jazz-man-vandEn guise de préambule à la prochaine édition de son festival estival Vand’Jazz, la ville de Vandoeuvre a accueilli samedi dernier un grand nom du jazz, Marcel Loeffler, pour une performance toute en émotions et en générosité...

 

   

Les beaux jours s’annonçant, la ville de Vandoeuvre a décidé, samedi 31 mars, de donner au public un avant-goût du beau son qu’on pourra y entendre durant l’été. Ainsi, pour patienter jusqu’à la prochaine édition du festival annuel Vand’Jazz, les amateurs de la région ont pu apprécier une magnifique soirée de jazz manouche en compagnie de l’accordéoniste renommé Marcel Loeffler. Une soirée gratuite, prolongement festif  de la journée de master class que l’artiste a consacrée samedi aux élèves accordéonistes de l’Ecole municipale de Musique de Vandoeuvre (EmMV).

C’est donc tout naturellement que Marcel Loeffler a offert aux apprentis-accordéonistes d’ouvrir son spectacle en interprétant seuls ou avec lui quelques morceaux, dont le standard Tears de Django Reinhardt, répété durant la journée. Après avoir permis à ces talents en herbe de se distinguer, Marcel Loeffler a donc récupéré la scène, accompagné de son fils Cédric Loeffler à la guitare et du contrebassiste Gautier Laurent.

Et c’est de nouveau avec le mythique musicien de jazz aux deux doigts manquants que le trio entame environ deux bonnes heures de spectacle. Toutefois, l’interprétation de Swing 48 reste encore un peu plate, bien que la remarquable exécution technique soit perceptible et laisse deviner d’excellents musiciens. Si l’on se laisse vite emporter par la mélodie de l’accordéon et les accents de la contrebasse, on regrette aussi, durant ce premier morceau, de ne pas très bien entendre la guitare de Cédric Loeffler, un peu trop discrète malgré un swing impeccable.
Mais qu’à cela ne tienne, dès le deuxième morceau, Songe d’Automne, on sent le trio plus à l’aise. Leurs marques trouvées, les trois musiciens se libèrent peu à peu de ce début trop sage, et s’abandonnent au charme du swing, se décontractent à mesure que leur interprétation laisse plus de place à la fantaisie.

C’est ainsi sur les compositions personnelles de Marcel Loeffler que le talent des trois musiciens présents sur scène se fait le mieux sentir. Gina, chanson-hommage de Cédric Loeffler à son épouse, sera un des plus beaux moments de leur prestation, ballade sentimentale à la couleur indéniablement émouvante, romance musicale toute en finesse et en séduction.

Mais à vrai dire, ce qui touche le plus dans ce concert, encore davantage que les morceaux interprétés – néanmoins tous de grande qualité, et d’un savoureux éclectisme, parmi lesquels on retrouve volontiers des standards tels que Lady is a Tramp ou encore des titres des derniers albums – c’est ce souci patent de partager la musique qui en émane. Car enfin, outre les élèves de l’Ecole municipale de Musique de Vandoeuvre (EmMV), qui auront plusieurs occasions au cours de la soirée de partager la scène avec le maître pour de superbes moments de dialogue instrumental – mention spéciale au jeune « Charles », dont Marcel Loeffler avait malencontreusement oublié le nom de famille, mais qui se distingua dans plusieurs morceaux en duo avec lui – chaque instrument aura eu, durant le temps de ce charmant concert, l’occasion de s’exprimer lors de solos en valorisant la spécificité autant que la maîtrise de leurs interprètes. Le public ne s’y est pas trompé, applaudissant à tout rompre à chaque chanson et chacun des moments où l’un des artistes s’adonnait à sa musique avec un plaisir manifestement débridé.

Une générosité sensible, d’autant plus capitale qu’elle est peut-être d’une certaine façon l’une des caractéristiques fondamentales du jazz manouche, genre musical qui se ressent, se transmet, se vit, se danse – pourquoi faut-il toujours être obligé d’écouter cette musique assis(e), de nos jours ? – mais ne s’apprend pas vraiment, ou du moins probablement pas au sens strict du terme. D’une certaine manière, c’est donc grâce à des artistes tels que Marcel Loeffler que cette musique, désormais hélas trop méconnue, est capable de séduire instinctivement aussi bien les connaisseurs que les moins voire non-initiés : cette sorte d’élan vers autrui qu’elle contient et qui unit tant de ses musiciens lui confère une incroyable magie. Magie qui aura transcendé toute cette belle performance.

Pour plus d’informations et les dates des prochains concerts : http://www.marcel-loeffler.com/

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