Cinéma. Rencontre avec Cédric KLAPISCH pour la sortie de son dernier long métrage « CE QUI NOUS LIE ».
Citadin convaincu, Cédric Klapisch fait cette fois son retour à la nature. En filmant (somptueusement) la Bourgogne des quatre saisons. Et surtout un trio de frères et sœur héritant d’un vignoble prestigieux. Difficile répartition des tâches quand l’un des trois (Pio Marmaï) a la bougeotte. À leur santé !
Ce qui lie vos trois personnages, est-ce la famille, le terroir ou le travail pour que ça fonctionne ?
- Cédric Klapisch : Globalement, ce qui rassemble nos trois héros c’est l’amour, le vin et le passé. Tous les liens tissés avec les parents quand ils étaient enfants. Le film met d’ailleurs constamment en parallèle le temps passé en famille et celui des saisons.
À votre avis, entre Pio Marmaï l’ainé, François Civil, le cadet et Ana Girardot, leur sœur, lequel évolue le plus ?
- Les trois évoluent beaucoup, car ils deviennent adultes et ont tous un enjeu à passer. L’ainé, retour d’Australie, se reconnecte à ses racines. Le cadet s’affranchit de l’ainé…et de son beau-père. Et leur sœur s’affirme petit à petit en patronne du domaine.
À quel «entrainement» les avez-vous soumis ?
- Nous avons tourné quatre fois trois semaines en dix mois. C’est Jean-Marc Roulot, viticulteur-acteur qui leur a enseigné les bons gestes. Aussi bien dans la taille et l’entretien des vignes que dans la dégustation. Notre récompense : lors de la présentation du film à Beaune et Mâcon, les spectateurs ont approuvé ces scènes là. En somme, ils nous ont donné le label.
Beau personnage ce maitre de chais que joue votre ami, Jean-Marc Roulot. Il en sait plus sur la vigne que les trois réunis, mais il reste à sa place.
- Exact. Il a une légitimité, car il a travaillé avec le père. Il en sait certainement plus mais il leur dit : « Je suis votre employé ». Et les laisse prendre leurs décisions. Et quand la fille ne partage pas son point de vue, il n’essaie pas de la convaincre.
La séquence anti-pesticides, c’était important ?
-Oui, car on ne peut parler de la culture de la vigne sans évoquer la problématique du bio. Le choix que l’on fait pour traiter les vignes est important, car on est dans un moment de transition très fort. Dans l’univers viticole, on ne parle d’ailleurs que de ça.
Quel grand cru inoubliable avez-vous goûté en Bourgogne ?
- Je suis allé au domaine Romanée-Conti à Vosnes-Romanée. Alors forcément, c’est le Romanée-Conti. Le vin le plus cher du monde. Mais quand on goûte ça, on dit : « OK, ça va, j’ai compris… »
"Ce qui nous lie" réalisé par Cédric Klapisch, sortie en salles le 14 juin 2017 - Durée 1h53