". Le mot de la fin pour le maire André Rossinot qui s'est défendu d'être à la tête d'un combat politicien " critique facile " se félicitant que tout le monde soit d'accord pour approfondir le sujet et d'appliquer la réforme en 2014. Et pourtant avant de procéder au vote, Bertrand Masson a demandé au maire quelle était exactement la question posée et de considérer que " 2013 ou 2014 n'est pas la question centrale (vous) n'avez aucune perspective d'un vrai projet éducatif de qualité pour notre ville, nous refusons de nous laisser enfermer dans ce débat et nous refusons de participer à ce vote " une position qui a permis à André Rossinot de tacler les élus de gauche " je sais bien qu'il était difficile pour (vous) de choisir entre Martine Aubry et Bertrand Delanoë ". À l’unanimité le conseil municipal de Nancy a voté le report en 2014 de la réforme des rythmes scolaires...