Dix ans après « holy motors », Leos Carax, 60 ans, revient et surprend. En ouvrant le 74 ème Festival de Cannes avec « ANNETTE ». Film de 2 h 20 en forme d’opéra flamboyant.
Conjointement à sa sortie en salles, cette comédie musicale ne réunit que deuxacteurs prestigieux. Elle, Marion Cotillard (Ann), soprano à succès. Lui, Adam Driver (Henry).
Un comédien de stand-up qui se défoule à moto, certes dûment casqué, comme lepetit-fils de Dark Vador que Driver incarnait dans « Stars Wars ». Un immense acteur à jambes interminables qui, à l’heure de l‘inauguration cannoise, a presque éclipsé l’élégante Jodie Foster, de blanc vêtue, saluant gentiment « sa femme » dissimulée au premier rang.
Fou amoureux de sa cantatrice, le ténébreux Henry finira par l’entrainer dans un gouffre, à l’image de l’affiche qui les montre valsant sur une énorme vague. Seulfruit de leur amour, bébé Annette que l’on voit très peu gazouiller près de ses parents. « Annette » qui marie avec efficacité musique et cinéma était un projet difficile pour Carax qui dut compter sur la présence d’acteurs de premier plan pour assurer le financement.
« La pression de l’argent était telle que je n’ai presque pas eu le temps d’avoir peur », ironise-t-il. Mais, bien entouré par son équipe habituelle, il a fait front. Et a relevé le défi pour notre bonheur de cinéphile. À voir donc absolument pour goûter au passage la superbe musique des Sparks.
« Annette » de Leos Carax avec Adam Driver, Marion Cotillard (2h20). En salles.