Dès l’aube ce mercredi, des actions ont eu lieu dans la métropole du Grand Nancy, dans le cadre de la première journée du mouvement « Bloquons tout ». Rencontre à Heillecourt avec les gilets jaunes 54 de la porte Sud.
Pour la première journée d’action du mouvement social et multiforme « Bloquons tout », des blocages d’axes routiers sont recensés ce mercredi matin dans toute la France. Selon les services de renseignement, environ 100 000 manifestants sont attendus, tandis que le ministère de l’Intérieur a déployé 80 000 policiers et gendarmes afin de garantir le droit de manifester et de prévenir tout débordement.
À l'échelle locale au sein de la Métropole du grand Nancy, dès 6 h, la police a levé plusieurs barrages, notamment à la Porte Verte à Nancy, où des palettes, poubelles et caddies ont été disposés aux abords du rond-point créant des ralentissements.
La porte Verte à Essey-lès-Nancy, mercredi 10 septembre matin - crédit photo ici-c-nancy.fr
À Heillecourt, sur le rond-point proche de l'enseigne Botanic, une vingtaine de manifestants Gilets jaunes du collectif « GJ 54, porte sud » et des sympathisants. Un peu de musique, des banderoles, pancartes, des drapeaux de la Lorraine et de la France ont été accrochés. La situation est calme et les manifestants ouverts à la discussion prennent leur café sur place. La mobilisation vise à alerter les citoyens sur le plan d'austérité, pouvoir d’achat, les retraites et d’autres enjeux sociétaux.
Parmi eux, Luc, électricien, a pris pas sa journée pour participer à ce mouvement de colères sociales multiples, il se dit amer face à la situation politique actuelle : « Chaque élection, on en revient au même, mais il faut garder espoir ». Tout en soulignant l'importance que cette mobilisation citoyenne puisse rester autonome « sans que le mouvement soit récupéré par les syndicats ».
Mauricette, membre de la première heure des Gilets jaunes 54, fidèle au poste sur ce rond point, expose leur démarche depuis 2018 : « Nous ne sommes pas un parti, mais un cri. Nous distribuons des tracts pour sensibiliser les citoyens sur différents sujets : pouvoir d’achat, retraites, vaccins… Nous voulons informer de manière juste et sourcée » Si elle déplore le manque de considération du gouvernement pour le mouvement ses débuts, elle considère la passation de pouvoirs ce mercredi 10 septembre entre Sébastien Lecornu et François Bayrou comme une nouvelle « provocation ».
« Le peuple est souverain, mais nos doléances sont restées dans les placards. Le 10 septembre, c’est la prémisse de ce qui va se passer », ajoute-t-elle.
Malgré la tension nationale et le déploiement massif des forces de l’ordre, les manifestants insistent sur le caractère pacifique de leur mobilisation dans la métropole. « Nous voulons faire des actions sans casser, comme retirer notre argent des distributeurs ou organiser des blocages ciblés dans des supermarchés, pour montrer notre mécontentement », affirme Mauricette.
Dans l’après-midi, la mobilisation se poursuivra à Vandœuvre-lès-Nancy et à Nancy où une manifestation est prévue. Le cortège s'élancera à 15 h de Vandoeuvre-lès-Nancy en direction du centre-ville de Nancy. L’itinéraire prévoit un passage par la rue des Maline, le boulevard de l’Europe et le rond-point du Vélodrome, avant d’emprunter l’avenue du Général-Leclerc et la place des Vosges. Les manifestants poursuivront ensuite par la rue Saint-Dizier, la rue Saint-Georges et la rue des Dominicains, pour rejoindre la place Stanislas, puis la rue Stanislas, la rue des Michottes et enfin la place Carnot.
Des actions et une situation suivies de très près par les autorités et les services opérationnels, depuis 7h ce matin, le centre opérationnel départemental (COD) est activé sous l’autorité d’Yves Séguy, préfet de Meurthe-et-Moselle.