Résumé du film : Retour des States avec sa ch’tite famille, Jeff Tuche enrage de voir le TGV zapper l’arrêt Bouzolles. D’où l’idée de se présenter à l’élection présidentielle pour attirer l’attention sur sa commune. Miracle : il est élu ! Les Tuche débarquent donc à l’Elysée. Ça craint.
Les Pieds Nickelés à l’Elysée. C’est l’effet que produit la famille au personnel du 55 Faubourg Saint-Honoré. Leur sans-gêne, surtout, surprend. Et que je manipule la valise nucléaire sans précaution. Et que j’enseigne la cuisson des frites au chef en toque blanche... La crise menace.
Ce troisième opus, est-ce un film politique malgré lui ?
Olivier Baroux, réalisateur : Non. On utilise seulement la mécanique de la politique pour faire un divertissement. Et même si on glisse quelques allusions (sur l’affaire Fillon notamment), ce film est une fable, un conte. C’est utopique, poétique.
Qui vous a tuyauté sur le protocole élyséen ?
O.B. : Un ancien garde républicain. Il nous a appris notamment que lorsque le nouveau président arrive dans la cour de l’Elysée, la musique de la garde l’accueille et doit s’arrêter pile quand le pied présidentiel touche la première marche du perron. Cela dit, dans le film, l’Elysée c’est le château de Voisin près de Rambouillet.
L’étonnant est que débarquant à l’Elysée, rien ne les surprend. Ni les lieux, ni le cérémonial.
O.B. : Parce qu’ils ont évolué les Tuche. Ils ont gagné beaucoup d’argent, sont allés à Monaco et Los Angeles. Alors ils arrivent là les mains dans les poches. Comme à l’hôtel. Cette idée nous amusait. Car ce sont de grands enfants. Ils ne changent pas.
Mais ils ont des peines de cœur. Comme Stéphanie avec son fiancé intello.
O.B. : C’est Nicolas Maury qui joue cet intellectuel philosophe parisien qui sait tout sur tout. Une rencontre choc. Aux States, les Tuche étaient impressionnés par les Carrington. Alors, ici on a joué l’inverse : c’est l’intello érudit qui est largué quand la famille lui donne sa version du théâtre. Remarquez, on ne cite personne. C’est de la caricature.
Vous ne citez personne sauf Angela Merkel. Allez-vous exporter le film ?
O.B. : En Allemagne, je ne pense pas…Mais la rencontre du couple franco-allemand, le Mur de Berlin, ça nous faisait marrer. Et ça enclenche la scène de dépit amoureux de Cathy Tuche. Un peu de tendresse, quoi.
En tant que co-scénariste, avez vous cherché à désacralyser la fonction présidentielle ?
Jean-Paul Rouve : Non. Ce qui nous plaisait, c’était la politique et le milieu parisien. Puis on s’est dit : allons jusqu’à la fonction présidentielle. Sans démagogie, ni populisme.
Ayant joué un président, seriez vous tenté par la fonction ?
JPR : Oh non. Trop de boulot. Mais j’ai compris une chose : l’isolement du pouvoir. Pour un président, impossible d’y échapper. Donc un quinquennat c’est très bien.
Y aura t-il un Tuche 4 ?
JPR : Seulement si on a une bonne idée. On ne le fera jamais pour de mauvaises raisons.
Pour vous, Isabelle, quel est le plaisir de jouer dans « Les Tuche » ?
Isabelle Nanty : Celui de retrouver des acteurs avec lesquels je m’entends bien. Et Olivier Baroux qui insuffle par sa mise en scène et sa direction d’acteurs la jubilation nécessaire pour jouer ça.
Qu’avez vous mis de personnel dans le personnage de Cathy ?
I.N. : Quand j’étais petite, j’admirais Jeanne d’Arc, Louise Michel et deux ou trois femmes de mon village proche de Bar-le-Duc. Chez Cathy, il y a donc des teintes de ces trois femmes là. C’est à dire un côté grande gueule, révoltée et inquiète. Très inquiète.
Recueilli par Fiona FRANCHI
Sortie du film : 31 janvier
