Pour lutter contre l’usage détourné du protoxyde d’azote à des fins récréatives comme « gaz hilarant », la ville de Nancy lance, en ces premiers jours de septembre, une campagne de prévention à destination des 12-24 ans afin de dissuader et alerter sur les dangers de la pratique.
Ce sont des cartouches pour siphons à chantilly qui s'achètent pour quelques euros et qui détournés de leur fonction font l'objet d'inhalation avec pour conséquences des effets plus ou moins sérieux sur le plan de la santé. D'abord des vertiges, des maux de tête, mais également des difficultés à coordonner ses mouvements jusqu'à des convulsions jusqu'à provoquer un état de confusion, voire une perte de conscience. Dans certains cas certains peuvent s'asphyxier par manque d'oxygène, chuter lourdement, se brûler par le froid (par décompression du gaz) ou avoir des complications psychiatriques ou cardiaques avec des attaques de panique, risques de paralysie...
Sensibles à cette problématique de santé publique, qui touche tout particulièrement les jeunes, et en lien avec la Mission Interministérielle de Lutte contre les Drogues et les Conduites Addictives, et le département d'addictologie du CPN de Nancy, Marc Tenenbaum, adjoint délégué au territoire Ouest, à la prévention et à la santé publique, et Michael Bisch, responsable du département d'addictologie au Centre Psychothérapique de Nancy, médecin coordonnateur du CSAPA (Centre de Soin, d'Accompagnement et de Prévention en Addictologie), ont mené une réflexion sur ce phénomène en vue d'agir.
La Ville de Nancy met l'accent sur la prévention
"Les jeunes consommateurs ne sont pas toujours conscients des risques occasionnés ; et les parents ne sont pas forcément informés de ces prises de drogue. L'importance d'informer ce public est primordiale, tout d'abord pour le dissuader de consommer, mais aussi pour délivrer quelques conseils pour réduire les risques associés à la consommation", explique la Ville de Nancy "consciente de la montée en puissance du phénomène de consommation du protoxyde d'azote en France et des conséquences néfastes qu'elle engendre".
Dans ce contexte, une campagne de prévention sur le sujet, à destination des 12-24 ans. De l'affichage dans les réseaux des transports communs sera déployé à proximité des établissements scolaires, ainsi que des campagnes digitales sur les réseaux sociaux avec le message suivant pour alerter la jeunesse sur les dangers d’inhaler cette substance pour la santé "Mort de Rire ? Le gaz hilarant pas si drôle que ça !".
Réglementairement, la loi du 1er juin 2021 encadre la vente de protoxyde d'azote aux personnes mineures et interdit la vente de ce produit, aux mineurs et aux majeurs, dans les débits de boissons, ainsi que dans les débits de tabac. Afin de venir renforcer ce dispositif, et dans un souci de protection de santé et de sécurité, la Ville de Nancy a pris un arrêté municipal, le 13 mai 2022, permettant de proscrire sur le domaine public la consommation, la vente et la cession à titre gracieux, aux personnes mineures et majeures, de tout gaz susceptible d'affecter le comportement.
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