Trois hommes ont été légèrement blessés par arme blanche, samedi à Nancy sur fond de règlement de comptes. Quatre hommes de la communauté Tchétchène ont été interpellés. Alors que la CRS 8, compagnie spécialisée dans les violences urbaines, a été déployée dans le quartier, les services de l'État et les autorités locales appellent au calme.
En Vidéo. La colère exprimée par certains jeunes et l'appel au calme lancé par le préfet de Meurthe-et-Moselle et Mathieu Klein, Maire de Nancy.
Les heurts se sont produits sur le plateau de Haye. Dans la journée de samedi soir, une quarantaine de personnes de la communauté tchétchène et une quinzaine de véhicules ont fait irruption dans ce quartier sensible avec la volonté manifeste d'en découdre avec des jeunes. Certains protagonistes ont alors porté des coups à l’aide d’armes blanches à trois jeunes hommes. Les forces de police ont fait usage de gaz lacrymogènes. Quatre personnes ont été interpellées et ont été placées en garde à vue à l'Hôtel de police de Nancy.
D'après des sources concordantes, les faits s'inscriraient sur fond de règlement de comptes et de tensions communautaires après l’agression dimanche dernier d’un adolescent d’origine tchétchène.
Les habitants entre colère et désarroi
Des faits qui ont cristallisé les tensions et ont fait réagir. En marge d'une déclaration des services de l'État sur le Plateau de Haye, ce dimanche 21 mai en fin de journée, certains jeunes du quartier ont interpellé les autorités et les médias pour exposer leur colère et leur peur que la situation ne s'envenime davantage.
La plupart d'entre eux jugent aussi insuffisante l'action des services de police le soir des heurts et évoquent une situation critique qui couvait depuis plusieurs jours estimant "faible" le nombre d'interpellations au regard de la menace.
Exaspéré par ces tensions et ce coup de projecteur sur le quartier, Larby El Kinana, membre de l'atelier de vie de quartier du Plateau de Haye à la mairie de Nancy pointe de sont côté le manque de mixité sociale et une présence policière limitée.
La CRS 8 déployée sur le quartier, un appel au calme des services de l'État
"L'action de la police hier a été réactive et a permis sans doute d'éviter des affrontements plus violents que ceux qui ont eu lieu", a déclaré Arnaud Cochet, Préfet de Meurthe-et-Moselle, avenue Raymond Pinchard à Nancy. "Il faut ramener le calme à tout prix, ce n'est en faisant justice soi-même qu'on arrivera à régler les choses".
"Ce que je souhaite c'est que cette affaire qui génère ce climat puisse prendre une tournure judiciaire puisque c'est à la justice d'être saisie et de pouvoir traiter ce genre de choses" a assuré le préfet évoquant aussi qu'avant l'attaque "on avait été informés d'un certain nombre de tensions, mais il n'y avait ni plainte, ni signalement à la police [ et qu'il était par conséquent ] plus difficile pour nous d'intervenir plus avant".
À la suite des évènements particulièrement violents, la préfecture de Meurthe-et-Moselle a requis le déploiement des fonctionnaires de la compagnie CRS 8, unité d'élite spécialisée dans le maintien de l’ordre et la lutte contre les violences urbaines. Cette force d’appui rapide, créée en juillet 202 a été déployée dès ce dimanche après-midi à Nancy et dans la commune de Vandoeuvre-lès-Nancy où vit une communauté tchétchène. Une sécurisation qui se prolongera "le temps nécessaire pour ramener le calme et la sérenité" a aussi assuré le préfet.
"Le Haut du Lièvre est un quartier calme, familial dans lequel l'écrasante majorité des habitants aspirent à vivre en toute tranquilité, en toute quiétude entre toutes les origines et communautés et c'est ce qui passe la plupart du temps", a indiqué Mathieu Klein, Maire de Nancy. "Je veux dire et redire aux familles du quartier qui s'inquiètent pour leurs enfants que nous devons être présents à leurs côtés et que si la police est là, aujourd'hui plus nombreuse que d'habitude, c'est d'abord pour assurer leur sécurité sur le quartier" a-t-il ajouté.
