Dans le film La Finale, une réalisation de Robin Sykes, Thierry Lhermitte incarne un restaurateur parisien à la retraite atteint d'Alzheimer. Une maladie qui amène sa fille, à l'accueillir chez elle à Lyon au côté de son mari et ses petits enfants Jean-Baptiste alias JB et Cassiopée. Alors que les parents ont confié à JB la responsabilité de surveiller le temps d'un rendez-vous à l'extérieur, le grand-père, le fils aîné ne les voyant pas revenir décide de partir coûte que coûte à Paris pour disputer la finale de son club de basket. Un voyage à Paris dans lequel il embarque son grand-père avec lui. Le transport devient plus compliqué que prévu.
Avec La finale, Robin Sykes porte un regard bienveillant et décalé sur un sujet sensible la maladie d'Alzheimer à travers le personnage de Thierry Lhermitte. Pour le réalisateur et scénariste Robin Sykes, il s'agissait de s'affranchir des comédies romantiques habituelles et des films potaches : "Je voulais surtout un thème qui n’avait pas encore été trop abordé dans la comédie. Un truc un peu osé . C’était le cas pour ce personnage qui perd gentiment la boule avec l’âge, ce papy zinzin comme j’aime à l’appeler. Je suis donc parti de ce postulat." L'histoire d'un duo intergenérationnel embarqué dans un road movie iniatique. Le film a été distingué fin janvier 2018 au festival de l'Alpe d'Huez en remportant le Grand prix et le Prix d'interprétation masculine.
Un rôle où le personnage titre est un grand-père atteint de démence...
Thierry Lhermitte : « C’est un rôle formidable, je me suis régalé tout le temps ! Ce qui est facile c’est de jouer un rôle qui est bien écrit, qui est bien dirigé. Pour ce rôle, j’ai rencontré le père d’un ami qui était à ce stade-là de la maladie. On est allé boire un coup, on a passé 30 minutes à discutailler avec parfois une discussion assez décousue... »
Avez-vous eu rapidement l'idée de tisser le film sur un road-movie ?
Robin Sykes : « Tout de suite, je suis parti sur l’histoire d’un grand-père et de son petit fils qui ne se connaissaient pas et qui devaient apprendre à se découvrir avec une grosse différence générationnelle. Le grand-père qui ressemble beaucoup à mon grand-père est un peu franchouillard avec des sorties un peu racistes, qui sont maladroites, plus stupides que sincères, c’est culturel. L'idée était de rapprocher deux générations avec le seul moyen, c’était ce qu’on appelle les films de duo. Dans un film policier, c’est un policier menotté au gangster et ils sont obligés de faire avec leur contraire pendant une heure et demie. Là, il s'agissait de trouver la paire de menottes qui irait à ces personnages là.»
Le basket, le foot avec un clin d'oeil à la coupe du monde...
Robin Sykes : « C’est un film sur les générations, la France d’hier et d’aujourd’hui et s’il y a eu une époque qui nous a tous rassemblés, c’est la coupe du monde, avec les Thierry Roland entre guillemets qui sont un peu comme le Roland Verdier, la figure emblématique qui nous a inspirée pour ce personnage franchouillard, un peu raciste avec la nouvelle génération incarnée par JB, troisième génération d’immigré, un métis qui est ouvert au monde et à d’autres cultures. C’était cette époque de la France, black, blanc, beurre, qu’on a un peu oubliée dans cette finale et c’était un grand moment pour les sportifs. C’était un moyen de parler de la mémoire individuelle et collective ainsi que du sport. »
Le casting
Robin Sykes : « Thierry a dit oui assez rapidement. Il fallait trouver JB. Moi, je pensais qu'on allait faire un grand casting sauvage pour trouver un adolescent qui correspondrait au personnage et c'est le producteur qui m'a parlé de Rayan Bensetti que je ne connaissais pas, je n'avais pas vu Danse avec les stars ni Tamara. J'ai vu Tamara, on s'est rencontré, ça c'est tout de suite bien passé, comme une évidence, moi j'avais envie qu'il endosse le costume. Il a rencontré Thierry et on a fait une lecture, le courant et bien passé...»
La Finale, actuellement au cinéma
