Michel Caffier, journaliste passionné / L’équipe penchée sur le Magazine anniversaire - photo DR
Depuis l’annonce, hier, du décès de Michel Caffier, tous nos souvenirs refluent. Son investissement, son incroyable puissance de travail, ses cahiers à petits carreaux qu’il noircissait avec fièvre, ses jaillissements dans le couloir du journal quand il regardait, du coin de l’œil, un match de l’équipe de France de foot victorieuse, tout le passionnait. Surtout ce Magazine dominical qu’il avait créé et qu’il drivait en souplesse.
Raconter autrement
Spécialiste de la rubrique automobile, Dominique Faivre-Duboz confirme.« Caffier faisait confiance. Il se manifestait rarement a posteriori. Quasiment jamais a priori. Une seule fois il m’a adressé l’ombre d’une recommandation. Invité par Renault à New York à la période du marathon 1982, il m’avait rappelé : « Ne perdez pas de vue que c’est un sujet audiovisuel ». Pas un mot de plus. Il me laissait libre de raconter autrement ».
Pas de compliment
Un chef effectivement ouvert à tous les sujets. Pour peu qu’on sache les exposer et les défendre. Mais, une fois le papier fait, il ne fallait surtout pas attendre un vague compliment...Peu importe. Sa confiance suffisait. Je l’ai constaté lors du Magazine du 3 mai 1997 consacré au 50e Festival de Cannes que devait présider Isabelle Adjani.
Lui : « Combien de pages vous faut-il ? » Moi : « Cinq. Avec, en page centrale l’interview d’Isabelle Adjani ». Lui : « C’est bien confirmé ? » Moi : « Oui, je la rencontre après demain ».
Même si l’interview de la diva ne fut pas simple, elle me confia néanmoins le détail de sa toilette d’ouverture : satin lie de vin signé Dior. Et Michel Caffier choisit pour couverture l’affiche orange du 50e Festival avec Isabelle repoudrant son joli nez.
Avec Michel Caffier, journaliste passionné, ça se passait ainsi. Des années intenses, riches et fructueuses dont le vif souvenir réconforte à l’heure de sa disparition.
Claudette Baudet