Modernisation, végétalisation, nouveaux équipements… La Ville de Nancy lance la première phase de son plan de gestion 2023-2033 pour le parc de la Pépinière. Adossés au budget participatif, les premiers aménagements et traductions concrètes s’étendront jusqu’en 2027, pour un budget de 1,2 million d’euros.
C’est un vaste chantier de transformation qui s'ouvre pour le parc de la Pépinière. Le maire de Nancy et président de la métropole du Grand Nancy, Mathieu Klein, accompagné d’élus et des services de la ville, a détaillé ce mardi lors d'un "point d'étape" les projets qui donneront corps au plan "La Pep’ en 2033" pour ce parc historique de 21 hectares.
Ce plan de gestion pour le parc de la Pépinière, document stratégique, décliné sur 10 à 12 ans, prévoit des actions budgétées et évaluées afin de préserver l'identité historique tout en l’adaptant au changement climatique et aux enjeux écologiques.
Plusieurs projets ont déjà été lancés pour un budget global de 1,2 million d’euros d’ici 2027. Au cœur du projet, la rénovation de l’espace animalier avec la création d’une volière de 250 m², un nouvel enclos de contact pour volailles domestiques, la restructuration de l’enclos des moutons et des chèvres, ou encore la requalification complète de l’aire de jeux, inchangée depuis… 1992. La roseraie, elle aussi, bénéficiera d’un ambitieux lifting dans le respect de son charme d’antan.
Autre priorité soulignée par le maire, la désimperméabilisation du site. Aujourd’hui, plus d’un tiers du parc est recouvert de surfaces minérales. Le plan prévoit de restaurer le cycle de l’eau et de renforcer les îlots de fraîcheur face aux épisodes caniculaires de plus en plus fréquents.
Rénovation de l'espace animalier avec la création d'une volière
Parmi les projets structurants lancés dès 2024 figure la transformation de l’espace animalier et notamment de la création d’une volière de 250 m² sur l’ancienne fosse aux ours.
Elle accueillera des espèces aviaires domestiques aujourd’hui absentes du parc. Conçue par l’entreprise Zoopoli, en lien avec l’Architecte des Bâtiments de France, la structure légère et paysagée répondra à la fois aux normes sanitaires et aux enjeux de sensibilisation à la biodiversité.
Autre aménagement attendu, un enclos de contact pour une ouverture en avrl 2026 avec des volailles domestiques, dont la mise en service est prévue au printemps 2026. Il prendra place sur le site de l’ancien rocher aux macaques, voué à la démolition début 2026. Pensé comme un outil pédagogique à destination des familles et scolaires, il permettra des interactions encadrées avec des races rustiques et d'antan telles que la poule d’Alsace. Le dispositif valorise également la trame écologique avec plantations, arbres mellifères et matériaux naturels.
L’investissement global, porté notamment par le budget participatif, s’élève à près de 500 000 €.
La construction d'une nouvelle aire de jeux
La future aire de jeux, autre projet emblématique du programme, fera l’objet, quant à elle, d’un déplacement stratégique. Jugée obsolète et inadaptée, l’aire actuelle sera maintenue jusqu’à la livraison de la nouvelle, prévue en juin 2027.
Ce nouvel espace, installé sur le site de l’ancien boulodrome, bénéficiera d’une emprise plus vaste et d’un concept paysager fondé sur la thématique de l’arbre. Issu d’une concertation ayant recueilli plus de 800 contributions, le projet entend offrir une expérience ludique inclusive, immersive et intergénérationnelle, mêlant structures classiques et modules boisés, avec une place importante donnée à "l’imaginaire, au végétal et aux jeux".
L’ancienne aire de jeux, quant à elle, fera l’objet d’une requalification dans une optique écologique et sera adaptée aux usages événementiels de l’auditorium voisin.
La roseraie historique
Autre chantier majeur, la roseraie historique, créée en 1927, sera entièrement réaménagée. Sans modifier son tracé d’origine, la Ville prévoit une nouvelle symétrie, des plantations de variétés anciennes et résistantes, la création de pergolas, la réhabilitation du bassin et la pose d’étiquettes botaniques. Les travaux préparatoires débuteront à l’automne 2026 pour une mise en fleurs au printemps suivant en avril 2027.
Située au cœur du parc de la Pépinière à Nancy, initialement promise à la démolition dans le cadre du Plan de sauvegarde et de mise en valeur (PSMV) adopté en 2018, sera finalement conservée et rénovée. Construit au début des années 1960, le bâtiment avait été classé « à détruire » lors de l’élaboration du PSMV, dans le périmètre du site patrimonial remarquable de Nancy. « À l’époque, il n’avait pas fait l’objet d’une attention particulière », a reconnu Bertrand Masson, adjoint à la culture et au patrimoine.
Mais depuis deux ans, des architectes et historiens du patrimoine ont alerté la Ville sur l’intérêt patrimonial de cette construction typique de l’après-guerre. Après analyse et concertation avec les services de l’État, la décision de sa préservation a été arrêtée. « Ce qui est sûr c'est qu'il ne sera pas détruit. C’est une garantie », a assuré l’élu.
Une rénovation énergétique est désormais à l’étude, avec l’appui de l’architecte des bâtiments de France. Le bâtiment, qualifié de « passoire thermique », nécessite une modernisation en profondeur pour s’adapter aux normes actuelles. Des réflexions sont également en cours sur ses usages futurs, avec l’ambition d’éventuelles extensions.
La Ville souhaite par ailleurs maintenir le caractère populaire de l’établissement : un lieu accessible, familial, offrant à des prix abordables glaces, repas ou crêpes à l’ombre des arbres.
