Dans le cadre d'un mouvement de grève national, les acteurs du social et du médico-social se sont rassemblés ce jeudi 4 avril à Nancy. Ils dénoncent le projet de convention collective nationale unique élargie et réclament davantage de moyens pour leurs professions ainsi que pour accueillir le public.
Des pancartes, banderoles, des couvertures de survie et un micro pour les prises de parole. Ce jeudi 4 avril 2024, à la pause méridienne, ils étaient une cinquantaine de manifestants, sur la Place Stanislas à se rassembler dans le cadre d'un mouvement national relayé par les syndicats Sud Santé Sociaux 54 et CGT Santé action sociale 54.
Travailleurs sociaux, aides-soignantes, éducateurs, aides à domicile en passant par des assistantes sociales... Les acteurs du secteur social et médico-social sont venus faire entendre leur colère et leur lassitude pour dénoncer la dégradation de leurs conditions de travail.
Les points de crispation : les conditions d'accueil, de travail et d'études, la répartition du Ségur, mais aussi le projet de convention collective nationale unique élargie. En pleine négociation au niveau national, cette convention unique doit intégrer tous les salariés du secteur médico-social. "Un projet de casse" considère l'intersyndicale qui exprime son désaccord. "On est pas contre la convention, mais favorables à une convention unique de haut niveau qui ne place pas les salaires au rabais" souligne, Isabelle Martin, secrétaire de Sud Santé sociaux.
En dépit du Livre Blanc présenté en décembre dernier par Mathieu Klein, président du Haut Conseil du travail social (HCTS), au gouvernement nationale comprenant de nombreuses propositions pour la revalorisation des salaires et des métiers, les effets peinent à se concrétiser, regrettent les syndicats. Les revalorisations du Ségur de la santé font encore figure d’injustice pour beaucoup qui évoquent des "inégalités de traitement". Parmi eux, Jennifer, salariée de l'association Arélia (fusion de Regain 54 et Grand Sauvoy). Cette assistante sociale de formation, référente unique RSA accompagne au quotidien les bénéficiaires, mais comme deux autres de ses collègues, elle ne touche pas la prime de 183 euros normalement versée aux personnels de la santé, du soin, du social et du médico-social tout comme aux personnels du secteur associatif privé non lucratif et la fonction publique.
"Faire plus avec moins de moyens" les personnels se disent épuisés
C'est aussi le manque de moyens humains et des situations de plus en plus dégradées qui inquiètent les syndicats et salariés du social et du médico-social. "Le manque de logements, de places d'hébergement d'urgence, le manque de places pour la protection de l'enfance, la précarité économique des personnes qu'on accompagne. Il y a une perte de sens au niveau des travailleurs sociaux qui ne savent plus comment faire. Face à cette violence sociale, on ne trouve pas de solutions. Les institutions, les pouvoirs publics n'ont pas de réponse pour aider les personnes qu'on accompagne, alors forcément il y a beaucoup d'arrêts maladies, il y a des burn-out", regrette Stéphane Petit, assistant social Sud Santé Sociaux.
Des difficultés qui s'accompagnent d'une baisse d'attractivité et du manque de valorisation de ces métiers. Selon Stéphane Petit, le constat est concret, à l'association Arélia c'est près d'une dizaine de postes de travailleurs sociaux qui restent vacants. "On n'arrive pas à embaucher, et il y a de moins en moins d'étudiants en travail social, nombreux sont aussi ceux qui abandonnent au cours de leur parcours".
Dans l'après-midi, les salariés du secteur social et médico-social se sont également rassemblés devant l’Agence régionale de santé (ARS) où une délégation du syndicat CGT Santé Action Sociale 54 devait être reçue.
