Nancy. Après une visite à Tomblaine pour inaugurer la Place des Arts, la ministre Fleur Pellerin était conviée à l’inauguration de la 37e édition du Livre sur la Place.
Culture, liberté d’expression, littérature, laïcité, vivre ensemble, république... Autant de mots forts de symboles qui ont dominé les discours ce vendredi 11 septembre à l’occasion de deux inaugurations celle de la Place des Arts à Tomblaine puis vers midi à l’inauguration de la 37e édition de la manifestation du Livre sur la Place. À Tomblaine, le député-maire, Hervé Feron a d’abord accueilli en milieu de matinée la ministre de la Culture et de la Communication en dévoilant un nouvel espace de vie : la place des Arts face à l'espace Jean-Jaurès. Une place qui porte bien son nom, puisqu’elle est destinée a accueillir de nombreux évènements comme celui de vendredi où le temps de quelques heures, de nombreux artistes venus des quatre coins de Lorraine se sont produits en musique, danse, théâtre sous les yeux des habitants, des élus, officiels ou encore de la presse.
« Un espace public à vivre avec une appropriation collective des œuvres d’art implantées de façon pérenne » Hervé Féron
Une place colorée, joyeuse et dominée par de l'Art Contemporain accessible à tous. Ici et là des sculptures de Philippe Hiquili et de Véronique Didierlauren ont été installées sur la place. La visite se poursuivait avec la signature d’un protocole de coopération entre le Ministère de la Culture et de la Communication et la Ville de Tomblaine qui vise à développer la vie culturelle de Tomblaine. Selon les chiffres communiqués, la place des Arts aura coûté 2,6 M€ HT avec des participations de l’État avec l’Agence Nationale de Rénovation urbaine, des Fonds européen de développement régional (Feder), de la Communauté urbaine du Grand Nancy à hauteur de 1,78 M€ et de la ville de Tomblaine pour 218 370 €.
À l’occasion du passage de la ministre dans sa ville, l’édile a tenu à souligner et saluer l’article 1er du projet de loi « liberté de la création, architecture et patrimoine » que la ministre présentera le 16 septembre prochain à l’Assemblée nationale : « un article 1er (qui) résonne comme une véritable déclaration d’intention volontariste dans un contexte où la culture, la liberté d’expression, la liberté de créer sont mises à mal aux quatre coins de la planète » soulignant par ailleurs que le projet « adressera un signal d’ambition au monde de la création et écrira le droit du patrimoine pour les 20 prochaines années ».
Direction la Place de la Carrière...
Garde rapprochée, dispositif policier musclé et discret, la ministre était ensuite conduite sous très haute protection à Nancy où elle était attendue pour prendre la parole au côté de Laurent Hénart, maire de Nancy, Françoise Rossinot, Commissaire du Livre sur la Place, Daniel Picouly, président du Livre sur la Place 2015 ou encore Astrid Canada, présidente de l’Association « Lire à Nancy » et représentante des libraires indépendants de Nancy. Laurent Hénart en préambule a souhaité saluer « le cœur battant de cette rentrée littéraire française et de la rentrée culturelle à Nancy et en Lorraine » et a exprimé la nécessité « de montrer que le livre est vivant, qu’il ne s’agit pas simplement d’un objet ». Évoquant l'actualité et « certaines réactions liées au droit d’asile », le maire a rappelé que Nancy a toujours affiché une vocation humaniste avec « la république au cœur » et de rappeler « l’importance de faire de la culture un bien partagé au-delà des clivages politiques pour tous les citoyens ». « Les livres ont toujours eu comme ennemis les dictateurs, ont toujours eu comme ennemis la barbarie, nombreux sont les régimes, bien sûr on pense au régime nazi qui ont pratiqué l’autodafé comme un loisir régulier, nombreux sont les livres interdits par Daesh et d’ailleurs dans la dictature syrienne et ceux sont bien eux qui poussent ces réfugiés au péril de rejoindre l’Europe et la France » a déclaré le maire.
Fleur Pellerin s'est réjouie du dynamisme de la manifestation et de sa fréquentation toujours plus forte : « Près de 170 000 visiteurs se pressent aujourd’hui, dans les travées du chapiteau pour rencontrer l’un des 500 auteurs réunis place de la carrière, c’est presque autant que les romans sortis à la fin de l’été, preuve s’il en fallait une de la vitalité de la littérature en France » et de rappeler l'importance des libraires : « ils seront toujours plus que des vendeurs de livres, aucun algorithme ne les remplacera jamais »... La ministre de la culture et de la communication s'est ensuite adressée au maire « Merci au livre sur la place de mettre à l’honneur la réflexion sur la défense des droits de l’homme, n’oublions pas vous avez parlé de Daesh et des régimes dictatoriaux, que Boko Haram veut déjà dire livre interdit et comment ne peut-on pas penser au livre comme à une boussole lorsqu’on entend Mathias Énard parler d’orient et d’occident, en ces temps si sombres. La lecture apporte du réconfort j’en suis convaincue (...) Lire décentre notre regard ».
C’est Françoise Rossinot qui a conclu ces discours d’ouverture en présentant le Concours de la Nouvelle de la Classe, adressé aux CM1 et CM2 de toute la région, et dont les jurés ne sont autres que les membres de l’Académie Française. Les écoliers participants devront donc rédiger une nouvelle à partir de 6 mots, commençant tous par la lettre V, lettre sur laquelle travaillent actuellement leurs aînés à l’habit vert. Pour être reçus fin juin sous la prestigieuse coupole, il leur faudra donc imaginer un récit comprenant les mots « véridique » « verser », « vénérer », « vaste », « veiller », « vague ». Aux enfants de travailler, la classe lauréate ira sous la coupole en juin prochain,
Cette année, encore, avec plus de 550 auteurs présents, la manifestation littéraire devrait s’imposer comme un succès populaire, l’an dernier, elle avait accueilli plus de 170 000 visiteurs...
EN IMAGES - Inauguration de la Place des Arts à Tomblaine et inauguration de la 37e édition du Livre sur la Place
