Nancy- Du 15 juin au 15 octobre, le château de Fléville accueille l'exposition " Stanislas intime, un souverain aimant et aimé "

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Tout est inscrit dans l’éphéméride de l'année 1758 à Fléville et c’est sur les éléments de ce dernier que le Château de Fléville fait revivre, aujourd'hui, en cette année de réunion de la Lorraine à la France les instants intimes du Roy Stanislas.

C’est une grande amitié et une grande proximité avec la Marquise des Armoises qui amena le souverain à se rendre à Fléville pour une réunion politique très importante et ceci à l'invitation de la Marquise. Le souverain était âgé, c'était peu de temps avant la réunion de la Lorraine à la France.... Le souverain dina et dormit chez son amie…

Redécouvrez en cet été 2016, au cœur du Château de Fléville, la chambre du Roy où se trouvent réunis tant de souvenirs personnels du monarque : la cheminée et sa belle plaque, la robe de chambre donnée par sa fille Marie L., le cordon bleu, la pipe, le masque mortuaire... Redécouvrez également la reconstitution du souper fin donné par la Marquise des Armoises. Une exposition réalisée avec le concours des Affaires culturelles de Lunéville et Jean Louis Janin-Daviet. 

 

Exposition au château de Fléville : 15 Juin- 1er juillet: week ends de 14h à 19 h, 1er juillet - 1er septembre: tous les jours de 14h à 19h, 1er septembre - 15 octobre  : week ends de 14h à 19 h

Ephémeride de l'année en 1758 à Fléville

- 30 mai : le Chancelier de la Galaizière quitte Lunéville pour aller à Fléville et à la Malgrange ;

- 31 mai : conférence organisée par la Marquise des Armoises entre le comte de Bressey et quelques membres de la Cour Souveraine pour le retour des conseillers révoqués et exilés ;

- 13 juin : La Galaizière vient à Fléville et y passe la nuit ;

- 3 juillet : les membres de la noblesse, dont le comte de Bressey et le comte de Raigecourt, ainsi que quelques membres de la Cour Souveraine accueillent, avec Mme des Armoises, d'abord la Galaizière, puis Stanislas. Seul avec sa cour, Stanislas y dine ;  

- 13 août : Stanislas oblige la Galaizière à renouer des relations avec Mme des Armoises, après leur brouille ;

- 27 novembre : conférence à Fléville avec Mme des Armoises, le duc de Choiseul, le Prince de Beauvau, la Maréchale de Mirepoix et quelques membres de la Cour souveraine

3 juillet : commençons notre voyage dans le temps jusqu‘au moment de ce subtil dîner.

Le roi, fin gastronome, et ami des Arts, se régala d'un souper fin, tel qu'on les aimait au XVIIIe siècle , et que nous vous invitons à revivre dans la petite tour adjacente à la chambre du Roy.

Tout est prêt pour lui, sa chambre est installée, le roi pourra dormir à Fléville.

La table est dressée, linge blanc, serviettes brodées, porcelaine en bleu et blanc, cristaux, guirlandes de fleurs, cage à oiseaux, rubans, costume XVIIIe siècle… Un voyage dans le temps.

Notes Historiques

L'épisode qui vous est conté s'est passé à Fléville  le 3 juillet 1758, lors de la venue officielle de Stanislas au Château dans les circonstances que nous relatons ci-dessous, et qui ont fit dédier ces deux pièces à cet événement.

La Lorraine, bien qu'étant encore, en principe, un duché indépendant promis à la France, devait participer financièrement aux charges de la France pour certains impôts dûs en temps de guerre, et le privilège des Parlements était d'accepter, et même de décider, de nouvelles impositions.

Depuis 1750, la Lorraine supportait la charge d'un premier vingtième (1/4 des revenus pour tout le monde).

Pour les frais de guerre contre l'Angleterre, le Gouvernement royal décida en 1756, pour prendre effet en 1757, un deuxième vingtième, valable jusqu'à la cessation des hostilités.

