2017 : Son dernier rôle dans « Le sens de la fête » 


Vont-ils enfin cesser de nous quitter les uns après les autres, nos acteurs préférés ? Car après Guy Bedos, Anémone, Caroline Cellier, Robert Castel, Claude Brasseur et Robert Hossein, Jean-Pierre Bacri, à son tour, tire sa révérence. À 69 ans. Nous laissant le souvenir d’une carrière remarquable de scénariste et d’acteur. Et l’exigence d’un humaniste qui disait : « Je pense connaître de mon vivant la réunification d’Israël et de la Palestine. C’est vous dire si je suis optimiste ». Hélas... 

Comme le dit si joliment Zabou Breitman : « Il avait rarement envie de sourire pour la photo, mais il était extrêmement drôle ». Et il le prouva aussi bien dans ses rôles que ses coups de gueule politiques.

Né juif algérien à Castiglione, il suit son père facteur qui, le week-end, déchire les tickets au cinéma Star. Mais, en 1962, à 11 ans, la fin de la guerre l’amène brièvement à Cannes, puis à Paris. Son choix de carrière est fait : il sera acteur. Il entre donc au cours Simon, puis monte sur les planches et déboule au cinéma dans« Le grand Pardon » d’Arcady, qui, évidemment le relie à l’Algérie.

La femme de sa vie

Le meilleur est à venir, car, en 1987, ce taiseux rencontre une juive tunisienne qui est tout son contraire : la pétulante Agnès Jaoui. Malicieuse, percutante, douée, elle aussi reconnaît son double. Et formera jusqu’en 2012, date de leur séparation, un couple solide et prolifique avec ce compagnon de vie et de travail.

Alain Resnais, qui a l’œil, repère vite les « Jabac » qui scénarisent pour lui « On connait la chanson » et « Smoking, no smoking », mais où aucun des deux ne joue. Cultivant son « envie de faire rire avec du sens », Bacri se rattrapera au théâtre avec sa compagne, tous deux signant notamment un chef d’œuvre, « Cuisine et dépendance » qui leur vaudra quatre Molière.

Entre eux, ce fut donc une triple histoire. D’amour, d’écriture et de jeu. Exemple rarissime dans notre culture. Tous deux aimants à la folie les beaux textes et les grands auteurs. D’où leur visible plaisir de célébrer Molière en 2017 dans « Les femmes savantes », jubilatoire comédie mise en scène par Catherine Hiégel. Pièce que l’on peut revoir avec délice sur le Net.

C’était là leur dernière apparition commune sur scène. Celle de Jean-Pierre Bacri au cinéma est récente : son rôle de traiteur débordé dans « Le sens de la fête » ( en 2017) du tandem Tolédano-Nakache. Ses deux chers amis, Gilles Lellouche et Jean-Paul Rouve étaient aussi au générique. Belle façon de clore une carrière unique.    


Fiona Franchi

 

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