Succédant à Sébastien Davesne, Véronique Ghisu-Deparis prend la présidence du tribunal administratif de Nancy. Forte de son expérience à la cour administrative d’appel, elle entend insuffler une dynamique alliant efficacité et communication au service des administrés.


Le 1er mars 2025, Véronique Ghisu-Deparis a pris la présidence du tribunal administratif de Nancy traitant les affaires de Meurthe-et-Moselle (54), Meuse (55) et Vosges (88), ainsi que, depuis 2012, les recours des étrangers en rétention à Metz (57). Elle succède à Sébastien Davesne.

Une nomination synonyme d'une nouvelle étape pour cette femme passionnée par le droit. Née à Colmar, Véronique Ghisu-Deparis grandit dans un environnement marqué par l'engagement d'une mère, assistante sociale investie dans le service public, son père lui est technicien de laboratoire. C’est presque par hasard qu’elle se tourne vers le droit après l'obtention de son baccalauréat. « Mon père m’a dit : “Tu feras droit, ça mène à tout” », se souvient-elle avec un sourire.

Si la faculté de droit n’était pas un choix évident au départ, elle devient rapidement une évidence lorsqu’elle découvre, en deuxième année, le droit administratif. Une révélation. « Ça été le coup de foudre ! », raconte-t-elle. Là, où d’autres voient une matière austère, elle perçoit un enjeu fondamental : l’équilibre entre le pouvoir de l’administration et la protection des administrés, un arbitrage entre le pot de terre et le pot de fer.

Guidée par cette passion, elle suit une ligne sans obstacle : maîtrise de droit, DESS en droit des collectivités territoriales, puis entrée dans l’administration en tant qu’attachée territoriale au service juridique au département du Haut-Rhin. À 28 ans, elle franchit une nouvelle étape en réussissant le concours de magistrat, une voie d’excellence qui la mène d’abord au tribunal administratif de Strasbourg, puis à Nancy où elle construit sa carrière. 

Délais raisonnables, médiation et communication

Après avoir exercé pendant près de 30 ans toutes les facettes du contentieux administratif, elle accède en 2020 à la présidence de chambre à la cour administrative d’appel de Nancy. Mais l’envie d’un nouveau défi la pousse à briguer la présidence d’un tribunal. En 2025, elle postule dans le Grand Est à Chalon, Dijon et Nancy. C'est à l'âge de 56 ans qu'elle est choisie pour diriger le tribunal administratif de la cité nancéienne, une juridiction qu’elle connaît bien et qu’elle retrouve donc avec enthousiasme.

« Pour moi, c'est un honneur et un réel plaisir. Nancy est réputée pour être une juridiction où l'on travaille bien, avec sérieux, dans une ambiance sereine et bienveillante.»

Ses objectifs à la tête de la présidence ? Poursuivre le cheminement de son prédécesseur, parti présider une section au tribunal administratif de Paris en maintenant une justice de qualité, accessible et réactive. D'abord par des délais raisonnables, le délai moyen de jugement observé en 2024 était de sept mois. Mais elle veut aller plus loin, notamment en développant la médiation administrative « lorsque le dossier s'y prête ».

Une alternative notamment pour les nombreux contentieux sociaux (RSA, APL, allocations logement...) afin de faciliter le dialogue entre citoyens et administrations. Pour mener cet objectif, la présidente souhaite se rapprocher d'un maximum d'administrations pour détecter « les dossiers qui peuvent trouver une solution amiable en dehors du juge, renouer le contact avec les administrés et prévenir des contentieux à répétition ».

Enfin, elle accorde une grande importance à la communication pour renforcer la confiance en la justice administrative et éviter « les jugements de valeur à l’emporte-pièce ».

Pour elle, « la chance d’être dans un État de droit », « le socle d'une démocratie » où chacun peut faire valoir ses droits, est précieuse : « C’est un État qui est régi par des règles et, s’il y a des règles, on peut aller voir le juge pour qu’il veille à leur respect  », conclut-elle avec conviction. 

Le tribunal administratif de Nancy en quelques chiffresillustration justice

En 2024, le tribunal administratif de Nancy, compétent pour contester une décision d’une administration ou demander une indemnisation (mais aussi juger litiges électoraux municipaux et départementaux)  a jugé 3 466 affaires, dont 50 % concernaient le droit des étrangers et 9 % la fonction publique. Il a traité 400 affaires en urgence (+18 % par rapport à 2023).

Le délai moyen de jugement s'élevait à 7 mois et 27 jours (+20 jours).

Enfin, 87,5 % des décisions ont été confirmées en appel, et 87 médiations ont été engagées, avec un taux de réussite de 40 %.


 

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