Durant une heure et demie de concert, Pony Pony Run Run, le groupe d’électro-pop qui monte, a fait danser une foule de nancéiens enthousiastes jeudi 5 avril, au son de sa musique joyeuse et entraînante..
La salle « Club » de L’Autre Canal est certes petite, mais elle n’en est pas moins remplie. Aux pieds des spectateurs plutôt jeunes, dans l’assistance composée surtout d’ados, de jeunes adultes et de trentenaires aux styles décontractés, on distingue majoritairement des baskets, des Converse et autres chaussures à talons plats. Bien leur en a pris, car à partir du moment où Pony Pony Run Run fera son entrée sur scène, à 21h00 sonnantes, l’ambiance ne retombera pas, et des danses de sioux feront bouger la foule à leur rythme électrifiant.
C’est donc sous une lumière bleutée que le groupe au nom trépidant comme une cavalcade fait son entrée sur scène. Mais dès les premiers sons envoyés, la lumière jaillit avec, faisant flasher çà le clavier d’Antonin, là la guitare d’Amaël, et au milieu d’eux la silhouette dégingandée du chanteur, Gaëtan, qui par ailleurs gardera ses solaires fixées sur le nez tout le long du set, comme s’il craignait d’être ébloui. Après cette première mise en jambes, Gaëtan salue le public nancéien déjà gonflé à bloc, et c’est parti pour une heure et demie de performance sans aucun relâchement de rythme.
Le groupe, dont les membres se sont rencontrés sur les bancs de l’Ecole des Beaux-Arts de Nantes en 2005, possède une énergie et une bonne humeur communicatives. Aussi, même durant Eternally, une nouvelle chanson un peu plus calme et douce que les autres, le public ne peut pas résister à l’envie d’osciller et de sa balancer en rythme. Il faut dire que la prestation que Gaëtan, son frère Amaël, Antonin et leur nouveau batteur, Vincent, livrent ce soir, les révèle comme un groupe à voir absolument à l’œuvre sur une scène. Car si les deux albums parus à ce jour laissaient augurer une bonne électro-pop ancrée dans l’air du temps, les quatre comparses permettent ce soir à une énergie plus rock de s’épanouir sur scène ; énergie rock par laquelle on ne peut que volontiers se laisser contaminer.
Sans doute cela provient-il également du fait que Pony Pony Run Run, qui s’est longtemps rôdé avant le succès du premier album You Need Pony Pony Run Run en juin 2009 et sa Victoire de la Musique comme Groupe ou Artiste Révélation de l’Année en 2010, maîtrise ses effets à la perfection ; faisant battre la pulsation des mains par le public, lui demandant d’assurer le refrain de 1997 (she said it’s alright), ou lui enseignant une chorégraphie certes un peu grotesque mais terriblement amusante. Sur scène, les artistes eux-aussi vivent leur musique à fond, bondissant d’un clavier à une guitare ou une basse, le batteur se déchainant sur sa pulsation, le caractère joyeux de leur construction sonore se reflétant également en grands sourires sur leurs visages.
Après Reims et avant Rouen, Nancy est la deuxième date de leur tournée et c’est une réussite, le public accueillant avec une même allégresse les nouveaux titres tels que le premier single du deuxième album, Just A Song, durant lequel les éclairages rouges, jaunes, bleus, éclatants, palpitants, font resplendir les Pony Pony Run Run ; et les un peu plus anciens hymnes reliftés, tels que Walking On The Line qui gagne dans une version beaucoup plus rock totalement assumée un peps indéniable. Le tube Hey You, qui fut notamment utilisé comme jingle par Canal +, et qui contribua beaucoup à construire la renommée de cet encore jeune groupe, enflammera les bis, conclus en beauté sur Sorry.
A l’issue de cette prestation à L’Autre Canal, où comme Gaëtan s’en est souvenu, le groupe s’était déjà produit à leurs tous débuts quelques trois ans plus tôt, pas l’ombre d’un reproche n’est possible. Entre électro, rock et brit pop à l’influence revendiquée, Pony Pony Run Run a assuré un show haletant, dont on ne regrettera que la brièveté.
Pour plus d’informations et les dates des prochains concerts : http://www.myspace.com/ponyponyrunrun
À voir les photos du concert:
Pony Pony Run Run en photos
