NANCY. À l'horizon 2021, trente-cinq millions de compteurs Linky devraient équiper les foyers français. En Lorraine, alors que Enedis (Ex ERDF) enchaîne les installations, un collectif Nancéien alerte les citoyens à refuser l'objet de la controverse et nourrit la fronde.
Les compteurs électriques communicants de Enedis (Ex-ERDF) n’en finissent pas de faire parler d’eux. Six mois après le début du déploiement en France du compteur d’électricité nouvelle génération Linky, Enedis (ex ERDF) a déjà installé 13 500 boitiers en Meurthe-et-Moselle, précisait ce lundi Christine Patrois, directrice territoriale de Enedis en meurthe-et-Moselle. Ce compteur dit « intelligent » doit remplacer les anciens compteurs électriques. L’avantage de ce compteur selon Enedis, celui d’une facturation plus précise grâce à des mesures en temps réel des consommations et à la transmission une fois par jour des données au fournisseur d’électricité.
Une nouvelle qui n’a pas transporté de joie l’ensemble des usagers. Au quatre coins de la France des voix se sont élevées contre ce petit boitier vert vif c’est le cas à Nancy du collectif Stop Linky 54 dont la trentaine de membres affichent à l’instar de l’association Robin des Bois, Priartem, Next-up une réticence clairement affichée. Autocollants, tracts, conférences et un argumentaire sur « le principe de précaution » ont semé progressivent le doute dans l’opinion publique. Les raisons de cette ambiance électrique ? D’abord, l'absence de liberté et le fait que Linky soit imposé au consommateur, source d' « un premier blocage » estime Lionel Chambrot, membre du collectif contre le Linky 54, mais également l’impact supposé sur la santé lié à la dangerosité de ces boitiers. Linky avec son système de Courant Porteur en Ligne (CPL) irradierait dans l’intégralité les circuits électriques domestiques, les câbles et appareils électriques en exposant les habitants à des ondes électromagnétiques nocives, « classées par l’OMS comme potentiellement cancérigène » poursuit Lionel Chambrot. En parallèle le porte-parole dénonce une faille potentielle dans la sécurité du Linky qualifié de « mouchard » et « alors même que l’armée a refusé le dispositif », avance-t-il ironique.
Des arguments balayés un par un par Christine Patrois, directrice territoriale de Enedis. « Il n'y a pas de radio fréquences dans notre technologie » s'est défendue la directrice précisant que le « Linky est exactement comme l'autre appareil ». La sécurité et la santé des personnes ne seraient pas non plus mis en danger, estime la directrice citant la dernière étude de l’Agence nationale des fréquences (ANFR) qui a réalisé des mesures des champs électromagnétiques créés par les compteurs Linky et qui seraient en dessous des valeurs limites. (à lire ci : http://www.anfr.fr/l-anfr/actualites/toutes-les-actualites/detail-actualite/actualites/compteurs-linky/#menu2)
En attendant, l'onde anti-Linky s'est propagée aux communes où certains maires s’appuient sur l’article L322-4 du code de l’énergie stipulant que les collectivités sont propriétaires des compteurs concédés à Énédis. Selon ce texte, le remplacement de ces compteurs chez les habitants par un Linky implique l’autorisation de la commune où ce dernier est situé. À Saint-Max, au sein de la communauté urbaine du Grand Nancy, à la suite d’une réunion publique qui s’est tenue le 30 mars 2016 sur le sujet, le conseil municipal a voté à l’unanimité une délibération contre le Linky. « On soutient clairement la position des opposants au Linky dans la démarche qui est celle d'accepter ou non le compteur Linky chez soi », déclare le Maire de Saint Max. « Aujourd'hui qui peut dire, comme l'amiante que toutes ces ondes qui nous traversent n'auront pas d'effet » souligne-t-il.
Aujourd'hui, selon les chiffres de Enedis, en Meurthe-et-Moselle, moins de 1 % ont clairement refusé le Linky. Pour les personnes qui s'opposent au changement de compteur « on ne force pas la porte évidemment, mais après lorsque le compteur tombera en panne, on sera obligé de leur mettre un compteur Linky parce qu'on n’en aura pas d'autres », déclare Christine Patrois. Dans l'agglomération nancéienne, après Nancy les prochains déploiements programmés seront réalisés à Vandoeuvre-lès-Nancy fin de l'année 2016 puis à Maxéville et Villers-lès-Nancy...