La Cour Souveraine refusa d'enregistrer cet édit, et, estimant que les efforts nécessaires avait déjà été faits, fit des remontrances à Stanislas. Celui-ci les transmit à son chancelier, Chaumont de la Galaizière.

Ces remontrances mirent le feu aux poudres : le 23 avril 1758, le Président de la Cour, Monsieur du Rouvrois, essuyait les reproches de Stanislas.

Mais le parti des intransigeants, dont François d'Aristay de Chateaufort, et quelques autres, maintenaient leur position.

Stanislas ordonna, par lettre de cachet du 29 avril, la soumission et le dit-édit fut enregistré de force par lit de justice le 30 avril, en présence de quelques conseillers seulement.

La Galaizière, furieux de cette opposition, fit exiler onze des conseillers parmi les plus virulents, dont trois furent destitués ( Chateaufort, Protin et Beaucharmois ).

L'aministie vint les 19 et 20 mai, sauf pour les destitués.La justice se trouva néanmoins suspendue, et l'opinion prit parti pour Chateaufort contre La Galaizière

Le 31 mai : Mme des Armoises réunit à Flévile quelques nobles dont le comte de Bressey et des membres de la Cour Souveraine, M. du Rouvrois, 1er Président, et  l'Intendant-Chancelier La Galaizière.

Le 18 juin : Stanislas accepta Mme des Armoises comme négociatrice entre la Cour Souveraine et le duc.

Le 3 juillet : à Fléville, a lieu la "grande réunion" entre Mme des Armoises et des membres de  l'Ordre de la Noblesse et de la Cour, dont Raigecourt, Gournay et Bressey pour la noblesse, et du Rouvrois avec quelques membres de la Cour.

Stanislas dîne (déjeune, dirait-on aujourd'hui) puis écoute les doléances des uns et des autres, dort à Fléville et le lendemain, s'en va de la Malgrange à Commercy.

En fait, Mme des Armoises prenait fait et cause pour la Lorraine contre le Chancelier, et aussi très fortement pour M. de Chateaufort dont l'épouse, amie de la marquise, était chargée d'une nombreuse famille et avait de grandes difficultés pécuniaires et morales.

Le Duc refuse la totale amnistie. Il fallut porter l'affaire devant le roi de France avec l'appui de la reine Marie Leszcynska, et du futur ministre Choiseul, qui était alors ambassadeur à Vienne, et faisait partie du clan lorrain à la Cour.

Les charges financières furent adoucies, puis les trois destitués revinrent le 2 septembre dans la liesse générale, mais on ne peut pas dire que cela plût à Stanislas qui revint de Versailles le 3 octobre.

Le lendemain, il refusa de recevoir Mme des Armoises, et celle-ci, se mettant sur son chemin, s'attira cette remarque du Duc : "Madame, je n'ai pas l'honneur d'être un Alexandre, mais la ville de Nancy est une Babylone", ce qui la mortifia.

Plus tard, le 26 novembre 1758, le Duc de Choiseul, nouveau ministre des Affaires Etrangères de Louis XV, vint à Fléville, et on discuta à nouveau de l'affaire, car le Chancelier était plus ou moins écarté, de l'aveu de son fils.

Les causes profondes de cette affaire sont complexes mais révélatrices d'un état d'esprit qui rappelle la Fronde, mais dont les aspects pourraient être notamment :

- un sursaut d'indépendance de la Lorraine qui se trouve annexée et obligée, contrairement aux conventions, de participer à la dette du Royaume depuis le départ de ses ducs ;

- un mécontentement de toute la population contre les agissements de l'Intendant-Chancelier, et qui s'est exprimé par la Cour Souveraine ;

- l'augmentation des impôts et l'imposition pour tous, même les privilégiés. Cette affaire fut pour eux un moyen de se défendre face à une nouvelle fiscalité et une abolition de certains privilèges ;

- une manifestation de charité à l'égard du plus célèbre des exilés : Chateaufort, dont les difficultés familiales et financières étaient grandes.

                      

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