Faits divers. En semi-liberté au centre pénitentiaire de Strasbourg, un Alsacien a été interpellé à la suite d’un rodéo sauvage sur le plateau de Haye. Il encourt avec la nouvelle loi anti-rodéo jusqu’à 45 000 € d’amende et trois ans de prison.
Fléau urbain, les rodéos sauvages sont une plaie pour de nombreux habitants inquiets de leur sécurité et exaspérés par les nuisances sonores qu’ils engendrent. Pour faire face à ces comportements dangereux et combler un vide juridique dont profitaient jusqu'à présent ces cow-boys de l'asphalte, une nouvelle loi a été adoptée le 26 juillet par le Sénat et publiée le 5 août 2018 au Journal Officiel qualifiant les faits en délit et non plus comme une succession d'infractions au Code de la Route. Concrètement, la loi anti-rodéo inscrite dans la Police de Sécurité du Quotidien (PSQ), offre un nouveau cadre juridique renforçant la lutte contre les rodéos motorisés par le biais de sanctions plus lourdes pour les scooters, motos, quads « qui compromettent la sécurité des usagers de la route ou qui troublent la tranquillité publique ». Elle prévoit notamment pour le conducteur une peine d’un an d’emprisonnement et 15 000 euros d’amende pouvant évoluer jusqu’à 75 000 euros d’amende et cinq ans d’emprisonnement si le mis en cause cumule au moins deux des circonstances prévues (alcool et stupéfiants).
Le rodéo urbain devient un délit
Cette nouvelle loi considérée par les policiers comme « un nouvel outil juridique » est en passe d’être appliquée pour la première fois à Nancy. C'est un homme de 28 ans en semi-liberté à la prison de Strasbourg qui « étrennera » cette nouvelle loi prochainement au tribunal de Nancy. Les faits reprochés au mis en cause datent du 12 septembre aux alentours de 16 h sur le Plateau de Haye.
Cet après-midi là, une motocross est repérée roulant à vive allure sur les voies de bus. Alertée, une patrouille du Groupe de sécurité de proximité (GSP), dédiée à la sécurisation de la Zone de sécurité prioritaire (ZSP) se déplace sur les lieux et constate la présence du véhicule. Le pilote s’enfuit, mais les policiers ont eu le temps de l’identifier grâce à l’absence de casque.
Au pied d'un immeuble, ils retrouvent plus tard dans la journée le mis en cause sans son engin en pleine discussion avec d'autres individus. Formellement reconnu, il est appréhendé aux alentours de 17 h pour être placé en garde à vue. Le suspect nie en bloc les faits. La suite de l'enquête est confiée à la Brigade des accidents et délits routiers (BADR) qui poursuit les investigations en épluchant les images de vidéosurveillance. Au terme d’un long travail de visionnage, l’homme est confronté à ses propres images. Face à l'évidence, il reconnait le franchissement de feu rouge, le refus d’obtempérer et la mise en danger de la vie d’autrui. Son cas a été aggravé par l’usage de stupéfiants. Il encourt jusqu’à 3 ans de prison et 45.000 euros d’amende selon le nouvel article 236-1 du Code de la route. L’homme devait être présenté au parquet ce vendredi en vue d’une comparution immédiate lundi 17 septembre.