Snapchat reste un outil de communication attrayant pour les jeunes, mais il est indéniable que sa popularité en fait également une cible pour les prédateurs en ligne.
Snapchat, l’une des applications de messagerie les plus populaires chez les jeunes, attire particulièrement les adolescents âgés de 13 à 17 ans. Avec ses fonctionnalités de partage éphémère de photos et de vidéos, elle offre un espace de communication rapide et ludique. Mais, cette popularité fait de ses utilisateurs une cible privilégiée pour les prédateurs en ligne.
Les adolescents et jeunes étudiants, première cible des prédateurs
Ses publics, des adolescents sont particulièrement vulnérables sur les réseaux sociaux. Leur curiosité naturelle, leur désir de socialiser et leur manque d’expérience face aux dangers numériques peuvent les exposer à des comportements malveillants. Les prédateurs, généralement des hommes, utilisent souvent des techniques de manipulation, comme le harcèlement, la séduction ou l’envoi de contenus inappropriés, pour exploiter la confiance des jeunes utilisateurs.
Selon plusieurs études, les jeunes de 13 à 17 ans sont régulièrement contactés par des inconnus sur les réseaux sociaux, Snapchat étant l’une des plateformes les plus utilisées pour ce type de sollicitations. Les messages éphémères et la possibilité d’envoyer des contenus privés renforcent le risque d’abus, car ils peuvent disparaître avant que les parents ou les éducateurs ne les découvrent.
Des techniques de manipulation
Si les adolescents sont particulièrement vulnérables, les étudiants plus âgés ne sont pas exempts de risques. Les prédateurs sont généralement des adultes, souvent beaucoup plus âgés que leurs victimes. Cette différence d’âge leur permet de manipuler les jeunes en exploitant leur curiosité, leur désir d’approbation et leur besoin d’appartenance. Ils peuvent se présenter comme des mentors, des amis partageant les mêmes centres d’intérêt, ou même comme des pairs pour gagner la confiance de la victime. Plus l’écart d’âge est important, plus le risque de manipulation et d’exploitation augmente.
Leur manipulation suit souvent des étapes précises? D’abord, ils établissent un contact en se présentant sous une fausse identité ou comme une personne intéressante. Ensuite, ils utilisent la flatterie excessive et une attention constante pour créer un lien émotionnel fort et rapide. Ils se montrent à l’écoute, gardent les confidences des jeunes et instaurent une intimité qui les rend dépendants émotionnellement en prétendant souvent les "protéger".
Progressivement, ils testent les limites en demandant des contenus de plus en plus intimes, normalisant ces échanges et isolant la victime des adultes de confiance. Dans certains cas, ces manipulations évoluent vers le chantage, notamment la sextorsion, ou vers des tentatives de rencontre en personne.
La prévention comme clé de protection
Face à ces dangers, la prévention est essentielle. Les parents, les enseignants et les éducateurs ont un rôle central à jouer pour informer les adolescents sur les risques liés aux réseaux sociaux. Il est important de leur apprendre à identifier les comportements suspects et les messages inappropriés, ne jamais partager d’informations personnelles avec des inconnus. Mais aussi de signaler et bloquer les utilisateurs qui semblent dangereux et de parler ouvertement de leurs expériences en ligne avec un adulte de confiance.
Les plateformes, de leur côté, sont également tenues d’améliorer les outils de sécurité et de modération afin de protéger les jeunes utilisateurs. Snapchat, par exemple, propose des filtres de sécurité et des guides pour sensibiliser les adolescents et leurs parents aux risques du numérique.
Parfois, certains jeunes utilisent la technologie pour révéler les pratiques des prédateurs en ligne. Aux États-Unis, un étudiant de 20 ans a exploité un filtre Snapchat permettant de changer de genre pour se faire passer pour une mineure de 16 ans. Son objectif était de piéger un policier qui tentait d’entrer en contact avec des étudiantes dans un but sexuel. En testant l’attirance de son « personnage » sur Tinder, il a pu identifier et dénoncer ce comportement inquiétant. L'homme a finalement été arrêté et mis à pied.
En France, les autorités traquent activement ces prédateurs en ligne grâce à plusieurs techniques. Elles peuvent remonter jusqu’aux utilisateurs via leur adresse IP, analyser les traces laissées sur les plateformes, ou infiltrer directement certains réseaux pour identifier les auteurs. Ces enquêtes sont souvent menées en collaboration avec les services de sécurité des réseaux sociaux et des unités spécialisées, parfois à l’échelle internationale, afin de protéger les victimes et stopper les comportements abusifs.