Mettre en lumière, donner de la lisibilité et du poids à l'agriculture locale, Françoise Souliman, Préfet de Meurthe-et-Moselle, est venue samedi matin en présence de Laurent Rouyer, président de la chambre d'agriculture de Meurthe-et-Moselle à la rencontre de deux producteurs pratiquant de la vente directe au Sud de Nancy.
A quelques jours du Salon de l'agriculture, Gabriel Attal, Premier Ministre a demandé aux préfets des départements de France de poursuivre le dialogue avec les agriculteurs en lien avec les "solutions" annoncées par le gouvernement. En Meurthe-et-Moselle, Françoise Souliman après avoir réuni, vendredi, un groupe de travail et rencontrer des décideurs pour soutenir les filières agricoles du territoire notamment pour intégrer dans les marchés publics une plus importante part d’approvisionnement en produits issus de l’agriculture locale, s'est déplacée avec son équipe de communication sur le terrain en présence de Laurent Royer, président de la chambre d'Agriculture de Meurthe-et-Moselle.
D'abord dans l'exploitation de Aurélien Guillaume à la tête d'une ferme d'élevage de volailles (poulets, pintades, poulardes) située au bord de la RD112 (route de Bayon) à Manoncourt-en-Vermois. Pour développer son activité, l'agriculteur s'est associé à Rémi Voiry, éleveur de bovins sur le secteur de Varangéville. Il propose depuis 2018, un magasin de proximité pour vendre en direct aux consommateurs, il dispose aussi de distributeurs extérieurs accessibles 7j/7 et 24h/24... Sur son exploitation, il a créé également une yourte qui permet d'accueillir une partie événementielle.
Objectif de ce déplacement suivi par les médias locaux, mettre en lumière l'activité agricole locale. "C'est important de communiquer pour sensibiliser le consommateur" confirme Laurent Royer, président de la chambre d'Agriculture de Meurthe-et-Moselle qui insiste qu'au-delà "des grandes surfaces, il y a aussi des agriculteurs qui commercialisent des produits fermiers soit à la ferme soit dans des enseignes de groupement de producteurs" Et de rappeler que les tarifs "ne sont pas plus chers pour des produits de qualité".
Derrière le comptoir de son petit magasin au côté de son épouse Magalie, Aurélien Guillaume se réjouit de cette visite et échanges avec les services de l'État, même si l'agriculteur estime qu'il aura encore "beaucoup à faire" face au poids de la réglementation notamment sur le volet agroalimentaire. Il affirme avoir fait le choix de la diversification de son activité, il y a quelques années, tout en maintenant la qualité de ses produits. "On a developpé la partie traiteur pour capter une nouvelle clientèle. On propose aussi de l'accueil à la ferme. Ça marche très bien, on fait des repas fermier avec notre poulet et notre boeuf".
Une illustration directe pour montrer tout le panel et les possibilités de diversification et de commercialisation. "Favoriser le circuit court, d'abord écologiquement c'est bien de ne pas faire venir des produits hors saison, du fin fond du monde. C'est plus de lisibilité pour les consommateurs. Pour l'agriculteur, c'est un revenu important qui permet une stabilité. C'est aussi du travail à long terme, il faut monter des marchés..." estime Françoise Souliman.
"C'est facile de faire ses courses en direct. Très concrètement, si les gens veulent soutenir l'agriculture, parce que ce n'est seulement l'affaire des financeurs publics, il y a ce type d'endroits. Si on change nos habitudes de courses sur l'alimentaire, on peut agir très directement" abonde convaincue Anne Carli, directrice de cabinet du préfet de Meurthe-et-Moselle.
Pour retrouver les points de vente de proximité, la Chambre d'Agriculture de Meurthe-et-Moselle, met en ligne un outil pratique qui recense toute l'offre de produits locaux et fermiers, ainsi que l'accueil à la ferme. On y retrouve notamment 39 points "Bienvenue à la ferme", une cinquantaine de "Saveurs à la ferme". Le département de Meurthe-et-Moselle recense aussi 8 fermes vertes pour la partie bio, 5 adresses pour La Ruche qui dit Oui à Nancy, Pulligny, Saint-Max, Tomblaine et Villers-lès-Nancy. "Mine de rien, c'est une petite centaine de points et c'est ce qu'on veut vraiment faire connaitre, c'est de la traçabilité et c'est de la qualité ... " conclut Françoise Souliman.
Une visite sur le terrain qui s'est achevée à la "Ferme des fruitiers" à Coyviller. L'enseigne qui existe aussi à Vandoeuvre-lès-Nancy et Seichamps propose des produits du terroir en circuit court, grâce à un partenariat avec un réseau de cultivateurs, maraîchers, producteurs de fruits, éleveurs, artisans de la région. Fonctionnant sans centrale d'achat, ce sont les fournisseurs locaux qui décident de leurs prix de vente.
L'exploitation de Aurélien Guillaume à Manoncourt-en-Vermois / photo ici-c-nancy.fr
La ferme des Fruitiers à Coyviller, au Sude de Nancy / photo ici-c-nancy.fr
