Ce mercredi 5 mars 2025, le maire de Nancy, Mathieu Klein, et son adjoint à la sécurité, Lionel Adam, ont dressé le bilan annuel de la police municipale. Une occasion de revenir sur les actions mises en place en 2024 et de présenter les grandes orientations pour l’année à venir.
« La sécurité est l’un des enjeux majeurs de ce mandat », a rappelé Mathieu Klein en introduisant le bilan de l’activité municipale et ses applications concrètes. Depuis 2020, les effectifs consacrés à la tranquillité publique ont fortement augmenté, passant de 63 à 95 agents, incluant policiers municipaux, agents de surveillance et médiateurs. « La police municipale est en première ligne face aux préoccupations des habitants », a-t-il souligné.
L’année 2024 a été marquée par un renforcement de la proximité entre les forces municipales et la population. Avec 38 points de contact déployés à travers la ville, les patrouilles pédestres ont augmenté de 55 %, atteignant 6200 interventions. L’une des nouveautés majeures de l’année a été la mise en place de patrouilles nocturnes, avec une moyenne de sept interventions par nuit.
Cette présence accrue a permis une meilleure couverture du territoire, notamment dans les quartiers prioritaires. En détail, 35 % des interventions concernaient des patrouilles, 25 % portaient sur le stationnement et 15 % sur la gestion des nuisances liées à l’errance. La sécurisation des grands événements a mobilisé 10 % des effectifs, tandis que 15 % des missions relevaient d’autres interventions diverses.
En matière de verbalisation, le stationnement demeure le principal motif d’infraction (86 % des contraventions), suivi des infractions au code de la route (12 %).
Nouvelles priorités pour 2025 : prévention et alternatives aux sanctions
En 2025, la municipalité prévoit de poursuivre cet effort en mettant l’accent sur le partage de l’espace public, notamment avec l’arrivée du trolleybus. Deux opérations mensuelles seront mises en place pour contrôler les vélos et trottinettes électriques, afin de sécuriser la circulation et prévenir les infractions.
Par ailleurs, des alternatives aux sanctions traditionnelles seront instaurées, à l’image de stages de sensibilisation pour les contrevenants, en particulier ceux utilisant des trottinettes et des vélos sur les trottoirs. Ces stages, d’une durée variable selon la nature de l’infraction, permettront de renforcer la pédagogie et seront organisés en lien avec le parquet et la ville, a précisé le maire.
Une démarche similaire sera mise en place pour lutter contre les infractions liées à la propreté, notamment le dépôt sauvage de déchets. « Il est essentiel d’agir en amont pour sensibiliser plus efficacement et réduire ces comportements inciviques », a insisté Mathieu Klein.
Pour améliorer la rapidité des interventions et le contrôle des engins de mobilité urbaine, la police municipale se dotera également d’une brigade motocycliste.
Contre les dépôts sauvages, la Ville de Nancy a déjà mené des campagnes d'ouverture des sacs poubelles par des agents assermentés pour des recherches d'identité aboutissant à des facturations comme ici en 2022 / crédit ici -c-nancy.fr
Un engagement renforcé pour la sécurité et la médiation
Le partenariat entre la police municipale et la police nationale restera un axe central, avec des opérations conjointes et une coopération renforcée. La modernisation des équipements et de l’armement se poursuivra, de même que la formation des agents, notamment sur les violences sexistes et les discriminations.
Un autre projet phare pour 2025 sera la création d’un service de médiation pour accompagner les populations en situation de précarité. Dans cette optique, la municipalité prévoit d’améliorer l’accueil et la prise en charge des personnes en errance, alcoolisées ou toxicomanes, notamment avec le projet de halte de soins aux addictions.
Enfin, l’ouverture prochaine de la Maison des femmes, rue Charles III, constituera une avancée majeure pour l’accompagnement des victimes de violences. Ce lieu offrira un espace d’écoute et de soutien aux femmes et à leurs enfants.
Un référent débit de boisson pour mieux faire respecter la réglementation
Lionel Adam a réaffirmé la volonté municipale de renforcer le lien direct avec les habitants. Il a salué les progrès réalisés en matière d’îlotage, à pied ou à vélo, ainsi que l’augmentation du nombre de points de contact dans les quartiers. Le poste de police mobile, lancé il y a un an, s’est avéré particulièrement efficace lors des grands événements, comme la Saint-Nicolas ou le 14 Juillet. La police municipale prévoit également de développer une brigade motocycliste pour améliorer la rapidité des interventions et mieux contrôler les nouveaux moyens de mobilité urbaine.
La sécurisation nocturne a également été intensifiée, notamment autour des établissements de nuit. En six mois, 718 contrôles ont été effectués, donnant lieu à 48 verbalisations. La signature de la Charte de la nuit a permis d’impliquer les acteurs du secteur et de promouvoir des pratiques plus responsables. Dans cette continuité, la ville prévoit la création d’un poste de « référent débit de boisson » au sein de la police municipale.
« Ce dispositif permettra aux établissements d’avoir un interlocuteur dédié et de mieux faire respecter la réglementation. Il s’inscrit dans le cadre d’un groupe de travail, lancé à l’automne dernier avec les supermarchés et supérettes, afin d’expérimenter l’interdiction de la vente de bières fortes à l’unité, souvent source de problématiques liées à l’errance alcoolisée », a détaillé Mathieu Klein. Cette expérimentation, basée sur le volontariat, pourrait être élargie à l’été prochain pour une durée de six mois avant une éventuelle généralisation.
Lutte contre les regroupements et incivilités
Face à l’augmentation des incivilités dans une partie de la rue Saint-Dizier et aux abords du centre commercial Saint-Sébastien, la municipalité a renforcé la présence des forces de l’ordre. « Nous avons intensifié les patrouilles de la police municipale et de la police nationale afin de sécuriser le secteur, notamment face aux regroupements de jeunes et aux comportements agressifs », a expliqué le maire.
Concernant les mineurs impliqués dans ces incidents, des mesures spécifiques seront prises. « En lien avec la police nationale et l’Éducation nationale, nous procédons actuellement à l’identification des jeunes concernés. Pour ceux résidant à Nancy, j’ai décidé de convoquer leurs parents à l’Hôtel de Ville pour un rappel à l’ordre concernant la tranquillité de l’espace public », a-t-il annoncé.
La lutte contre les nuisances sonores figure également parmi les priorités. La ville étudie l’installation de radars sonores pour contrôler les véhicules bruyants, un dispositif actuellement en phase d’homologation au niveau national.
Extension de la “zone blanche” pour les livreurs
En 2025, la ville poursuivra l’extension de la « zone blanche », qui limite les prises de commandes pour les livreurs dans certains secteurs. Après une première extension à la rue du Docteur-Schmitt et à une partie de la rue Saint-Dizier, un travail est en cours avec Uber pour inclure la place Charles III. Actuellement, seul Uber dispose des outils pour bloquer les commandes dans ces zones. Un arrêté municipal devrait être pris prochainement afin que cette règle s’applique « à l’ensemble des plateformes de livraison, garantissant ainsi une équité entre les acteurs », a précisé Mathieu Klein.
Parallèlement, la présence de la police municipale et des médiateurs sera renforcée sur les secteurs concernés. L’objectif est de réduire les nuisances liées aux regroupements et d’améliorer la tranquillité publique.
