Chantier. Pour la suite de l'aménagement du nouvel écoquartier Nancy Grand Cœur, la Métropole engage une procédure de concertation avec les habitants...
« Les crayons sont posés » dixit André Rossinot, président de la Métropole du Grand Nancy. Critiquée par ses opposants pour ses choix dans l’aménagement jugé « très minéral » de l’écoquartier Nancy Grand Coeur, la Métropole a annoncé hier qu’elle suspendait ses dernières opérations en cours pour ouvrir un temps de concertation sur la poursuite du projet. L’annonce, a été faite mardi 2 juin au cours d’une conférence de presse, au centre des congrès Prouvé, donnée par le Président de la Métropole André Rossinot entouré de Laurent Hénart, Maire de Nancy, Pierre Boileau, Président de Destination Nancy, Malika Dati, vice-présidente du Grand Nancy en charge des mobilités et Jean-Pierre Dessein, maire d’Art-sur-Meurthe, vice-président du Grand Nancy délégué au patrimoine et au domaine public.
« Un arrêt sur image » qui s’inscrit dans l’après Covid-19 et le projet de plan de résilience métropolitaine dévoilé jeudi 28 mai aux membres du Comité éxécutifs réunissant notamment les Maires des vingt communes de la Métropole pour réfléchir sur « les nouveaux enjeux sanitaires, sociétaux, économiques, écologiques et de coopération démocratique » qui guideront les politiques publiques. Un projet de plan pour permettre au territoire métropolitain « d'être plus résistant face aux chocs, moins dépendant face aux ressources et activités extérieures et apte à surmonter d'autres crises qui pourraient survenir ».
Un projet "revisité" et des espaces ouverts à la réflexion
Les opérations sont donc suspendues avant une nouvelle étape celle de la concertation qui intègrera des professionnels nancéiens et lorrains et des habitants de la métropole. La démarche vise à dessiner collectivement l’écoquartier sur des sujets tels que le type de logements ou encore l’organisation de l’espace publique. « Dans ce contexte de crise sanitaire on voit que tout est affecté, les lieux de travail, l’habitat, les déplacements tels qu’on les envisageait et à fortiori les espaces publics » déclare Laurent Hénart évoquant « des attentes nouvelles » notamment dans l’immobilier. « La volonté c’est que la métropole comprenne et anticipe ces nouvelles attentes », assure le Maire de Nancy qui précise que sur ces secteurs de la ZAC « aucun permis ne sera délivré tant que la concertation ne sera pas terminée ».
La caserne des pompiers
Les secteurs A et B représentent une emprise de 1,5 hectare chacun. Le premier secteur reliant le Centre Prouvé à la tour Joffre Saint-Thiébaut sur lequel un projet était prévu initialement celui d'un hôtel. Le second intègre la Place des Justes, la voie ferrée et de nombreuses infrastructures et terrains constructibles. Sur ces espaces, la caserne des pompiers Joffre amenée à disparaitre au profit d'une nouvelle prévue à l'entrée de Saint Max. Un projet qui reste dans une bonne temporalité côté calendrier. Selon Jean-Pierre Dessein, vice-président du Grand Nancy, le premier « coup de pelle » devrait intervenir au 1er semestre 2021 pour un déménagement prévu au second semestre 2023. Sur ces espaces le batiment en structure bois du constructeur Kaufman & Broad en cours de commercialisation reste au programme.
Stéphane Colin, directeur de la Solorem / photo ICN.fr
L’essentiel reste à faire
Nancy Grand Cœur s’est inscrit sur « des fondamentaux », ses liens avec la ville vieille, Nancy Renaissance... Un projet marqué en matière architecturale par sa sa minéralité exprimée par l’architecte de renom et urbaniste Jean Marie Duthilleul et le groupe Arep. « Aujourd’hui ce canevas est en place et laisse à présent des marches de manœuvre pour avoir des formes qui prennent plus de liberté », estime le directeur de la Solorem.
« En terme d’infrastructures, toutes les interventions lourdes ont été faites, on a raccourci le pont des Fusillés , on a redressé le Le boulevard de l'Insurrection du Ghetto de Varsovie, on a effacé un échangeur urbain ... », énumère Stéphane Colin, directeur de la Solorem. « Mais, il y a peu de livraisons d’espaces qualitatifs dans leurs formes définitives. L’essentiel reste à faire » affirme-t-il.
« C’est bien de ne pas avoir tout fait d’un bloc et de se laisser à un moment donner la possibilité de remettre le dossier sur la table et de faire évoluer », considère quant à lui Jean-Pierre Dessein, vice-président du Grand Nancy délégué au patrimoine et au domaine public. « On a l’obligation en tant que pouvoir public de réfléchir les choses à moyen et long terme, c’est notre boulot, mais on aussi l’obligation de les remettre régulièrement en cause. Je suis assez content qu’on soit très réactif sur ce dossier. », commente l’élu.
Un peu plus d’une décennie après la création d’une Zone d’Aménagement Concerté (Zac) Nancy Grand Cœur en 2007, l’éco-quartier recherche pour ses 30 % de la ZAC encore non aménagés un nouveau souffle en quête de nouvelles inspirations. « La ville c’est vivant » et « le moment est venu », résume André Rossinot.