Une classe de quatrième de l'Institut des jeunes Sourds de Jarville-la-Malgrange a été accueillie ce jeudi à l'hôtel de police de Nancy pour une journée découverte des services. Les élèves se sont prêtés à une simulation d'un appel d'urgence au 114.
L’ambiance était studieuse ce jeudi matin pour 21 élèves en classe de quatrième de l'Institut des Jeunes Sourds à Nancy accompagnés par leurs enseignants. Après un petit déjeuner dans les locaux de l'hôtel de police de Nancy et quelques mots d'introduction de Lætitia Philippon, directrice départementale de la sécurité publique de Meurthe-et-Moselle, les collégiens ont pu participer à une journée de découverte des métiers de la police guidés par deux policiers expérimentés Pascal, administratif pratiquant la langue des signes et Alexandra, formatrice au Centre Departemental Des Stages Et De La Formation (CDSF) 54.
Au programme, des visites et des séquences explicatives sur le fonctionnement d'un commissariat qui ont emmené les élèves au coeur de différents services pour une immersion au stand de tir et des échanges avec les policiers de la brigade motorisée, la brigade anticriminalité (BAC) ou encore avec la Police Technique Scientifique (PTS) pour un atelier sur les « empreintes digitales ».
L'occasion aussi au cours de cette journée de découvrir un dispositif particulier la plateforme téléphonique nationale 114 qui permet aux sourds et aux personnes ayant des difficultés à s'exprimer d'alerter en cas de danger les services de secours. Un numéro d'urgence unique, national, gratuit, accessible par SMS ou fax, 24/24, 7/7 qui existe depuis 2009 et depuis 2018 dans sa version visiophonie.
Les élèves se prêtent à une simulation au 114
Volontaire, c'est une jeune élève qui s'est prêtée à l'expérience devant ses camarades. Par le biais de la caméra d'un ordinateur et de la visiophonie, la collégienne est mise en relation avec Angélique, régulatrice au 114. Les services ont été avertis au préalable de la simulation. De l'autre côté de l'écran —sur cette plateforme nationale installée à Grenoble qui embauche en tout 22 agents et traite 70 dossiers par jour— les questions de l'interlocutrice en langue des signes sont précises et les échanges fluides ce qui permet à de récolter les informations utiles en quelques secondes. L'élève selon un scénario qui a été établi précédemment avec ses camarades explique la menace, celle d'une intrusion et de la présence d'individus malveillants. Au terme de quelques secondes, l'échange se termine, la régulatrice informe qu'elle lance un appel au 17. Ce jour-là, il ne s'agit que d'une simulation, mais le résultat est déjà concluant pour ces élèves qui n'avaient auparavant jamais eu connaissance de ce dispositif. Tous ont téléchargé l'application 114 sur leurs smartphones.
Une journée bien chargée qui a permis aux collégiens de développer leurs connaissances et pourquoi pas mûrir un prochain projet professionnel, les personnes sourdes peuvent en effet intégrer certains services de police comme la filière police technique et scientifique, administrative ou technique. Pour approfondir et encourager une éventuelle vocation, certains d'entre eux s'ils le souhaitent pourraient bien effectuer leur stage de troisième au sein des services de la Direction départementale de la sécurité publique 54 (DDSP).
