Vidéo. Rencontre avec la cinéaste Marie-Castille Mention-Schaar à l'occasion de sa venue dans le Grand Nancy pour l'avant-première de La Fête des Mères. 
 

Elles sont Présidente de la République, nounou, boulangère, comédienne, prof, fleuriste, journaliste, sans emploi, pédiatre. Elles sont possessives, bienveillantes, maladroites, absentes, omniprésentes, débordées, culpabilisantes, indulgentes, aimantes, fragiles, en pleine possession de leurs moyens ou perdant la tête. Bien vivantes ou déjà un souvenir ... Fils ou fille, nous restons quoiqu'il arrive leur enfant avec l'envie qu'elles nous lâchent et la peur qu'elles nous quittent. Et puis nous devenons maman ... et ça va être notre fête !


 
Après Le Ciel attendra, vous revenez avec un film d'un tout autre registre dans lequel vous vous adressez aux mères, à toutes les mères. Comment pourriez-vous résumer l'histoire du film ? 

Marie-Castille Mention-Shaar : « C’est compliqué de résumer le film... Dire que c’est un film sur ce lien constitutif irremplaçable, complexe, indermedable qu’on a avec sa maman et qu’on a aussi avec ses enfants si on devient maman à son tour. C’est un lien qui vous construit et qui est source d’affection, d’amour et de douleur, de beaucoup de sentiments. J’avais envie de parler de ça d’une manière très large en fait. »

En vidéo. L'interview de Marie-Castille Mention-Schaar pour son dernier film La Fête des Mères
Quelles ont été vos sources d'inspiration ?

M.C M.S : « Dans tous mes films, il y a souvent un personnage. Dans Bowling ça parlait d’abord de la maternité, de l’héritage, de la transmission. La transmission et l’héritage c’est quelque chose qui revient dans tous mes films. Dans Le Ciel attendra, c’était des filles avec une relation mère-fille qui était quand même très importante. Ça a toujours été un petit peu là, c’est un sujet qui me parle, non seulement en tant que femme moi-même et en tant que maman, mais je trouve qu’au cinéma je n’avais jamais vu un film qui parle de sujet de cette manière-là. Je trouvais que le film choral, le genre du film choral était celui qui allait le plus au service du fond c’est-à-dire vraiment explorer ce sujet et faire peut-être comme un film de réconciliation entre nous et nos mères et qu’on se pardonne, qu’on pardonne... C’est compliqué d’être une maman, on demande beaucoup aux mamans et de temps en temps, il faut nous aussi qu’on se pardonne à nous-mêmes aussi. Quand on est maman on a souvent l’impression qu’on ne fait pas tout bien, on nous le dit, nos enfants nous le disent. Il faut savoir aussi, de temps en temps, revenir à quelque chose de plus essentiel et se dire que de toute manière on sera une mère imparfaite et ce n’est pas grave, tant qu’il y a de l’amour. »

On a beaucoup de profils différents de femmes dans ce long métrage. Elles sont globalement très autonomes, indépendantes, un peu seules, pas forcément aidées par le père de leur enfant ou leur mari...

MCMS : « Pas la présidente ! Parfois on ne voit pas les pères, mais c’était aussi pour dire que la maternité, même lorsqu’on est accompagné c’est de toute manière un rôle qui est difficile et qui est souvent solitaire dans le sens où on s’en veut beaucoup. C’est quelque chose qu’on porte seul même quand on est accompagné, même quand on a un mari ou un compagnon. Là le rapport à ses enfants est quelque chose de lourd à porter parce que justement on s’en veut toujours de ne pas être la mère idéale qu’on a fantasmé et qu’on a imaginé donc c’est en cela que vous sentez ce côté de solitude... Mais non, il y a des pères, ils sont là et c’était important qu’ils soient là aussi . Ça s’appelle La Fête des Mères quand même alors on parle beaucoup des mamans »

Vos enfants ont vu le film, qu’est ce qu’ils en ont pensé ? 

MCMS : « Oui, ils l’ont vu. Ma fille est très fière de ce film. Mon fils a 15 ans, c’ést un ado, il m’a dit très rapidement : “oui, oui, c’est bien maman”, mais je n’en attendais pas plus, c’était déjà énorme de sa part ! »

Vous allez célébrer la fête des mères avec vos enfants ?

MCMS : « Je suis dans le paradoxe de cette fête, de comment on l’appréhende. D’un côté on se dit : “Oh ce n'est pas très important, l’important c’est la relation qu’on a tous les jours", donc ce n’est pas grave s’ils l’oublient et puis quand ils l’oublient on a quand même ce pincement au coeur, "ah bon alors ça veut dire que tiens je n’ai même pas mérité un petit cadeau, une petite attention... " C’est très paradoxal, mais c’est le paradoxe des mamans, je crois. »

  

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