Françoise Souliman, préfète de Meurthe-et-Moselle a affiché sa fermeté dans la lutte contre les trafics de stupéfiants. Depuis le 29 août dernier, 19 opérations de démantelement de points de deal ont été opérées dans le département. 


Face au médias locaux qu'elle rencontrait ce mercredi matin lors d'un déjeuner presse, Françoise Souliman, préfète de Meurthe-et-Moselle a affiché la couleur et sa fermeté sur une thématique régalienne qu'est la lutte contre les stupéfiants. "Les stupéfiants c'est la mère de toutes les batailles, ça nourrit les trafics, à la fois les trafiquants mais aussi d'autres formes de délinquance comme le proxénétisme ou d'alimenter la radicalisation avec des financements occultes. C'est ce qui tient certains quartiers". 

 "Comment travailler sur l'économie, comment travailler sur le transfrontalier, le social, si l'on ne parvient pas à faire régner la paix dans les quartiers ou à lutter contre des points de deal qui fournissent plus d'argent que n'en aura un gamin en contrat d'apprentissage ? Tout se tient, on ne peut pas construire sur un terreau pourri. Il faut travailler pour pouvoir remettre les gens sereinement au travail et permettre à ceux qui travaillent de se reposer dans des conditions normales", souligne la représentante de l'État. 

La priorité c'est le démantèlement de tous les points de deal du département et le suivi car on sait bien que cela ne s'arrête pas du jour au lendemain. Il faut un travail en profondeur et faire du judiciaire sous l'autorité du procureur de la Répubique pour pouvoir mettre fin à ces trafics", insiste-t-elle. 

Si "les points de deals ne sont pas extrêmement nombreux" avec une vingtaine en activité en Meurthe-et-Moselle, d'après les chiffres des services de l'État, leurs impacts et le sentiment d'insécurité qu'ils génèrent sont pris au sérieux, jusqu'à intensifier les moyens mis en oeuvre pour faire aux violences.

Récemment, à la suite de la fusillade dans le quartier de la Chiennerie à Nancy, Françoise Souliman a requis le déploiement de la CRS 8, la compagnie républicaine spécialisée dans le maintien de l'ordre. Une action coup de poing, assumée. "On avait des signaux forts". 

Des policiers en point fixe pour empêcher les trafics

La lutte contre les stupéfiants, un combat complexe et de longue haleine. Depuis le 29 août, ce sont 19 opérations de démantèlement de point de deal qui ont été opérées à Longwy, Mont Saint-Martin, Villerupt et sur le territoire du Grand Nancy. Du point de vue des statistiques, en zone gendarmerie, quatre points de deal ont été démantelés à Longwy, Baccarat, Neuves-Maisons et Blainville. 

Du côté des consommateurs majeurs, le nombre d’amendes forfaitaires délictuelles délivrées pour consommation de drogue (AFD) est élevé en Meurthe-et-Moselle. Au 31 août 2023 pour les 6 premiers mois de l'année , 546 amendes forfaitaires de stupéfiants ont été dressées. Dans le détail, 393 amendes ont été délivrées en zone police et 153 en zone gendarmerie. 

Toujours sur la thématique de la sécurité intérieure, les attaques aux personnes sont elles en légère hausse de 2,7 % sur les 7 premiers mois de l'année, alors que les atteintes aux biens ont bondi de 14% (à rebours de la hausse très limitée observée au niveau national). 

Une convention pour expulser les délinquants des logements sociaux

De régulières opérations de police d'usure se poursuivront pour faire face à la délinquance, assure Françoise Souliman. Sur les secteurs concernés par les points de deal, la police pourra être amenée à tenir des points fixes "en statique". 

Sur le long terme, la préfète mise sur les conseils intercommunaux de sécurité et de prévention de la délinquance (CISPD) qu'elle souhaite plus actifs. Sans oublier des signatures attendues comme le contrat de sécurité intégré (CSI) pour une période de cinq ans signé par l'État et la Ville de Villerupt pour prévenir la délinquance à travers des actions concrètes. La commune qui connait aussi des problématiques de stupéfiants, avait subi le 13 mai dernier, une fusillade qui avait fait cinq blessés.  

Enfin, parmi les autres solutions pour apaiser les quartiers sensibles celle de l'expulsion des délinquants de leur logement HLM. Suite aux violences urbaines, des consignes ont été données par l'État pour privilégier l'expulsion de leurs logements sociaux des personnes ayant commis des troubles à l'ordre public dans leurs résidences. En ce sens, une convention sera prochainement signée entre le préfet de Meurthe-et-Moselle, parquets et bailleurs, pour favoriser la transmission d'informations et faciliter le dossier d'expulsion lorsque l'occupant d'un logement social est condamné. 

 

 

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