Benoît Poelvoorde, Grégoire Ludig dans Au Poste !  / Copyright Diaphana Distribution

Résumé du film : Suite au corps ensanglanté découvert au bas d’un immeuble, un commissaire interroge un premier suspect. Le huis clos va durer toute la nuit. 

 


Après sept ans à Hollywood, Quentin Dupieux renoue avec la France en signant une sorte de « Garde à vue » absurde qui prend plaisir à égarer le spectateur grâce à son atmosphère surréaliste. Un polar qui rebondit astucieusement et offre à Benoit Poelvoorde un rôle surprenant.

 
Votre personnage est un flic dangereux, car il interroge uniquement à charge. Balayant d’emblée tout ce qui pourrait disculper le suspect.

Benoit Poelvoorde : C’est juste. Vous avez raison. On se disait d’ailleurs entre nous : « Ça pourrait nous arriver dans la vie ». Tu sors de chez toi un soir, y a un mec qu’est mort devant ton immeuble et tu dis au policier : « Je suis venu vous expliquer… ». « Ah oui, expliquer quoi exactement ? « Et l’engrenage démarre. En même temps, j’ai raison de poser des questions. Car le résident que joue Grégoire Ludig n’est pas si net que ça, hein ?

Il est comme vous : il balance ses répliques au cordeau.

B.P. : D’où la nécessité de bien connaître son texte et celui de l’autre. D’habitude, quand on a 5 ou 6 pages de texte, tu te dis : « J’peux les apprendre presque en dormant.. » Mais avec Quentin, c’était 10 ou 11 pages chaque soir. Alors, avec Greg, on se faisait des petites ‘répètes’. Sur le conseil de Quentin, j’ai cessé aussi de donner à mon personnage un côté rusé. Le gars à qui on ne la fait pas, vous voyez ?  

C’est excitant de filmer un commissariat ?

Quentin Dupieux : Disons que c’est pas follement sexy. Des armoires, un dossier, un bureau avec un minitel, franchement… Surtout pour un mec comme moi qui aime faire de l’image. C’est pourquoi j’ai utilisé une lentille russe des années 70 qui colorait l’image en jaune. Car on a tourné au siège du PC dont on a entièrement reconstitué une pièce.

D’après l’affiche, diriez-vous que c’est un film-hommage à Belmondo ?

Q.D. : C’est un film-hommage à toute une époque. Un magma d’influences importantes pour moi. Du « Garde à vue » de Claude Miller aux policiers de Belmondo. Après, j’espère que ce n’est pas que ça. Et que ça reste moderne et divertissant.

Seul regret : les personnages féminins du film sont un peu anecdotiques. Une somnambule, une épouse de flic pas très futée… C’est maigrichon.

Q.D. : Je l’admets. Mais j’ajoute aussitôt que je viens de tourner « Le daim », une comédie noire avec Adèle Haenel et Jean Dujardin où, après six films, il y a mon premier rôle féminin fort. Sortie dans un an.  Cela dit, quand Benoit, accaparé par ses engagements, n’était pas certain d’être libre pour « Au Poste ! », j’avais envisagé de confier le rôle à une femme. Mais ça demandait beaucoup de réécriture et je craignais de perdre le film.

Les femmes ont elles autant de difficulté à écrire des rôles masculins ?

Benoit. : Non, pas du tout, elles écrivent remarquablement. C’est plutôt nous qui manquons d’audace. Car le nombre de fois où les actrices servent la soupe aux mecs… On devrait peut-être un peu apprendre.   

Recueilli par Fiona Franchi          

Sortie du film : 4 juillet 

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