Nancy et région. Dix-sept sites signés Le Corbusier, dont dix en France entrent au patrimoine mondial de l’Humanité dont l’usine vosgienne Claude et Duval à Saint-Dié...
La 40e session du Comité du patrimoine mondial de l’Unesco se déroule à Istanbul du 10 au 20 juillet 2016 pour aborder différents dossiers. Parmi ceux-ci : « L’œuvre de Le Corbusier, une contribution exceptionnelle au Mouvement Moderne » qui a été examiné entre le 15 et le 18 juillet. Le jury a rendu sa décision dimanche 17 juillet. Dix-sept réalisations dont dix situées en France de cet architecte de renom ont été inscrites au patrimoine de L’Unesco.
En Lorraine, c'est l’usine Claude et Duval qui entre officiellement dans le prestigieux giron. L’édifice, une ancienne bonneterie avait été confiée en juillet 1946 par l’industriel Jean-Jacques Duval à l’architecte Le Corbusier pour la reconstruction de l’édifice détruit aux deux tiers en novembre 1944. L’architecte franco-suisse en profitait pour réaliser une « usine verte ». Long de 80 mètres et large de 12,50 mètres environ, l’édifice ressemble à une petite Unité d’habitation montée sur pilotis, haute de trois étages et couverte d’un toit- terrasse autonome. Ce classement devrait avoir de fortes retombées sur le tourisme et la notoriété de Saint-Dié. La Lorraine compte désormais trois sites classés au patrimoine mondial, la place Stanislas de Nancy, les fortifications de Longwy et depuis hier l'usine Claude et Duval à Saint-Dié.
Le communiqué de David Valence, maire de Saint-Dié des Vosges
« Exceptionnel ! C’est le premier mot qui vient à l’esprit quand on évoque le classement par l’UNESCO de l’usine Le Corbusier au patrimoine mondial de l’humanité, parmi 16 autres œuvres dûment sélectionnées de l’architecte franco-suisse.
Nous voyons là aboutir un long combat, dans lequel la ville de Saint-Dié-des-Vosges et son Adjointe à la Culture Claude Kiener ont pris toute leur part. Nous pouvons être fiers du travail accompli depuis deux ans en particulier, qui trouve aujourd’hui une pleine reconnaissance.
Mes sincères remerciements vont à mon ami Marc Petit, maire de Firminy, qui a créé et longtemps présidé l’association des sites Le Corbusier. Il a conduit le lobbying intense qui a permis de convaincre les états de déposer une nouvelle candidature au classement, après l’échec de 2011. Je suis reconnaissant à son successeur Benoit Cornu, élu de Ronchamp, d’avoir inscrit son action depuis 6 mois dans la continuité. Benoit Cornu a, on s’en souvient, été élu président de l’Association lors de l’assemblée générale qui s’était tenue à Saint-Dié-des-Vosges, pour la première fois, le 26 janvier 2016.
Cette reconnaissance de l’Œuvre de Le Corbusier constitue une fierté pour chacune des villes concernées dans le monde, qui ont souvent entretenu des liens complexes dans le passé avec ce patrimoine contemporain.
A Saint-Dié-des-Vosges, c’est toute l’histoire du textile, de ses industriels originaux et généreux, des terribles lendemains de la Seconde Guerre mondiale et de la Reconstruction qui est symboliquement distinguée, une histoire hors du commun que les Déodatiennes et Déodatiens doivent s’approprier. Les Vosgiens, les Lorrains et les habitants du Grand Est dans leur ensemble peuvent être fiers de voir Saint-Dié-des-Vosges rejoindre la place Stanislas à Nancy ou les cathédrales de Strasbourg et Reims.
Cette distinction éminente sera un puissant outil d’attractivité à l’avenir. Elle nous met face à nos responsabilités pour imaginer de nouveaux lieux ou de nouvelles formes d’interprétation de ce patrimoine mondial : musée(s) bien sûr, mais aussi résidences d’architectes,... C’est un formidable défi que nous avons voulu nous donner à nous-mêmes ! »
